Claire Leost vous présente son ouvrage "
De nulle part les oiseaux surgissent" aux éditions JC Lattès.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2763019/claire-leost-
de-nulle-part-les-oiseaux-surgissent
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/
Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux :
Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/
Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts
Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat
Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/
Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat
Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/
Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
Il faut avoir parcouru le monde pour savoir qu’on est au bon endroit.
A Sciences Po, leurs profs d'histoire leur avait raconté un monde binaire, la gauche et la droite, le libéralisme et le socialisme. Et qu'on accédait à la présidence de la République après une longue expérience d'élu de terrain, de parlementaire, de ministre et avec un grand parti derrière soi. Un long chemin de croix. Et là, d'un coup de balai, une bande de trentenaires prétendait que c'était fini et qu'un nouveau monde advenait. Le nouveau président était un OVNI. Les garçons en particulier étaient abasourdis. Ils avaient grandi avec Mitterrand et sa double vie, puis Chirac à la réputation d'ogre sexuel, puis Sarkozy tombeur d'une chanteuse top model du haut de ses talonnettes. Alors ce président marié à sa prof sexagénaire, qu'est-ce-que ça disait de la place de l'homme? Aujourd'hui le pouvoir semblait se conquérir sans programme, sans idées, sans libido. Etait-ce la politique 2.0? L'écroulement des valeurs viriles? Ils étaient perdus.
En 2012, l'écart de salaire à poste équivalent entre la rémunération d'une femme et celle d'un homme chez les cadres supérieurs est toujours de 30%, il n'y a toujours que 7% des femmes dans les comités de direction.
Et, depuis le départ d'Anne Lauvergeon du groupe Areva, aucune femme n'est PDG d'une entreprise du CAC 40.
« Enfance mon amour, n’était - ce que cela ?
Qu’y avait - il alors qu’il n’y a plus ?
SAINT - JOHN PERSE .
——- « Fais attention aux gens du coin . Ils t’observent , ils parlent .
Elle serre sa main encore plus fort et lui sourit :
——- T’inquiète pas , Papa.
Il lui a toujours dit : les balivernes des gens du coin on s’en contrefiche , ————-garde la tête haute dans leur monde étroit, fais la girafe devant les chacals » …
« Le visage du jeune homme s’illumine, il ronronne comme un matou gavé de caresses.
Marguerite devine que ses parents doivent être avares en compliments , alors elle en rajoute, l’encourage à parler.
Yannick raconte la vie au village , les haines cuites et recuites héritées de l’Occupation, voire d’avant , la façon dont on s’évite jusque dans le choix de la crêperie , du coiffeur, de l’heure à laquelle on va à l’épicerie . »
Louise se sentait observatrice de sa propre vie. Les autres vivaient dans le moment, dînaient avec des amis, faisaient l'amour, partaient en vacances. Ils n'étaient pas constamment nostalgiques d'un avant ou rêvassant d'un après au goût différent. Elle naviguait dans une brume légère, submergée à intervalles réguliers par des vagues de tristesse dont elle ne parvenait à identifier la cause.
Chez elle, paysan, c'était une vocation, une fierté qui nourrissait tout le village. A Paris, c'était un stigmate tatoué sur le front.
Tu sais, la plus grande détresse n'est pas le manque d'argent ou la précarité mais l'invisibilité et la solitude.
À paris, elle n’était rien. Ou plutot moins que rien : une paysanne, une pedzouille, une péquenaude. Chez elle, paysan, c’était une vcation, une fierté qui nourrissait tout le village. A paris, c’était un stigmate tatoué sur le front.