La vie, c'est un peu comme si un vampire te taillait une pipe, Jimmy. Ça fait du bien et ça fait mal en même temps. Les gens heureux arrivent à ignorer la douleur pour se concentrer sur le plaisir.
- Chaque fois qu'elle voulait me faire mettre un truc que je ne pouvais pas blairer, je renversais quelque chose dessus.
- Bon sang, Gus, c'est carrément puéril!
- Qu'est-ce que ça peut foutre? Tu portes ta cravate de merde pendant une quinzaine de secondes, et hop, tu la trempes dans la sauce. (...) Carol, à un moment, a eu cette lubie de me faire porter des chemises marron clair. Elle me baratinait je ne sais plus quelle connerie comme quoi ça ferait ressortir la couleur de mes yeux... J'ai renversé assez de sauce salade dessus pour qu'elle enregistre le message.
- Magnifique. Quel exemple de communication!
- Un soir, pouffa Gus, on est allés dans un restaurant chinois pour notre anniversaire de mariage. Elle me tend une boîte, je sors la chemise. Elle me jette un coup d'oeil en coin et verse de la sauce de soja dessus. C'est elle qui a renversé la sauce!
- C'est ce qu'on appelle de l'amour...
- Tu l'as dit. Bref, j'ai résolu le problème sans faire de mort, frérot.
- Tu as vu ça, Gus? lança Joey. Quand je pense à la façon dont tu t'es fichu de mes prières!
-Sans vouloir t'offenser, père Gambuzza, tu te fais un peu mousser. Cette batterie n'a pas ressuscité.
Joey secoua la tête.
- Je n'ai pas prié pour sa résurrection. J'ai prié pour une solution. Tu vois, c'est là que les gens se trompent. On ne prie pas pour quelque chose de spécifique. Ceux qui prient pour obtenir tel ou tel machin, laisse tomber, ils peuvent toujours attendre. Dieu n'aime pas être traité comme un chef de rayon. La seule chose qu'on puisse faire, c'est lui demander un coup de pouce.