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Citations de Cédric Sapin-Defour (369)


Un chien, de son passage, augmente votre existence.
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Tu étais né pour l amour, un amour subtil, ni aveugle ni captif, et tu mas greffé sous la peau un je ne sais quoi électrique qui stimule le coeur dans cet axe et le surveille.
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Du parquet en chêne au 501,tout ce qui est usé gagne en beauté, pas l'amour.
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Nous construisons quelques amitiés à chiens, nous retrouvant avec dix d’entre eux pour des collectives en forêt mais nous goûtons peu aux groupes surtout ceux liés de leurs certitudes communes. Nous hésitons toujours à garer notre van au milieu rassurant d’autres campings-cara, peu enclins à parler GPS, deux litres trois et autonomes andalous. À son examen, nous préférons la vie.
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De vous taire, le chien ne vous en veut pas, il ne croira ni à l'ennui ni au malaise ni à la dégradation de vos rapports, c'est un délice assez unique que cette acceptation de ne rien dire ensemble.
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Le temps a fait son œuvre des fantaisies morphologiques et des aiguillages d'humeur, il a conçu des petits pour explorer les galeries, des endurants pour courir le gibier, des palmés pour sauver les noyés, des doux pour guider les aveugles et des sans autre tâche que de faire partie du monde, ces essentiels inutiles.
Toutes les ethnies semblent allègrement cohabiter. Pourquoi nous les hommes issus du même singe avons-nous été d'un monomorphisme aussi confondant jusqu'à percevoir dans la moindre nuance de mélanine une distinction radicale et la plus haïssable qui soit ?
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Des milliers de fois į'ai redouté cet instant et nous voilà présentés. Je me demandais quelle forme il aurait, si nous serions seuls, si le vent soufflerait, serait-ce le jour ou la nuit que tu ne passerais pas, quels bruits ferait ta mort, si elle m'achèverait sur place ou me consumerait à petit feu. Je m'imaginais où cela pourrait arriver, mais à chaque fois, je décidais qu'ils étaient des lieux pour autre chose, hormis les hauts désespoirs, personne ne sait où la mort l'attend. C'est donc là devant une porte en vieux bois hors de prix, le soleil en passe vers l'ouest, autour l'agitation des bêtes et le mutisme des hommes. Sur la route, des voitures passent comme si de rien n'était.
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Nous les hommes, au fur et à mesure de nos choix, avons célébré le regard bien au-delà des autres sens et nous avons reculé d'un pas. Notre museau s'est affiné en un petit nez que l'on aimerait cacher, nous touchons avec crainte les poussières salubres, lavons vite nos mains craintives, nous pasteurisons nos goûts nous nous saoulons de vacarme, ne captons plus les bruissements mais nous surlignons nos cils et jouons partout la métaphore des yeux. Ce choix s'il embellit nos minois nous tient en retrait du monde car la vue, c'est sa faiblesse, tolère la distance et l'entretient.
Ubac m'indique comme s'engouffrer est plus subtil. Son museau terreux, ses oreilles crasses, les clonies de ses flancs lui racontent les mystères mystères, la peur, la mort, les ronds de sorcière. Moi, je ne sens que la rose ou la bouse, n'entends que le silence ou les fracas, ne vois que le visible. Comme j'aimerais sa grammaire des nuances, j'espère humain que je lui porte et toutes mes assistances que l'amour ne lui retirent aucun de ses savoirs. Ces balades m'horizontalisent et me rappellent à mon exacte place : un vivant parmi les autres. C'est assez d'honneurs. Elles me ramènent à hauteur de terre, de ciel, à la timidité des arbres, elles ensauvagent ma vie, salissent mes cheveux, griffent ma peau et trouent mes frocs. « On n'est pas des sauvages », disent les coquets instruits. S'ils savaient.
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De l'aimer me suffit. Car, vois-tu, je ne saurai jamais s'il m'aime, jamais. Et aimer sans certitude de l'être en retour ... je me demande si l'on ne tient pas ici la définition de l'amour véritable.
page 120.
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Tu étais né pour l'amour, un amour subtil, ni aveugle ni captif, et tu m'as greffé sous la peau un je-ne-sais-quoi électrique qui stimule le cœur dans cet axe et le surveille. Je t'ai regardé vivre et ta perception du monde a diffusé jusqu'à moi. Tu n'as pas accompagné sa venue, c'est autre chose, tu l'as générée, tu m'as équipé de ça, sans toi je serais passé à côté. Il faut oser l'amour me montrais-tu, l'amour atmosphérique, l'amour panache, toujours ne pas tergiverser, ne pas attendre en retour ni céder à l'idée qu'il procure moins qu'il ne coûte.
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116. Si, plus qu'une tension, c'est une dispute qui rode, tel le spondophore grec, il circule de place en place et proclame, sans possible négociation, la trêve sacrée. Le plus souvent, les parties s'exécutent, tout s'apaise et redescend ; Alain le lointain tonton et facétieux radiologue dit d'Ubac qu'il est le bêabloquant de la famille, j'ignore s'il fait allusion à la tension s'abaissant ou à la mise à l'arret des idiots belliqueux mais je crois deviner. Sou vent, des gens me remercient pour si j'y étais pour quelque chose.
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les beautés se sont donné ici rendez-vous mais faut-il insister ? On sait qu'à vouloir s'en saisir, l'arc-en-ciel s'éloigne, se dérobe et disparaît.
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Je n'ai, je crois, jamais passé autant de temps avec un même être.

Ce chien me réapprend à lire le vivant autour.

Un chien ne s'encombre pas d'augurer... Il n'attend rien et cela semble bigrement efficace pour qu'il arrive beaucoup.

Bien sûr que tu es mort, l'air s'est modifié.

Il y aura les rites disparus et qui, les uns sur les autres, édifiaient notre vie.

Je n'avais pas tout à fait fini de t'aimer .



Le désintérêt du plus grand nombre, l'incompréhension et la moquerie sourde, pleurer pour une bête, quelle guimauve.

Que le plus de toi persiste !
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La vie ,pour qui la voir, est partout et qui se dit seul est aveugle.Cet art d être attentif,Ubac me l ' enseigne,il épeler l environnement partout où il passe; dans les lieux grandioses dont on fait des posters comme au petit square traversé négligemment.
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Comment te dire... Si je ne le pouvais pas plus, je n'avais pas tout à fait fini de t'aimer.
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Le bar s'appelle Le Pénalty, c'eût pu être Le Corner, sur ses vitres fond vert salade, un but, un grand brun en bleu un peu dégarni, on dirait Zidane et des ballons dessinés au tipex. On peut y boire cent breuvages, jouer au tiercé, au loto et acheter du tabac, c'est un trésor d'assuétudes et rien ne s'oppose à les cumuler. On vous sert un café charbonné que les Français disent exquis et une cacahuète cacao dans sa housse plastique.
Au zinc, on parle fort, il est question d'une géopolitique nuancée; pouvoir tout expliquer en désignant un seul coupable semble rendre la vie confortable.
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D'apothéose du moment en apothéose du suivant, il va, le calcul ne semble avoir aucune place, ne règne que la joie simple et opiniâtre d'exister. C'est cela vivre avec un chien, c'est réapprendre qu'une heure est faite de soixante minutes valant chacune d'être consi-dérée, s'octroyer le droit de papillonner de l'une à l'autre, se rendre saisissable à la surprise et à l'incertitude, ces sources inépuisables d'espérance.
(P. 72)
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Dans tout lieu où il passera, deux heures ou deux ans, il s'en prétendra le bailleur; la domestication du chien ne semble pas avoir étouffé son instinct de propriété ou peut-être lui avons-nous transmis le nôtre, car si l'on pisse moins, on clôt beaucoup.
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Nous continuerons ainsi avec persévérance et jusqu'aux marches retrouvées de innocence, nous serons de nouveau disponibles, infiniment, aux beautés du monde, nous nous accorderons le soleil et le silence des horizons, nous crochèterons tout ce qui brille, nous aurons même des projets, à la vie nous acquiescerons.
C'est irracontable le bonheur, il peut ne s'agir que d'une vacance de la peine.
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Ce chien me réapprend à lire le vivant autour, à écouter les musiques de la nature, ses amplitudes, ses respirations, à mesurer ses états, à déchiffrer ses codes. L’ ai-je su un jour ?
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