A ma femme et à mon fils.
Quand l'apocalypse viendra,
je vous garderai une place dans la voiture.
Sauf si vous êtes des zombies, auquel cas
ce serait complètement stupide.
Le monde paraissait plus vide. Plus silencieux, plus calme, et ça sentait même un peu meilleur qu'avant... Enfin, si on se trouvait à plus d'un kilomètre de zombies putréfiés à l'hygiène douteuse.
Surpris, je relevais brusquement la tête. Quelque chose se déplaçait de l'autre côté de la porte, dans le couloir. Je m'imaginai, manquant de me déboîter l'épaule en me tapant dans le dos pour me féliciter d'avoir verrouillé les portes.
Les camps de vacances (…)
Comprenez-moi bien : une fois que vous y êtes, c'est super. Vous êtes dehors, vous rencontrez d'autres gens, vous participez à des jeux. Vous pouvez même apprendre des trucs. J'ai appris à manger de la nourriture dégueulasse parce que j'avais faim, à dormir malgré des ronflements incroyablement bruyants et désagréables, et même à embrasser une fille ; autant de chose qui m'ont préparé à la vraie vie, particulièrement au mariage.
Si les événements des dernières semaines nous avaient appris quelque chose, c'était bien que la mort n'était pas la fin, et que la vie était devenue un concept très relatif.
Dans mes films, je trouvais toujours un lance-grenades, un pistolet géant ou un tank portable au dernier moment – également le plus commode et le plus opportun. Comme pendant un dîner romantique ou aux chiottes. Pas de chance aujourd'hui : si je voulais de l'aide, il fallait que je l'ajoute moi-même au script.
Désormais l’écœurante panse déformée de la goule qui avait dévoré, durant plusieurs semaines, un humain tout entier, saillait davantage que les faux seins siliconés qui pointaient toujours sous son tee-shirt souillé.
Une bonne publicité, quoique un peu étrange, pour les implants mammaires. « Faites-vous opérer dès maintenant, et votre poitrine survivra à l'apocalypse zombie, même si vous y passez ! »
On n'avait pas d'autre choix. C'était soit une brique dans la vitre et prendre le risque de devoir se barricader, soit rester là dehors, se mettre en costume d'Adam, s'enduire de beurre et s'allonger sur un des barbecues en promo.
Je commence à me sentir un petit peu le dernier homard dans l'aquarium fit Kate (…)
C'est à dire ? Convoitée ? Plaisantai-je (…)
J'ai plutôt l'impression d'être coincée dans une cage de verre avec mes pinces fermées par des élastiques à attendre que le premier chauve d'âge mûr venu, avec un pantalon triple XL et 19.99 dollars dans la poche, m'arrache le cul, lâcha-t-elle amèrement....
Même si on parvenait à fabriquer un remède et à le diffuser, à tuer toutes les personnes déjà infectées et à se réunir au sein d'une sorte de société unifiée... ça repartirait de plus belle. Les partis politiques. Les infos sur le câble. Les putains de procès de stars. La pollution. La haine. L'intolérance.
Autant de marques de la condition humaine. Autant d'attributs et d'aspects de notre façon de vivre. Ce n'était pas une horde de zombies affamés qui allait changer ça.