Comme les végétaux, les animaux ont été largement représentés sur les sépultures, selon une symbolique là encore bien particulière. Le chien incarne bien entendu la fidélité. Le papillon, par son espérance de vie très courte, symbolise le caractère éphémère de l'existence. La chouette, qui voit la nuit, évoque la victoire sur les ténèbres, c'est-à-dire la clairvoyance. Le serpent matérialise la guérison ou la régénération ; il est donc souvent reproduit enroulé autour d'un bâton d'Esculape sur la tombe d'un médecin. Quant au pélican, sculpté se perçant la poitrine pour nourrir de son sang ses petits, il est l'image du sacrifice et de l'amour parental. Citons pour finir l'abeille, qui symbolise le travail, et la colombe, qui représente l'innocence.
Tout est mis en scène pour les rappeler à notre souvenir, tout est fait pour maintenir un lien et une proximité entre eux et nous. Ainsi, puisqu'il est possible de leur témoigner notre amour par des gestes simples, en nettoyant et en fleurissant leurs tombes par exemple, nos défunts n'ont pas totalement disparu et nous, vivants, savons que la mort nous y fera rejoindre ceux que nous avons aimés.
Puisque le besoin de se reconnecter à la nature, chez ceux vivant dans des zones denses et minérales, est si primordial, puisque la nature, c'est une évidence, nous est indispensable, pourquoi les cimetières n'y contribueraient-ils pas ?
La véritable vie après la mort ne serait-elle pas celle qui se prolonge dans la mémoire des vivants ?
Bref, j’aimerais que ma sépulture soit un lieu de vie.
Gérer un cimetière, c’est d’abord accompagner les vivants.
Et ma tombe, tiens, à quoi ressemblerait-elle ? Il m'arrive bien sûr d'y songer également mais, comme beaucoup, j'ai du mal à me projeter. A bien y réfléchir, je crois que j'aimerais avoir une sépulture assez grande, pour pouvoir y reposer avec mon épouse et nos enfants s'ils le souhaitent. Elle prendrait la forme d'un jardinet au milieu duquel un arbuste serait planté pour que les rouge-gorges puissent y nicher. Un petit banc permettrait à ceux qui viendraient se recueillir ou seraient simplement de passage de s'asseoir. (...) Une jardinière, posée en pied, resterait vide pour recevoir l'eau de pluie, servir d'abreuvoir aux renards et de piscine aux oiseaux.
Bref, J'aimerais que ma sépulture soit un lieu de vie.
Jim Morrison sera-t-il détrôné un jour en termes de popularité ? Johnny Hallyday constitue assurément l'occasion manquée. Le French Elvis était prédestiné au Père-Lachaise, mais ses proches en ont décidé autrement. Parfois, j'imagine ce qu'aurait généré sa présence, et cela me donne des sueurs froides : un défilé permanent d'admirateurs, le bruit incessant des santiags sur les pavés, les tubes entonnés par les fans, les commémorations rassemblant des milliers de personnes à chaque date anniversaire, des évacuations difficiles, voire les intrusions nocturnes de ceux voulant "retenir la nuit" auprès de leur idole, les immanquables tags et autres grigris rock'n'roll sur sa sépulture, etc. Tout compte fait, et très égoïstement, je l'admets, je me satisfais du choix du cimetière de Saint-Barthélemy qui m'épargne bien des soucis.
Mes chers amis , quand je mourrai,
Plantez un saule au cimetière.
J'aime son feuillage éploré ;
La pâleur m'en est douce et chère
Et l'ombre sera légère
À la terre où je dormirai
Alfred de Musset
Tout compte fait, les morts sont des voisins que j'apprécie beaucoup. Locataires très discrets, ils ne causent jamais de tapage nocturne, ne viennent jamais taxer des œufs ou de la farine à des heures indues, pas plus qu'ils ne laissent de messages désagréables dans la cage de l’ascenseur. Si certains sont très connus et reçoivent beaucoup de visites durant la journée, leur domicile retrouve toujours un silence profond dès la fermeture des lieux. Plus appréciable encore, ils ne se plaignent jamais du bruit causé par mes enfants ou de la musique un peu trop forte lors des soirées entre amis.