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Critiques de Anuradha Roy (53)
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Toutes ces vies jamais vécues

Acquis chez mes libraires habituels [Librairie Caractères / Issy-Les-Moulineaux ], avant le confinement, le 4 mars 2020 – Lu 28 avril 2020





Une nouvelle découverte faite en flânant au hasard, et sans calcul aucun, ou stratégie spéciale, je prolonge mes escapades littéraires en Inde, avec ce nouveau roman, et cette auteure dont j’ignorais jusqu’ au nom, dont Actes Sud a déjà publié trois textes….



Le narrateur, Mychkine, paysagiste de talent et de passion, coule une retraite paisible dans sa maison natale. Passionné par les arbres, et les animaux, c’est un solitaire confirmé…Un colis inattendu va arriver du Canada, qui va bouleverser son existence : Des lettres écrites et expédiées par sa mère, Gayatri, à une ancienne voisine, de juillet 1937 [Date où Gayatri est partie pour Bali, abandonnant les siens, dont son fils de 9 ans ] à octobre 1941, date où s’arrête mystérieusement cette correspondance…

A l’occasion de la réception de ce colis inattendu, Mychkine revient sur son passé, son enfance, sa jeunesse, sa relation très aimante envers son grand-père, médecin généraliste, ne manquant pas de fantaisie…et ce manque lancinant que représenta le départ maternel, brusque, lorsqu’il n’avait que neuf ans…qu’il vit le chagrin de son père qui en fut démoli ; ce dernier partit en pélèrinage, sur la voie des moines bouddhistes ! On se dit à de multiples reprises qu’heureusement que notre « anti-héros », Mychkine, avait comme tuteur bienveillant, ce grand-père médecin original , prodigue en fantaisie et ouverture d’esprit…pour atténuer ses chagrins d’enfant !!



Au fil des évocations du passé, notre personnage central revisite l’histoire l’histoire de son pays, ses convulsions, ses violences quand les Indiens se sont révoltés contre les Britanniques, dont ils refusaient la main mise, ….Il nous offre aussi une peinture détaillée de la condition des femmes en Inde…La mère du narrateur , artiste dans l’âme, est révoltée par nature….même si son époux la laisse libre ; elle a l’impression d’être dans une cage dorée…a un tempérament d’artiste et un grand besoin d’indépendance…qui la fera fuir loin de son mari et de sa famille…



« Or, forcer ma mère à adopter une conduite convenable était voué à l’échec. Il aurait dû savoir que l’obéissance occupait une place de choix dans la liste des sept péchés capitaux qu’elle avait établie, suivie de près par le respect des convenances » (p. 140)



La narration se fait sur quatre générations, englobe la seconde guerre et la montée du nazisme…La petite histoire des personnages rencontre la Grand Histoire, fracassante et souvent terrifiante entre les bouleversements de L’Inde et le cataclysme européen avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir…

Notre Mychkine…enfant puis adulte très solitaire raconte et se raconte plutôt comme un observateur, qui préfère l’ombre à la lumière…



« Vivre sans me faire remarquer est une habitude acquise il y a très longtemps. Même au travail où il m'est arrivé de caresser brièvement des rêves de réputation et de notoriété, j'ai fait rapidement marche arrière quand j'ai compris ce que ces notions impliquaient. Si j'étais une plante, je serais celle qui aime l'ombre et qui pousse sous un arbre, dans le fond du jardin où personne ne la voit ni ne vient couper ses fleurs pour les mettre en vase. » (p. 185)



Une très, très belle lecture , pleine d’émotions, mais aussi d’informations des plus précieuses sur l’Histoire complexe indienne…Une première révélation d’une grande dame des Lettres, que je découvre tout juste avec ce dernier texte traduit en France… J’ai noté dans ses écrits précédents, deux autres grandes curiosités , que j’ai envie de lire très vite : « Les plis de la Terre » (2013) , et « L’Atlas de l’impossible » (2011)





[***Juste un léger manque : un glossaire des termes indiens non traduits, dans le récit , aurait été bienvenu pour le lecteur…! ]





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Les plis de la terre

Maya est une jeune femme qui a bravé tous les interdits : elle s’est mariée, sans l’accord de ses parents, avec Michael, un jeune homme ne faisant pas partie de sa caste et avec une religion différente. Officiellement et inexorablement déshéritée, Maya se retrouve seule au décès de son mari dans un trek. Elle erre pendant des semaines dans la ville puis décide de partir vivre à Ranikhet, un village de montagne d’où partent les randonneurs. Elle devient l’institutrice du village, loge dans une dépendance d’un ancien aristocrate, vit auprès de gens simples et pauvres, dans une certaine solitude. Elle observe les habitants de son village et raconte les ragots qui tiennent tellement de places ici, mais aussi la solidarité, les colères et autres disputes, le rhum indispensable pendant la mauvaise saison - d’ailleurs je me demande si la mauvaise saison est la mousson ou le froid…- C’est une histoire d’un deuil douloureux mais bizarrement on se sent bien avec Maya. Elle souffre tout en ayant trouvé une certaine sérénité dans ce mode de vie. La modernité frappe aux portes du village. La sixième année de cette vie de recluse va réserver bien des surprises à Maya. Certaines rencontres vont la faire progresser dans son deuil, tout est chamboulé. Il est peut être temps de reprendre sa vie en mains. Une belle découverte dépaysante et émouvante.
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Toutes ces vies jamais vécues

Pas facile d'avoir Roy comme patronyme quand on est une romancière indienne. Moins connue que sa consœur Arundhati, Anuradha mérite pourtant bien que l'on s'intéresse à elle, mais cela, les lecteurs de L'Atlas de l'impossible, son premier livre, ne l'ignorent pas. Toutes ces vies jamais vécues, son quatrième roman, sans être une œuvre fleuve, est un ouvrage dense et intense comme la littérature indienne nous en offre souvent, avec ici beaucoup de niveaux de lecture : historique, féministe, filial. L'histoire commence quand Mychkine, un homme déjà âgé, reçoit un certain nombre de lettres de sa mère adressées autrefois à une amie. Cette mère qui l'a quitté enfant et qu'il n'a jamais revue ni su ce qu'elle était véritablement devenue. Le contenu de ces missives, Anuradha Roy ne nous le révélera qu"au 2/3 du livre (suspense) après avoir lancé la machines aux souvenirs du vieil homme. Une grande partie du livre se déroule donc en Inde, près de l'Himalaya, dans un pays agité par un fort désir d'indépendance. Au moment du départ de la mère,, la deuxième guerre mondiale n'est plus très loin et va chambouler la vie des habitants de cette partie du monde et davantage encore les Indes Néerlandaises où la fuyarde s'est réfugiée (à Bali). Sans perdre de vue son intrigue et sa progression chronologique, mais sans en être prisonnière non plus, la romancière rend captivante la psychologie d'un enfant déboussolé par l'abandon et fin observateur de l'univers qui l'entoure. C'est le regard de l'homme pas loin du crépuscule de sa vie sur le garçon qu'il était qui est touchante mais le livre contient aussi une galerie de portraits très vivante au sein d'un tissu social précisément décrit. Et puis, bien sûr, il y a cette mère, symbole de femme libre et artiste dans une époque qui admettait encore moins qu'aujourd'hui qu'elle ne se plie pas aux contraintes et aux servitudes traditionnelles d'une femme mariée. A travers sa correspondance retrouvée, depuis Bali, son fils Mychkine et, par la même occasion, le lecteur découvriront une facette différente et anxieuse d'une femme qui a sacrifié beaucoup pour vivre sa vie et sa passion. Anuradha Roy nous laisse libre de juger si elle a fait le bon choix ou si le prix à payer était trop lourd.
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Un atlas de l'impossible

“ - Un véritable atlas … dit-il en suivant du doigt les grandes lignes. Des rivières de désir, des montagnes d’ambition!



- (...) C’est bien ce que dit aussi votre main, cher Monsieur. Votre main n’est rien d'autre qu’un atlas de désirs inassouvis …



Il tapota ma ligne de vie et répéta:

- Rien d’autre que de l’impossible … “



L’Inde est un pays de contrastes qui m'a toujours attiré. Je lis énormément de livres qui s’y déroulent et qui concernent tous ses habitants. Voici que je dégote ce merveilleux roman d’une auteure que je n’ai jamais lu …. J’adore ! Une grande saga familiale qui se déroule pendant trois générations … de la période de colonisation à l’indépendance de l’Inde.



Tout commence par le départ de Calcutta, du patriarche Amulya et de sa femme Kananbala, pour cette petite ville de Songarh aux porte de la jungle … mariages de leur fils, une orpheline et un orphelin, système de castes, l’amour, entrecoupé de moments de l’Histoire, etc.



Beau, triste, joyeux, un excellent roman (une vraie brique) de 448 pages à savourer !

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Le Cheval en feu



De construction classique, le roman s’ouvre sur le journal de Sara qui entreprend des études littéraires dans une grande université britannique bien loin de Kummarapet, petite ville indienne. D'abord simple récit d'exil, le roman prend une autre envergure lorsque Sara découvre l’atelier de poterie qui va réveiller ses souvenirs d'enfance. Le roman se transforme alors en un long flashback, histoire dans l’histoire, où l’on retrouve Sara enfant, ses parents et sa petite sœur, ses voisins et surtout Elango, qui va lui faire découvrir la poterie.



La nostalgie de l'enfance sera bouleversée par un drame dont Elango sera la première victime.

Tout commence par un rêve.

"C'était un cheval en feu. Il errait sous la mer, crachant des flammes, et quand il secouait sa crinière, les vagues rougeoyaient, et quand il surgit hors de l'eau, il était haut comme un arbre et le feu qu'il crachait produisit un son de papier froissé. Il surplombait la maison basse d'Elango. Les flammes léchèrent d'abord les sabots de l'animal, puis ses canons longs et robustes, et quand elles atteignirent le museau, Elango se demanda avec inquiétitude si le cheval n'allait pas exploser sous l'effet de la chaleur. Il avait bien fait un trou pour laisser sortir l'air ? L'angoisse finit par se frayer un chemin à travers son sommeil agité, il ouvrit les yeux d'un coup. "



Ce rêve d'un cheval d'argile grandiose, que ses ancêtres potiers fabriquaient pour le temple, devient une preuve d'amour qu'Elango destine à Zohra, la jeune musulmane dont il est épris. Or en Inde, les mariages mixtes ne sont pas tolérés et l'œuvre d'art qui devait rassembler au-delà des préjugés, devient un objet de haine.



Il y a quelque chose du cheval de Troie dans cette sculpture, où sont gravés des mots ourdous, d'abord par un calligraphe aveugle, puis par Zohra, la bien-aimée.

" Chevauche ton esprit libre et vagabond

Jusqu'au ciel."

Mais les fanatiques religieux repoussent violemment les esprits libres et le cheval, bien qu'il soit une oeuvre d'art et un hommage aux ancêtres, sera détruit avec rage.



Le retour vers le journal de Sara nous permettra de découvrir le destin d' Elango et de Zohra, mais aussi celui du petit chien qui lui aussi avait momentanément réussi à rassembler les habitants de la petite ville.

Cette histoire d'amour impossible, avec en toile de fond la situation en Inde, m'a laissée à distance des personnages et des situations. Certes l'histoire, la construction et l'écriture sont plutôt classiques mais il m'a surtout manqué une authenticité et une singularité dans la voix de Sara qui porte l'histoire.





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Les plis de la terre

Dans les dernières pages de Les plis de la terre, le deuxième roman d'Anuradha Roy, des aigles survolent la petite ville de Ranikhet, sur les contreforts de l'Himalaya, et semblent observer la vie de ses habitants d'un oeil aussi narquois que bienveillant. C'est ce même regard que pose Maya, l'héroïne du livre, jeune veuve qui a quitté l'enfer de la ville pour se ressourcer et panser ses plaies. Elle est le témoin et l'actrice d'un récit qui nous plonge à l'intérieur d'une communauté encore protégée, mais pour combien de temps ?; des tumultes de la vie politique et religieuse de l'Inde et de ses violentes exactions. Les plis de la terre est un roman élégiaque et poétique, hymne à la nature et à la rudesse de ces montagnards qui ne dédaignent pas une bonne lampée de rhum lors des longues soirées de mousson ou d'hiver. Anuradha Roy croise plusieurs histoires, trace le portrait intime d'une bonne dizaine de personnages et capte aussi bien leur isolement que leur sentiment de liberté provisoire. Les léopards rôdent la nuit, danger immédiat mais bien moins destructeur que les ambitions humaines dans cette chronique douce et mélancolique à l'humour sous-jacent. L'amour, l'éducation, la sournoise méchanceté des rumeurs, la mémoire du temps d'avant l'Indépendance trouvent leur place avec justesse et bonheur dans ce livre à la fausse sérénité, où le talent de conteuse de la romancière indienne se confirme et se densifie.
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Le Cheval en feu

Cela arrive parfois, avec un auteur dont on a aimé tous les livres précédents, d'être soudain moins touché par son dernier roman en date, sans que l'on sache véritablement en expliquer les raisons. Avec Anuradha Roy, le coup de foudre avait été immédiat, en commençant par son premier roman traduit en France, en 2011, le somptueux Un atlas de l'impossible. Les ouvrages suivants n'engendrèrent aucune déception, bien au contraire, avec en particulier le merveilleux Toutes ces vies jamais vécues. Mais avec Le cheval en feu, la magie n'a pas opéré, est-ce la faute de l'écrivaine ou de son lecteur habituellement énamouré, pour une fois pas conquis, qui n'est quand même pas à vouer le roman aux gémonies. Il y a dans le livre deux histoires en une, celle d'une étudiante indienne en Angleterre qui souffre un peu de l'exil et celle de ses souvenirs de son pays, avec son père encore vivant, un chien errant recueilli et surtout, l'amour de son professeur de poterie pour une jeune fille d'une autre religion que la sienne, le genre d'idylle susceptible de provoquer l'opprobre des communautés impliquées, hindoue et musulmane. Sachant que Anuradha Roy a suivi des études à Cambridge, à la période dont il est question dans Le cheval en feu, et qu'elle aime s'adonner à la poterie, il est possible que la double intrigue ait quelques résonances autobiographiques. Mais peu importe, au-delà du triptyque travail, famille, poterie, il y a quelque chose de mélancolique mais aussi de nonchalant dans ce récit qui ne parvient pas à nous emporter sur les ailes du romanesque malgré les ingrédients qu'il contient : amitié, amour, nostalgie, violence ... Le mystère du manque d'enthousiasme de votre serviteur ne sera pas élucidé et ce n'est pas si important. Celui-ci sera fidèle au prochain roman de la native de Calcutta, sans l'ombre d'un doute.
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Toutes ces vies jamais vécues

Un récit foisonnant et précieux comme une pelote de fils de soie qui serait utilisée pour le tissage d'un sari chatoyant et changeant, un récit et une écriture illuminés comme les reflets du vêtement créé.



Quel fil, quelle nuance, allez-vous privilégier pour lire cette histoire ? Car c'est bien là, une des richesses du texte, il peut être lu (vécu?)d'autant de façon qu'il y a de personnages différents, provenant d’autant de directions qu'il y a de points de vue dans le récit.



Choisirez-vous d'avoir les yeux de Mychkine, cet homme presque âgé qui reçoit, un beau jour, une liasse de lettres venues du passé ? Celui qui se souvient : de l'enfant qu'il était, de sa mère partie alors qu'il avait encore terriblement besoin de sa présence, le laissant finalement seul pour se construire lui et sa vie.

Serez-vous cette mère, Gayatri, dont tout le monde dit qu'elle a suivi un homme... Celle qui décide , un matin, de s'envoler , d'aller habiter la liberté, de vivre au rythme de ses passions ? De choisir une existence à laquelle elle aspire dans laquelle l'art et le droit de choisir son chemin lui sont accordés ?



Serez-vous Lisa, la voisine, la femme célibataire libre de son temps et de sa vie, confidente et amie de Gayatri, celle qui observe, veille, celle qui a gardé toutes ces lettres ?



Enfin serez-vous Walter Spies, celui qui réapparaît, un matin, dans la vie de Gayatri, comme un souvenir, un signe. Celui qu'elle a rencontré , jeune fille, alors qu'elle voyageait avec son père sur les pas de Rabindranath Tagore ?

Cet artiste, allemand, peintre, désireux d'apprendre la Culture du pays, désireux de vivre en harmonie avec la nature omniprésente dans ce roman ? Celui qui permet à Gayatri d'écouter ses talents, et de choisir une vie qui lui donnera la possibilité de les faire grandir ?



Ou encore, Beryl de Zoete, cette femme mystérieuse et volontaire qui accompagne Walter Spies désire tout étudier des danses indiennes, véritable portrait d'une émancipation qui subjugue Gayatri ?



Un magnifique roman qui fait s'entremêler l'histoire intime des êtres et l'Histoire du monde qui bascule à l'approche de la Seconde guerre mondiale. Un texte qui parle de la volonté contenue, et finalement libérée, de vivre sa vie selon ce qu'on désire en faire. Un récit qui dit le désir d'indépendance d'un peuple, sa résistance à cette nation qui l'occupe.

Un roman à mi-chemin entre réalité et narration d'invention qui fait cheminer aux côtés du lecteur, au fil des pages, des personnages dont l'esprit ne peut se détacher.



Les mots du textes colorent l'histoire en créant le paysage, l'atmosphère tout en descriptions de la nature, de la végétation luxuriante et flamboyante, de la faune qui en deviennent presque palpables à force de détails, aux côtés des chiens croisés, personnages-charnières du récit.

Au fil des souvenirs, Mychkine racontera sa vie, celle de sa famille, de ses voisins, de son peule, de son pays, de cette région de l’Inde , de Bali et les images de ce puzzle autant visuel, qu’olfactif, on l’aura compris, viendront s’agencer quand il ouvrira les lettres reçues et répondront ainsi à toutes les questions qui étaient restées irrésolues.





(Juillet 2021)
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Les plis de la terre

Si l'on n'est jamais allé en Inde ( c'est mon cas), les descriptions de cette région himalayenne ne peuvent que surprendre le lecteur. Un coin perdu dans les montagnes, dans lequel Maya vient vivre avec le souvenir de Mikael, son mari disparu lors d'un trek.

Si le paysage est étonnant, les habitants du petit village dans l'école duquel elle enseigne le sont plus encore. Des portraits vifs, finement analysés qui, au cours de la lecture, nous deviennent familiers. Face à l'évolution du monde alentour, ils sont désarmés, un peu perdus, ou dans l'attente d'une autre liberté. Un beau roman, très prenant.
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Sous les lunes de Jupiter

Un voyage en train de trois dames indiennes respectables, un reportage photographique sur un pèlerinage dans une ville près de Calcutta, un guide amoureux du jeune employé d'un vendeur de thé, un ashram recueillant des fillettes victimes de la guerre, le reportage qui se transforme en quête des origines, le vendeur de thé qui refuse de dévoiler son passé: les fils se tissent imperceptiblement entre les personnages de ce roman prenant. Comme dans la vie, tout ne sera pas dévoilé ni explicité. Mais n'est-ce pas ainsi que la réalité de nos existences se laisse approcher. Pour ceux qui ont déjà fréquenté l'Inde, on y retrouve avec exactitude les perceptions qui font d'un séjour là-bas une expérience si particulière. Un beau moment de lecture.
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Les plis de la terre

Maya, jeune veuve est venue panser ses plaies dans cette région de l' Himalaya où son mari a péri. Elle se ressource dans cette région de l' Inde. Ce livre est un hymne à la nature, mais aussi à la vie des montagnards. Maya se lie d'amitié avec la famille modeste de paysans, dont elle partage le lopin de terre. Des personnages gravitent autour d'elle, telle Charu, la petite paysanne qui a appris à lire avec Maya. Ama, la grand-mère de Charu, commère du village, qui veut marier sa petite fille. Veer, guide de haute montagne qui apparaît, puis disparait sans prévenir.



Anuradha Roy retrace le parcours d'une jeune femme au destin brisé , qui trouve refuge auprès d'une petite société solidaire .Ce roman est aussi une invitation à découvrir une région d'Inde méconnue, un coin de terre himalayenne dont la beauté est célébrée mais dont les fragiles équilibres humains et naturels sont menacés par les bouleversements du monde contemporain.
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Le Cheval en feu



Sara est à l’université en Angleterre. Elle vient d’Inde et tente de retrouver une activité familière pour elle : la poterie. Elle nous emmène entre le présent et ses souvenirs en Inde. On rencontre son professeur de poterie, Elango, hindou tombé amoureux d’une musulmane. C’est autour de l’histoire de la fabrication d’une de ses œuvres, un cheval géant en terre cuite, que Sara, nous présente un homme atypique, passionné, prêt à se mettre en danger par amour. On découvre aussi son histoire familiale autour d’une mère chargée du courrier des lecteurs d’un journal, les chamailleries avec sa sœur et la maladie de son père.

Le style poétique, l’alternance des histoires qui s’imbriquent donnent un récit magnifique. Anuradha Roy est une formidable conteuse qui nous plonge dans une histoire tantôt pleine de tendresse avec des tournures lumineuses tantôt sombre. On se retrouve dans une sorte de monde féérique de la création implantée dans un monde qui peut être très violent et intolérant.

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Un atlas de l'impossible

Peut-être éprouve-vous parfois les mêmes sentiments : lorsque la rencontre avec un écrivain a été fabuleuse lors de la première lecture, j'ai toujours beaucoup d'appréhension pour la suivante. Bien sûr, elle peut être dans le même registre et susciter des émotions tout aussi bouleversantes que la première, mais elle peut aussi s'avérer moins vibrante...



J'avais particulièrement apprécié la lecture de "Toutes ces vies jamais vécues" et très envie de "replonger" dans l'écriture poétique d'Anuradha Roy, mais comme vous l'avez deviné, je le craignais aussi.

"Un atlas de l'impossible" m'aura autant emporté que le livre précédent, j'ai retrouvé l'écriture riche au point de susciter beaucoup d’images et la poésie qui m'avaient envoutée, les thèmes qui me sont chers comme les difficultés des relations sociales, un récit qui enseigne, une présence permanente de la nature, des descriptions de botanique et la présence de chiens, "personnages secondaires" mais attachants et qui habitent encore les pensées, une fois le livre terminé.



Un récit en trois parties pour trois générations, à travers aussi l'évocation de trois lieux de vie : trois maisons mais aussi trois jardins pour une famille touchée par les deuils, habitée par les absences, guettée par une forme de folie.

Un récit qui chemine autour d'un personnage qui nous guide dans les méandres des vies et nous laisse seul maître de nos émotions en ce fait qu'il est orphelin, sans religion et sans caste donc sans à-priori, sans déterminisme aucun dans ce pays qui vit sous un joug britannique et dont le Nord s'embrase pour finalement aboutir à un tracé nouveau des frontières et au plus grand exode de population que le monde ait connu en terme de nombre de personnes déplacées. Du début du siècle à la partition, la cohabitation de ces hommes et femmes de Cultures différentes, parfois ennemis, parfois liés malgré les différences de culte ou de rang social pour nous parler de leurs existences mais aussi des balbutiements d'un pays qui se morcelle, tout en vivant un chaos intérieur.

Des vies comme autant de barques ballottées dans le courant des événements. Et si comme l’eau stagnante du « fleuve » qui décide un jour d’envahir les berges qu’on imaginait émergées à jamais, les affrontements, les divergences, les tueries, les cruautés s’ils paraissent éloignés, sont pourtant si proches à travers la religion des uns, les coutumes d’un autre que le souffle de l’intolérance devient palpable.

C’est aussi le roman des regrets, de la sagesse qu’amènent les années, du désir de revenir vers une certaine forme de protection que procure le regard candide de l’enfant.



C'est un livre dans lequel on apprend, l’Histoire du pays se distille au gré des événements dans la famille, au gré des rencontres, on découvre cette flore luxuriante toujours décrite avec beaucoup de détails, toujours ces couleurs chatoyantes, les mots du texte nous impriment les nuances sur la rétine, c'est un livre dans lequel on s'émeut : deuil et absence sont lourds à porter , la fuite pour que le chagrin n’écrase pas les êtres devient seule solution. La misère d'un pays qui côtoie des richesses que seuls un petit nombre détient, les rapports sociaux difficiles entre les ethnies et ceux issus de différents rangs sociaux.



Et puis, c’est un livre pour s’évader, pour rêver, puisque c’est bien le propre de la lecture de nous faire voyager, en pensées et d’un continent à l’autre. La luxuriance de la végétation, le chatoiement des couleurs, les parfums des fleurs parviennent jusqu’au lecteur quand ce n’est pas les plats de la cuisine indienne que ce dernier entraperçoit devant lui, tout en respirant les fumets qui l’invitent à partager les mets épicés et savoureux.

C’est un roman de perceptions au-delà de la vies des personnages, un roman qui sait appeler les sens pour faire avec les mots, une atmosphère qui dit l’âme d’un pays , l’âme d’une Culture à travers son Histoire.



Il en reste de magnifiques descriptions en tête, l’impression d’en avoir appris un peu plus, le désir d’ouvrir un autre livre pour retrouver cette atmosphère si particulière de cette Culture riche et fascinante. On quitte des personnages attachants, persuadés, que ceux que nous rencontrerons, dans le prochain roman lu de cette écrivaine, nous procureront d’aussi intenses émotions.



(Août 2021)
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Toutes ces vies jamais vécues

Nous découvrons avec ce roman l'inde des années 20 aux années 40, période à laquelle elle se battait pour son indépendance et ensuite l'impact que la deuxième guerre mondiale a eu sur le pays.

Mychkine, le personnage principal, revient sur sa jeunesse et surtout sur le départ de sa mère qui l'a profondément marqué. Cette jeune femme était indépendante, artiste, mais étouffait dans cette vie guindée que peut avoir les épouses indiennes. Elle ne supportait pas le dédain de son mari pour sa peinture, un "passe-temps tout au plus", le regard des voisins qui l'empêchait de vivre librement, de danser comme bon lui semblait dans le jardin, la peur du qu'en dira-t-on et des ragots. La situation de la femme indienne est donc plutôt bien décrite, la réalité est palpable, comme le besoin viscéral de la jeune mère de vivre pleinement sa vie et de ne pas passer à côté, le souhait de s'épanouir et de vivre de son art.

J'ai beaucoup apprécié le personnage de Walter Spies qui, j'ai découvert grâce à la postface, a réellement existé. Cet artiste semblait planer, venu d'un autre monde, généreux, sensible, s'intéressant à tout et ne voyant le mal nulle part.

J'ai été touché par l'innocence de ce petit garçon, son attente et sa tristesse. Il a de très belle description de sa mère, femme vivante, évanescente et enjouée, jeune femme qui parlait aux arbres, aux tenues colorées, aux bijoux teintant sur son passage.



Mon petit bémol : j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs.



Ce roman est donc un bel hymne à la liberté et à l'art, sur fond de quête d'indépendance (que ce soit de la part du pays que des femmes)
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Sous les lunes de Jupiter

Pas facile d'avoir Roy comme patronyme quand on est romancière indienne. Malgré tout, avec Un atlas de l'impossible puis Les plis de la terre, Anuradha Roy a réussi à se faire un nom et à ce qu'on ne la confonde plus avec Arundhati Roy (Le dieu des petits riens). Sous les lunes de Jupiter, son dernier livre, se présente comme un récit choral dans une petite ville imaginaire (et sainte) au bord du golfe de Bengale. Quelques jours seulement avec une poignée de personnages dont on peut dire qu'ils n'ont pas vaincu leurs démons intérieurs, loin de là. Au coeur du livre : Nomi, en provenance de Norvège, qui est revenue sur les lieux d'un grand traumatisme d'enfance alors qu'elle vivait dans un ashram. Anuradha Roy essaie de varier les tonalités, y compris la comédie, lorsqu'elle évoque l'escapade touristique de trois vieilles dames, mais son naturel dramatique revient au galop. Sous les lunes de Jupiter est un ouvrage sombre qui parle d'innocence perdue sur fond de violences dans lesquelles la religion, ou plus exactement ceux qui s'en servent de façon pervertie, joue un rôle important. Si le livre d'Anuradha Roy ne court pas le risque de ressembler à un catalogue d'incidents ou d'événements tragiques, il n'en reste pas moins inférieur à ses deux précédents : le style est vif mais la narration est moins fluide. Il contient au minimum une ou deux intrigues en trop, lesquelles en définitive n'ont pas assez d'espace pour se développer. Une légère déception tant la romancière indienne conserve une façon toute personnelle et à l'écart des sentiers battus et exotiques de raconter son immense pays.
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Un atlas de l'impossible

Avec Un atlas de l'impossible, un nom de plus est à ajouter à la longue liste des écrivains indiens contemporains, conteurs hors-pair de leur pays, dont l'histoire et la géographie sont équivalentes à celle d'un continent. Anuradha Roy a signé un premier roman superbe, tissé de toutes les contradictions indiennes, ses odeurs, sa beauté et sa laideur, sa richesse et sa pauvreté, ses religions, ses castes ... Le livre est une saga familiale, qui débute en 1907 et s'achève durant les années 50, explorant l'espace-temps en trois grands chapitres où une nuée de personnages apparaît puis disparait, certains, au fil des pages, passant de l'arrière-plan à l'avant-scène, grandissant au rythme d'un pays secoué par sa propre histoire. Un atlas de l'impossible, moins ambitieux que beaucoup de romans-fleuves indiens, s'attache surtout à l'intime, avec des portraits d'hommes et de femmes inoubliables, et surtout à l'esprit des lieux, deux maisons y jouant le premier rôle, alors que leur munificence devient délabrement, à mesure que les souvenirs remontent à la surface, comme charriés par une nouvelle mousson. La dernière partie du livre est purement romantique, une histoire d'amour sublimée par l'absence et les regrets. Les amants séparés se retrouveront-ils dans la demeure où une femme est morte, bien des années plus tôt, au cours d'une inondation ? C'est le dernier rebondissement de ce livre magique, un tapis volant qui déroule, dans un style soyeux et élégant, un demi-siècle d'histoire(s).
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Un atlas de l'impossible

Une saga familiale, Trois générations, trois maisons.

Dans une petite ville provinciale , Songarth, Amulya installe sa fabrique de produits médicinaux tandis que Kananbala, sa femme, s'étiole insensible au charme du jardin, cloitrée et sombre dans la dépression et la démence.

Kamal, marié mais sans enfant, prendra la succession de son père tandis que son frère Nirmal vivra une vie errante après que Shanti, sa jeune femme ne meure en couche.

La deuxième partie du livre sera centrée autour de deux enfants, Bakul la fille de Nirmal et de Mukunda enfant parrainé par Amulya, de naissance obscure et sans caste. Une histoire d'amour aurait pu s'ébaucher entre la jeune veuve qui s'occupe des enfants et Nirmal qui revient.

La troisième partie se passe à Calcutta. Mukunda jeune diplômé s'installe dans la merveilleuse demeure qu'un lettré musulman lui confie à la suite de la Partition et des Troubles, il se marie, un fils nait. tous les espoirs sont permis.

Chaque génération reproduit le même schéma : espoirs de jeunesse, désillusions, enfermement dans les convenances, les préjugés et le système des castes. Les femmes paient le plus lourd tribut à la tradition.

Les maisons jouent le rôle de véritable personnages dans ce roman. La maison près du fleuve me fait penser à celle du film Le Salon de Musique, il me semble la voir. Il me semble sentir les parfums du jardin de Songarth. Pas étonnant que les maisons soient si importantes: Mukunda devient agent immobilier, de la pire espèce...



C'est une lecture agréable.

J'ai été déçue,par les promesses du4ème de couverture qui invitait à comprendre l'histoire de l'Inde de la colonisation à l'Indépendance. Cet aspect est plutôt escamoté.
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Le Cheval en feu

Sara, originaire de l’Uttar Pradesh, fait ses études dans une université anglaise. Avec sa maigre bourse, elle ne peut se permettre aucun excès. Aussi, passe-t-elle son temps libre dans l’atelier de poterie, activité gratuite au sous-sol de l’église.

Là, elle rencontre celle qui sera sa meilleure amie, Karin Wang, une jeune malaisienne excentrique. Mais surtout, elle revit la passion de son enfance apprise auprès d’Elango, un potier hindou avide de rêves.

Fille d’un passionné de géologie et d’une journaliste, Sarayu vit dans une petite zone pavillonnaire de l’Uttar Pradesh. Chaque jour, Elango, potier et conducteur d’un autorickshaw, l’emmène à l’école avec sa soeur Tia et d’autres fillettes. Chaque semaine, il lui donne des cours de poterie.

Elango est un jeune homme rêveur, prompt à perpétuer l’art de son grand-père. Au bord de l’étang, il entreprend de modeler le cheval de feu aperçu dans ses rêves, ce cheval d’argile autrefois fabriqué chaque année à Kummarapet, le village des potiers.

Ce cheval sera aussi le symbole de son amour pour Zohra, une jeune musulmane, fille du calligraphe aveugle.

Mais cet amour est mal vu par la communauté du village et surtout par Akka, une voisine un peu sorcière. En gravant sur le cheval une poésie en ourdou, langue des poètes mais aussi des mollahs, Elango devient la cible des émeutes déclenchées par Akka.

A cette époque, Sara n’est qu’une enfant. Certes, elle a déjà vécu de telles émeutes suite au match de cricket entre l’Inde et le Pakistan. Mais elle ne voit pas le danger et profite de la présence d’Elango et de son chien Chinna.

Ensuite, elle gardera un sentiment de culpabilité vis à vis d’Elango.

Malgré le sentiment de liberté ressenti en Angleterre, Sara peine à s’intégrer. Elle garde la nostalgie de son pays, et pense souvent à son père disparu.

Son amitié avec Karin est soumise à quelques épreuves. Elle subit aussi quelques attaques racistes.

Sara devra trouver son cheval de feu, peut-être en rendant hommage à Elango. Si la mémoire est défaillante, il faudra modeler le passé.

Anuradha Roy construit un roman sensible à partir des souvenirs d’une jeune fille éloignée de sa famille et de son pays. Un environnement qui l’a pétrie avec ses joies et ses douleurs. L’auteur draine en toile de fond la situation sociale du pays. Émeutes violentes depuis la partition, actes criminels, peur des femmes, expropriations, poids des traditions sont évoqués pour comprendre le destin des personnages. Sara, la présence réconfortante de Chinna, la création artistique, le soutien familial et amical apportent de la douceur et de la tendresse à ce récit douloureux d’un amour interdit puni par l’intolérance d’arrivistes jaloux.



Un roman sensible et éclairé.
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Toutes ces vies jamais vécues

Ceci est le roman d'une émancipation : celle de l'Inde des années 20 d'abord qui ne supporte plus la colonisation britannique, celle d'une femme indienne appartenant à une certaine bourgeoisie ensuite. Car Gayrada est enfermée dans un mariage qu'elle n'a pas voulu, elle qui rêvait de voyages et de s'accomplir dans l'art. Elle est enfermée aussi dans la maternité car si elle aime son fils Mychkine, qui est par ailleurs le narrateur du roman, il ne lui laisse pas la possibilité de se consacrer à la peinture. Alors elle décide de tout abandonner pour suivre Walter Spies, son ami peintre homosexuel qui l'emmène sur l'île de Java.

Mais il sont rattrapés par la montée du nazisme qui touche également les Indes. Allemand et homosexuel, Walter est interné dans un camp. Et Gay, qui survit grâce à ses toiles, tombe gravement malade.

Le récit de Mychkine transcrit l'abandon de sa mère pour l'art et celui de son père pour la politique indépendantiste. Il permet également de découvrir des artistes comme Walter Spies ou Maitreyi Devi et des activistes indépendantistes indiens.
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All the lives we never lived

The novel of Anuradha Roy immerses you in the India of the mid of the previous century fighting for its independence and war-torn. Into this broad battle takes place the combat of a woman, Gayatri Rozario, which seems to be born too soon, dreaming about liberty and travels, painting every piece of life, talking to birds and plants. Getting stuck in her marriage and family, Gayatri – the sunbird – finds the bravery to reach her liberty and has to pay its prize.



The efforts of Gayatri's son to understand what happened in his mother’s spirit to leave and never come back is a great introspection into the complexities of our feelings and often contradictory emotions.

By this token, All the Lives We Never Lived can be read as an ode to freedom

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