Extrait du livre audio « The Love Hypothesis » de Ali Hazelwood, traduit par Pauline Buscail, lu par Florine Orphelin. Parution numérique le 19 juillet 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/love-hypothesis-9791035413330/
Vous êtes une bonne oratrice.
- Je ne le suis pas. Je bégaie. Je rougis. Je m'égare. Beaucoup. Surtout devant de grandes assemblées, et...
- Olive, l'interrompit le Dr Aslan [ une femme ] sur un ton sévére. Qu'est-ce que je vous dis toujours ?
- Euh... " Ne déplacez pas la pipette multicanaux." ?
- L'autre truc.
Elle soupira.
- Comportez-vous avec l'assurance d'un homme blanc médiocre."
Il n'y aura qu'un seul lit. (...)
- Non, comme je vous l'ai dit, c'est une chambre double...
- Non. Ce ne sera pas le cas. il n'y aura qu'un seul lit, c'est certain. (...)
- J'ai reçu la confirmation de réservation l'autre jour. Je peux vous la transférer si vous voulez : elle dit que..
- Peut importe ce qu'elle dit. C'est TOUJOURS un seul lit.
Il la dévisagea, l'air confus, et elle soupira. De toute évidence, il n'avait jamais regardé de comédie romantique ou lu de romance de sa vie.
(..)
IL Y AVAIT DEUX LITS DANS LA CHAMBRE D'HÔTEL.
Deux lits doubles, pour être exacte, et tandis qu'elle les regardait fixement, Olive sentit ses épaules s'affaisser de soulagement et dut réprimer sa folle envie de brandir un poing victorieux. DANS VOS FACES, LES STUPIDES COMÉDIES ROMANTIQUES !
Je me pince l'arête du nez. Je suis quelqu'un de bien. Je ramasse les ordures de Mme Abebe quand le vent renverse sa poubelle, je souris aux chiens dans les parcs, je ne me moque jamais des gens qui disent "au jour d'aujourd'hui". Je n'ai pas mérité ça.
-Écoute, dis-je en soupirant. Attends-moi là. Ne mange pas ce truc. Je reviens tout de suite.
Je l'aide à se traîner jusqu'au canapé, ses muscles lourds et brûlants contre moi. En moins de dix minutes, je redescends au rez-de-chaussée, dépense l'équivalent du PNB d'un petit pays d'Europe centrale en courses alimentaires à l'épicerie du coin, et remonte chez lui pour le trouver endormi.
Je suis la réincarnation de Mère Teresa. Je suis une sainte.
J'exige mon auréole.
Elle vérifia qu'elle se trouvait dans la bonne salle pour la troisième fois - rien de tel que de parler du cancer du pancréas devant une foule qui s'attendait à une présentation de l'appareil de Golgi pour faire sensation -
- À vrai dire, je mange souvent debout, en face de l'échiquier posé là-bas.
- Ça m'étonne d'apprendre que tu manges tout court. Et que tu ne te nourris pas seulement des larmes de tes adversaires.
Ce soir , je porte un piercing à la narine, un legging galaxie, et un débardeur blanc. Mes cheveux violets sont détachés sur mes épaules. Je suis presque sûre que l'un de mes tatouages dans le dos est visible. (...)
- Est-ce que tu vois ce corps maigre, rabougri et sans muscle ? Il a été conçu pour vivre en symbiose parasitaire avec un canapé. Il résiste à l'entrainement avec la force de plusieurs millions d'ohms.
- Hum... Échec et mat.
Pour la première fois depuis le début de la partie, il lève alors les yeux vers moi. Ses yeux sombres, cristallins et graves. Qui me rappelle aussi une foule de détails importants que j'avais relégué dans un coin de ma mémoire.
- Salut Bee.
J'ai envie de lui donner un coup de pied dans les couilles. Mais je suis au regret de constater qu'il y a beaucoup d'yeux posés sur moi et, même si je n'ai pas passé le barreau de la Louisiane, je crains que le broyage de couilles soit considéré comme une agression dans ce grand Etat.
- Vous avez mis des lentilles de contact périmées ?
Il semblait personnellement offensé.
- Tout juste périmées.
- Comment ça, " tout juste" ?
- Je ne sais pas trop. Quelques années ?
- QUOI ? (...)
- Seulement deux, il me semble.
- Seulement deux ANNÉES ?
- Ça va. Les dates de péremption, c'est pour les faibles.
Il me tend la main, mais il a déjà les yeux rivés sur l’échiquier. L’espace d’un instant, je ne comprends plus ce qui se passe, où je suis ni ce que je suis venue faire là. Je ne sais même plus comment je m’appelle.