Club N°53 : BD non sélectionnée
------------------------------------
Ayant acheté la BD en 1989, j'ai pu comparer les deux versions : modification des couleurs et du lettrage.
Le dossier de la version actuelle est plus étoffé et explique la genèse de l'oeuvre.
Xel
------------------------------------
Revisite d'une BD qui date de 1989 par son auteur pour en refaire les dessins et les couleurs.
Plagiat est la fausse histoire vraie d'un artiste qui se retrouve plagié et va décider de se faire passer pour son plagiaire pour relancer sa carrière et puis… ça se finit abruptement sans rien de plus si ce n'est une fausse biographie de l'artiste.
Étrange scenario qui au final ne va nulle part, avec des dessins classiques mais sans profondeur.
Bref, on ne s'y attardera pas vraiment.
Greg
------------------------------------
Cette BD a eu son heure de gloire.
Peut-être préférable de publier des BD nouvelles.
Ancienne version disponible à la médiathèque.
Aaricia
------------------------------------
Commenter  J’apprécie         290
Voilà une des BD qui ressort le plus souvent de ma bibliothèque.
Christophe van Meer est un artiste peintre contemporain, maitre de la Ligne Pure, dont la cote ne cesse de monter. Tout lui réussit. L'inspiration l'habite... jusqu'au jour où sa magnifique maison art déco (fortement inspirée par la villa Dirickz) est visitée et qu'une exposition présente des œuvres signées Tommy Crane, qui ressemblent en tout point à ses propres toiles.
Le scénario de Benoit Peeters est des plus malins. Entre deuxième degré et parodie, les codes de l'art contemporain sont gentiment moqués, avant que surgisse un rebondissement très efficace.
Les dessins de Schuiten et Goffin, très travaillés, tout en lignes géométriques qui se répondent, sont magnifiques. Le décor, l'architecture, les véhicules, les couleurs contribuent au rythme du graphisme.
Le plaisir des yeux dans une intrigue bien ficelée.
Commenter  J’apprécie         181
Y a pas de doute, pour aimer Plagiat, on doit apprécier la ligne claire.
Autre découverte, cette Bd est sortie en 1989, son histoire se situe dans un futur de l’époque 1996/2004. Aujourd’hui nouvelle maquette, colorisation, refonte, typo et impression magnifiquement réalisée…
Alain Goffin nous livre à la fin du récit « derrière les toiles » un dossier réalisé par Charles-Louis Detournay, des anecdotes cocasses, des nouveaux effets, ses recherches et bien entendu ses complices auteurs Schuiten et Peeters. On parlera du Plagiat avec David Hockney.
En ce qui concerne l’histoire, un peintre reconnu Van Meer, qui du jour au lendemain perd sa notoriété. Il habite une magnifique demeure La villa Paquebot (qui existe d’ailleurs, près de Bruxelles architecte Marcel Leborgne des années 30 proche de Mallet Stevens et Le Corbusier). Partage sa vie avec une bombasse qui elle aussi le quitte …
Cette décadence est due à un plagiat, Tommy Crâne, peintre américain inconnu comme les Daft-Punk ou comme Banksy qui lui vole sa touch, ses sujets. Une descente en enfer et une fin bien maîtrisée…
Un article réalisé comme une revue qui nous explique le parcours et la vie de ce peintre de l’époque de Chris Van Meer, complètement inventé et drôle.
Très jolies peintures grand format présentées au centre Pompidou, un jugement, la presse et la télévision ( Speaker Philippe Geluck)
Voilà une belle occasion de retrouver cette Bd phare des années 90 !
On écoute le CD l’affaire Louis Trio, « Chic planète » et le décor est planté !
Commenter  J’apprécie         130
Réédition* de la première aventure de Thierry Laudacieux, le réseau Madou, collaboration entre François Rivière et Alain Goffin, est à la fois une histoire d'espionnage et un hommage à la ligne claire : « en suivant la ligne claire » (le titre de la postface de François Rivière), on suit l'intrigue dans un Bruxelles sous la neige.
L'intrigue en elle-même est de bonne facture mais reste assez classique et propose une histoire d'espionnage à l'ancienne. le Réseau Madou, que dirige Isidore Hogier, présentateur d'une émission de variétés à la radio, abrite en son sein un traître. Hogier, avec l'aide de Thierry Laudacieux, un jeune adolescent boy-scout vague cousin de Tintin et dont la mère est la concierge d'Hogier, va tester les membres du réseau afin de confondre le traître - c'est grâce à Thierry Laudacieux que le criminel sera finalement démasqué.
Sur les missions du réseau Madou, on n'apprend pas grand chose - même si on comprend que le traître livre des secrets (mais lesquels?) aux allemands (l'intrigue se passe pendant Noël de 1938) - sans que cela soit gênant. du fait du travail de Hogier, il y a quelques références à la musique. Et il y a une mise en abîme puisque l'un des membres du réseau Madou, Eddy Morgan, est le dessinateur des Aventures de Nick & Rudy dont Thierry Laudacieux est un fervent lecteur.
Au-delà de l'intringue, cet album est un bel hommage à la ligne claire - « klare lijn » comme la qualifia Joost Swarte - et à ses grands représentants dont Hergé, Jacobs, Jacques Martin, Bob de Moor, Tibet, ... L'album est rempli de références visibles et moins visibles aux grands noms de la ligne claire et à leurs héros de papier. En fin de volume, François Rivière explique dans une postface son entrée dans le monde de la bande dessinée, ses rencontres avec Hergé, Jacobs, et également Goffin avec lequel il va collaborer pour deux aventures de Thierry Laudacieux. Goffin et Rivière proposent également leur Bruxelles (restaurants, librairies, hôtels, chocolaterie,…).
À côté des mangas et comics qui prennent de plus en plus de place dans les bibliothèques, librairies et lectures, cette bande dessinée (certes, pas un chef d'oeuvre) permet de passer un moment agréable tout « en suivant la ligne claire ».
* Plus qu'une simple réédition, il s'agit d'une espèce de remasterisation de l'original de 1982.
Commenter  J’apprécie         100
Par une nuit de novembre 1996, deux hommes s'introduisent dans la belle villa du peintre très coté Chris Van Meer. Le moins qu'on puisse dire est qu'ils ne sont guère discrets. L'un d'eux fait du bruit, met le pied dans une mixture rouge et mordante et manque faire tomber une toile.
Alerté, l'artiste se précipite dans son atelier, mais plus personne et rien n'a disparu. S'il n'y avait des traces de pas au sol, il pourrait penser avoir rêvé .
Malheureusement, quelque temps plus tard, il tombe sur un article dans une revue d'art. Un certain Tommy Crane fait sensation avec des tableaux révolutionnaires. Sauf que ce sont des plagiats de ceux que Van Meer est en train de réaliser pour sa prochaine exposition.
Mais comment prouver qu'on vous a copié alors que votre œuvre n'est pas encore sortie de chez vous ?
Dans une autre vie, j'ai été professeure, alors, le plagiat, ça me connaît (« Mais si, Madame, je vous assure, c'est moi qui ai rédigé ce poème. Comment ? C'est un texte de Francis Jammes ? Mais ça ne m'étonne pas. Il me semblait bien qu'une voix me soufflait des vers pendant que je travaillais. »)
De Goffin, j'avais déjà lu « Le réseau Madou », qui ne m'avait pas tellement plu. Je l'avais trouvé inabouti. On explique ici qu'une série était prévue, mais qu'elle a été interrompue par l'éditeur.
Cet album est le fruit d'une collaboration entre trois amis qui se sont connus pendant leurs études. Benoît Peeters et François Schuiten vont élaborer un scénario et une mise en page pour Alain Goffin, en se basant sur une mésaventure arrivée à l'une de leurs connaissances. L'ouvrage est déjà paru en 1989, mais, après sa retraite, le dessinateur a répondu avec enthousiasme à la proposition de ses collaborateurs de remettre son œuvre au goût du jour.
En passant au rayon bandes dessinées de la librairie, j'avais été frappée par la couverture qui me faisait penser, je ne sais pas trop pourquoi, à la « Marque jaune ». Et ce n'est pas faux. Les auteurs expliquent cette influence.
Ici, une ombre gigantesque menace le pauvre Van Meer, effondré dans un fauteuil, au milieu d'une pièce saccagée. L'arme sanglante que brandit ce spectre est en fait un pinceau trempé dans de la couleur rouge. Et, au fil de l'histoire, on découvrira que cet inoffensif instrument est bien plus dangereux qu'un poignard.
Le volume se termine par un dossier très intéressant qui explique la genèse de l’œuvre, montre des crayonnés et des photos, notamment de cette incroyable maison, propriété de Chris Van Meer, et qui existe bel et bien.
Je ne suis pas tellement attirée par le dessin de Goffin. Par exemple, je n'aime pas du tout les visages des personnages qui portent tous d'improbables coiffures. Les couleurs sont assez sombres. Mais les architectures et les décors sont très réussis. Quant à l'histoire, elle est vraiment très intéressante et m'a beaucoup plu. Et que dire de la fin ? Elle est totalement inattendue et je l'ai trouvée géniale !
Commenter  J’apprécie         60
Cette histoire de génie, d'artiste fou et de plagiat est tout juste passable. C'est surtout le dessin à la façon Hergé qui dénature totalement l'oeuvre. Ce one-shot a pourtant reçu le Prix RTL de la bande dessinée tout public mais est-ce bien une référence ?
François Schuiten a co-scénarisé "plagiat" avec Benoît Peeters avec qui il va collaborer pour réaliser la fameuse série Les Cités obscures avec le succès qu'on lui connaît.
Je me rends compte après coup que je n'apprécie guère les bd publiées par les Humanoïdes Associés dans les années 80. Etait-ce un courant d'auteurs particulier ? Toujours est 'il que soit je trouve que les histoires sont complexes et alambiqués à souhait, soit elles se perdent dans une grande naïveté qui va de pair avec une ligne graphique désuette ce qui est le cas en l'espèce.
Commenter  J’apprécie         60
C'est une très belle découverte !
J'étais trop jeune quand elle est sortie pour la première fois fin des années 80. Je ne sais pas à quoi ressemble la BD originelle mais sa remastérisation donne des planches de qualité en tout cas.
Chris Van Meer est un peintre très tendance. Tout le monde raffole de son travail. Il vit dans le luxe et peut tout se permettre. La BD s'ouvre avec une effraction de son domicile. Deux individus pénètrent chez lui sans rien cambrioler mais s'intéressent aux toiles de l'artiste.
Le travail de Chris Van Meer est plagié peu de temps après par un certain Crane. Un mystérieux peintre qui va tirer à la lui la couverture. Commence alors une nuit sans fin pour Chris Van Meer.
J'ai beaucoup aimé le scénario et le déroulé de l'intrigue. Je pensais avoir deviné la fin mais non. Le dessin c'est tout ce que j'aime. Un tracé précis et des aplats de couleurs.
A la fin, un cahier explique la collaboration des 3 auteurs sur cette BD. C'est toujours intéressant de comprendre comment est née une œuvre.
J'ai passé un très bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie         40
Nous avons là l'histoire d'un ingénieur américain qui doit dessiner les plans d'une aile volante sur fond de tensions est-ouest en pleine guerre froide.
La cinquantaine de pages se lit très vite d'autant qu'il y a assez peu de dialogues. L'intrigue est plus que basique. J'ai rarement lu aussi sommaire. C'est vrai qu'on s'attend à un dénouement qui sort un peu de l'ordinaire. Le lecteur déchantera très vite. Tout ça pour ça dira la femme de notre ingénieur en aéronautique. Je partage son avis. On est loin de l'implacable thriller d'espionnage auquel on pouvait s'attendre d'après l'Editeur.
Je n'aime absolument pas le dessin dans la plus pure tradition de la ligne claire. C'est bizarre car je n'ai rien contre la ligne claire. Je la trouve parfois très réussie dans d'autres bd. Ici, c'est un graphisme purement statique.
Le dossier historique bien documenté à la fin de l'ouvrage est réellement pompant à moins d'être passionné par les sigles et les chiffres.
Commenter  J’apprécie         40
Chris Van Meer, peintre adulé pour ses créations spectaculaires, voit son monde s’écrouler lorsqu’un mystérieux Crane expose des toiles similaires à celles qui vient de peintre mais qu’il n’a jamais encore présentées au public. Comment prouver le plagiat alors que ses admirateurs d’hier lui tournent le dos ?
Dans la plus belle tradition de la ligne claire franco-belge, les auteurs nous embarquent dans une palpitante course poursuite au sein du monde de l’art contemporain. Gros sous, egos surdimensionnés et débats juridiques démoniaques s’entremêlent dans cette aventure passionnante.
Commenter  J’apprécie         30
Nous sommes en décembre 1938 à Bruxelles. Thierry Laudacieux a le nez plongé dans un album de « Nick et Rudy », les héros créés par Eddy Morgan. Thierry est débrouillard et futé. Il a ses entrées un peu partout, même à la prestigieuse INR (ancêtre de la RTBF). Isidore Hogier, présentateur vedette du « Rendez-vous musical » fait découvrir au public les nouveautés américaines. Il vit dans l'immeuble dont Madame Laudacieux est concierge. Il est aussi le chef d'un réseau de contre-espionnage, et confie, de temps à autre, des missions à son jeune ami, trop heureux de se transformer ainsi en personnage des aventures qu'il dévore. Cette fois, Hogier est soucieux. Il semble qu'un traître se soit glissé parmi les membres du réseau Madou. Thierry va l'aider à faire sortir la taupe de sa galerie.
A priori, ce genre de bande dessinée ne m'attire pas vraiment. Une émission de la RTBF invite Rivière et Goffin et j'apprends qu'ils ont remanié un volume paru il y a trente-cinq ans déjà. Ils parlent avec enthousiasme, et surtout de la ville qui sert de décor à leur album. C'est cela qui m'intéresse. En effet, les auteurs évoquent des endroits de Bruxelles que je connais bien. Le dessinateur rend hommage à l'Art déco, et, même si ce n'est pas l'architecture que je préfère, j'avais fait toute une balade dans la capitale à la découverte des bâtiments évoqués par Kate Milie dans son roman « L'assassin aime l'Art déco ».
Dès les pages de garde du « Réseau Madou », j'éprouve un petit pincement au cœur. Elles me rappellent les vieux albums de Tintin lus et relus dans mon enfance.
Ce qui me plaît surtout dans ce volume, ce sont les images de la ville. J'ai l'impression de m'y promener à une autre époque, lors d'un voyage dans le temps. Alain Goffin s'est vraiment bien documenté et son travail mériterait d'être scruté avec attention, car je suis certaine que chaque planche fourmille de détails que je n'ai pas remarqués au premier abord. Les couleurs sont douces et assez sombres. Elle me plaisent plus que celles de l’œuvre originale, que je ne connais pas, bien entendu, mais que j'ai pu découvrir sur le Net.
Régulièrement, un seul dessin monopolise toute une page : c'est la couverture des aventures de Nick et Rudy que lit Thierry, l'affiche du concert de Lys Gauty qui orne le mur d'Isidore. Gofffin y adresse un clin d’œil à des amis (je suppose) Schuiten, Sokal, Geluck, Marcolini.
On peut entrevoir le travail d'Eddy Morgan en cours d'élaboration. Des feuillets sont exposés sur son bureau et leur blancheur contraste avec le reste de la planche. Ici, une lettre manuscrite, là une page du journal « Le Soir ».
J'ai eu l'impression de prendre un délicieux bain de jouvence, avec cette histoire qui m'a fait penser à Tintin. D'ailleurs, n'est-ce pas lui qui attend devant une boucherie ? La boucherie Sanzot, peut-être ? Et aux aventures de Blake et Mortimer.
L'intrigue est maigre et prévisible. Ce n'est pas bien grave. L'intérêt est ailleurs. Ainsi, j'ai particulièrement apprécié les ajouts en fin de volume où des photos et un plan de la ville nous permettent de situer les lieux que Goffin a magistralement rendus. Quelques couvertures de vieux albums que j'ai lus quand j'étais petite (« Pom et Teddy », « Chlorophylle », « Alix »...) et enfin, des endroits de prédilection recommandés par les deux auteurs et qui sont également pour moi des points de chute incontournables : la librairie Van Der Elst avec les sympathiques Philippe et Martine Dufrenne que je ne manque pas d'aller saluer à chaque passage dans la capitale, le restaurant « La Canne en ville », le musée Wiertz où m'emmenait papa, responsable de bien des cauchemars (la femme enterrée vivante, brrrr, j'en frissonne encore!), et le Mokafé où je passe des heures avec un plaisir toujours renouvelé. Il ne manque que Tropismes...
Cette bande dessinée m'a donc plu.
Commenter  J’apprécie         10
Avec l'aventure suivante, la Mine de l'étoile, voici deux albums, dignes héritages de l'Ecole d'Hergé et de sa Ligne claire. Ces livres sont également dignes du meilleur intérêt, d'autant que les auteurs ne renient l'héritage, tout au contraire. Les références à Tintin sont parfois immédiates et en cohérence avec la période des aventures.
Cela se déroule dans les années trente, sous fond d'espionnage, d'art déco et de colonie (Congo, tient donc !) pour le second album.
J'aime le dessin exigeant, les mises en couleurs, les deux histoires, leurs intrigues et leurs dénouement. Les histoires ont un relent de vieilles malles de nos grands-parents (voire arrières-grands-parents pour les plus jeunes lecteurs).
Mal connu, on peut légitimement regretter que Thierry Laudacieux (le héros sans doute, comme Tintin, un boy- scout) n'ait pas connu d'autres aventures.
Commenter  J’apprécie         10