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Critique de beatriceferon


Par une nuit de novembre 1996, deux hommes s'introduisent dans la belle villa du peintre très coté Chris van Meer. le moins qu'on puisse dire est qu'ils ne sont guère discrets. L'un d'eux fait du bruit, met le pied dans une mixture rouge et mordante et manque faire tomber une toile.
Alerté, l'artiste se précipite dans son atelier, mais plus personne et rien n'a disparu. S'il n'y avait des traces de pas au sol, il pourrait penser avoir rêvé .
Malheureusement, quelque temps plus tard, il tombe sur un article dans une revue d'art. Un certain Tommy Crane fait sensation avec des tableaux révolutionnaires. Sauf que ce sont des plagiats de ceux que van Meer est en train de réaliser pour sa prochaine exposition.
Mais comment prouver qu'on vous a copié alors que votre oeuvre n'est pas encore sortie de chez vous ?
Dans une autre vie, j'ai été professeure, alors, le plagiat, ça me connaît (« Mais si, Madame, je vous assure, c'est moi qui ai rédigé ce poème. Comment ? C'est un texte de Francis Jammes ? Mais ça ne m'étonne pas. Il me semblait bien qu'une voix me soufflait des vers pendant que je travaillais. »)
De Goffin, j'avais déjà lu « Le réseau Madou », qui ne m'avait pas tellement plu. Je l'avais trouvé inabouti. On explique ici qu'une série était prévue, mais qu'elle a été interrompue par l'éditeur.
Cet album est le fruit d'une collaboration entre trois amis qui se sont connus pendant leurs études. Benoît Peeters et François Schuiten vont élaborer un scénario et une mise en page pour Alain Goffin, en se basant sur une mésaventure arrivée à l'une de leurs connaissances. L'ouvrage est déjà paru en 1989, mais, après sa retraite, le dessinateur a répondu avec enthousiasme à la proposition de ses collaborateurs de remettre son oeuvre au goût du jour.
En passant au rayon bandes dessinées de la librairie, j'avais été frappée par la couverture qui me faisait penser, je ne sais pas trop pourquoi, à la « Marque jaune ». Et ce n'est pas faux. Les auteurs expliquent cette influence.
Ici, une ombre gigantesque menace le pauvre van Meer, effondré dans un fauteuil, au milieu d'une pièce saccagée. L'arme sanglante que brandit ce spectre est en fait un pinceau trempé dans de la couleur rouge. Et, au fil de l'histoire, on découvrira que cet inoffensif instrument est bien plus dangereux qu'un poignard.
Le volume se termine par un dossier très intéressant qui explique la genèse de l'oeuvre, montre des crayonnés et des photos, notamment de cette incroyable maison, propriété de Chris van Meer, et qui existe bel et bien.
Je ne suis pas tellement attirée par le dessin de Goffin. Par exemple, je n'aime pas du tout les visages des personnages qui portent tous d'improbables coiffures. Les couleurs sont assez sombres. Mais les architectures et les décors sont très réussis. Quant à l'histoire, elle est vraiment très intéressante et m'a beaucoup plu. Et que dire de la fin ? Elle est totalement inattendue et je l'ai trouvée géniale !
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