Le pitch : le récit a pour fil conducteur les pensées de Judith, la narratrice, lors d'un voyage en bus qui se passe « Aujourd'hui ». En même temps que celle-ci se penche sur son passé, des instantanés saisissants d'un monde sans pitié défilent sous nos yeux, depuis son enfance en banlieue aux côtés d'une mère tout juste apte au minimum syndical envers sa progéniture jusqu'à sa rencontre avec un chef de bande au charisme irrésistible.
Le fond de l'histoire : En montant à bord de cet autobus, dans quoi nous embarquons-nous ? de plus, à quoi fait référence ce moineau ? À une chose frêle à la merci des prédateurs ? Ou alors à un électron libre sans racines ni repères ? Pour répondre à ces questions, l'itinéraire de Judith se mue petit à petit en étude de moeurs. Au gré des kilomètres avalés par le bus et des souvenirs fragmentés de l'héroïne, le focus se resserre sur les barres d'immeubles de cette enfance dominée par l'indifférence maternelle. Un monde à part, aux antipodes de la vie pavillonnaire située pourtant à quelques encablures de là, où s'épanouit la bourgeoisie la plus classique. D'autres individus que ceux auxquels Judith a été habituée et qu'elle a aussi coudoyés ; des gens individualistes et hautains nés du bon côté de la barrière, n'ayant rien à voir avec la lie de la société. Tout du moins en apparence.
Le message : Mais revenons au microcosme que connaît Judith où les habitants sont pris en otages de manière implicite et permanente. Quand tout marche au donnant donnant, les victimes finissent par devenir consentantes. Par habitude et résignation. En effet, tout comme la guerre a ses principes, la vie dans ces zones dites « de non-droit » y est plus organisée qu'on ne croit. Ainsi, dans la cité où Judith a grandi sévit la loi d'un seul. Qui en l'occurrence répond au prénom de Ben, diminutif de Benoît, mais tout le monde l'appelle Ben. En bon chef de guerre adulé de ses troupes, celui-ci a à sa botte des soldats, des petites frappes en réalité, qui lui obéissent au doigt et à l'oeil. Des seconds couteaux bêtes et disciplinés, capables des pires abjections sur ordre du caïd. Un tyran règne donc dans ce territoire gangrené par la corruption des politiques et l'apathie du personnel des sociétés d'HLM… Marquée par le destin, Judith ne peut éviter de croiser la route du despote, son union avec lui est inéluctable. Mais une fois placée face à sa conscience, que surgira-t-il du chaos ?
Comme un moineau se situe à la croisée des genres : son scénario qui flirte parfois avec le polar devient roman noir au fil d'un drame social et humain sur fond de brutalités ordinaires faites aux femmes. Avec toujours en filigrane un suspense haletant. Jusqu'au terminus.
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