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Monique Wittig (Traducteur)
EAN : 9782707303738
281 pages
Editions de Minuit (01/04/1968)
4.12/5   45 notes
Résumé :
" Il est d'une importance qui dépasse de loin les effets immédiats que l'opposition de la jeunesse contre la "société d'abondance" lie rébellion instinctuelle et rébellion politique.
La lutte contre le système, qui n'est portée par aucun mouvement de masse, qui n'est impulsée par aucune organisation effective, qui n'est guidée par aucune théorie positive, gagne dans cette liaison une dimension profonde qui compensera peut-être un jour le caractère diffus et l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lire "L'homme unidimensionnel" c'est s'attaquer à une légende écrite dans un style tout sauf fluide. C'est un peu comme gravir l'Everest.
La pensée de Marcuse, plus célèbre représentant du freudo-marxisme, est parfois fulgurante. Il décrit un monde dans lequel la consommation de masse et la publicité ont aboli toute possibilité de révolte.
Lien : http://quoideneufsurmapile.b..
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Plus l'administration de la société répressive devient rationnelle, productive, technique et totale, plus les individus ont du mal à imaginer les moyens qui leur permettraient de briser leur servitude et d'obtenir leur liberté.
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Le fait que la majeure partie de la population qui est conditionnée dans ce sens accepte cette société ne la rend pas plus rationnelle et moins critiquable. La distinction entre vraie et fausse conscience, intérêt réel et intérêt immédiat, n'a rien perdu de sa signification. Mais elle doit être démontrée. Tout homme doit la découvrir et chercher le chemin qui le mènera de la fausse conscience à la vraie conscience, de son intérêt immédiat à son intérêt réel. Il ne peut le faire que s'il éprouve le besoin de changer son mode de vie, de nier le positif, de refuser. C'est justement ce besoin que la société établie cherche à réprimer, dans la mesure où elle est capable de "produire et distribuer les biens" sur une échelle de plus en plus vaste et où elle peut se servir de la conquête scientifique de la nature pour conquérir scientifiquement l'homme.
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[Le changement social] est nécessaire à la société dans son ensemble et à chacun de ses membres. La productivité et les moyens de destructions subissent une même croissance ; l'humanité est menacée d'une ruine totale ; la pensée, l'espoir, la crainte sont à la merci des pouvoirs ; la misère voisine avec des richesses sans précédent. Ces phénomènes, même s'ils ne constituent pas la raison d'être de la société mais seulement ses effets secondaires, ne justifient-ils pas une mise en cause impartial de cette société ? Sa rationalité, son progrès et son développement sont irrationnels dans leur principe.
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De la manière dont elle a organisé sa base technologique, la société industrielle contemporaine tend au totalitarisme. Le totalitarisme n'est pas seulement une uniformisation politique terroriste, c'est aussi une uniformisation économico-technique non terroriste qui fonctionne en manipulant les besoins au nom d'un faux intérêt général. Une opposition efficace au système ne peut pas se produire dans ces conditions. Le totalitarisme n'est pas seulement le fait d'une forme spécifique de gouvernement ou de parti, il découle plutôt d'un système spécifique de production et de distribution, parfaitement compatible avec un « pluralisme » de partis, de journaux, avec la « séparation des pouvoirs », etc.
(…)
Nous nous retrouvons devant l’un des plus fâcheux aspects de la société industrielle avancée : le caractère rationnel de son irrationalité. Cette civilisation produit, elle est efficace, elle est capable d’accroître et de généraliser le confort, de faire du superflu un besoin, de rendre la destruction constructive ; dans la mesure où elle transforme le monde-objet en une dimension du corps et de l’esprit humain, la notion même d’aliénation est problématique. Les gens se reconnaissent dans leurs marchandises, ils trouvent leur âme dans leur automobile, leur chaîne de haute-fidélité, leur maison à deux niveaux, leur équipement de cuisine. La mécanique même qui relie l’individu à sa société a changé et le contrôle social est au cœur des besoins nouveaux qu’il a fait naître.
(…)
La rationalité technologique révèle son caractère politique en même temps qu’elle devient le grand véhicule de la plus parfaite domination, en créant un univers vraiment totalitaire dans lequel la société et la nature, l’esprit et le corps sont gardés dans un état de mobilisation permanent pour défendre cet univers. (pp. 28, 34 & 42-43)
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Les jugements de valeur sont sûrement inévitables. Les moyens établis pour organiser la société doivent être comparés à d'autres moyens éventuels, plus susceptibles d'alléger la lutte de l'homme pour l'existence. Chaque solution pratique et historique donnée doit être confrontée à ses propres alternatives historiques. Dès le départ toute théorie critique de la société doit aborder le problème de l'objectivité historique. C'est un problème qui apparaît clairement aux deux niveaux où l'analyse implique des jugements de valeur:
1.-Elle implique que la vie humaine est digne d'être vécue ou plus exactement qu'elle peut l'être et qu'elle doit être rendue telle. Ce jugement est la base de tout effort intellectuel; il constitue l'a priori de toute théorie sociale et le refuser (ce qui serait parfaitement logique) impliquerait le refus de la théorie elle-même.
2.-Elle implique que pour une société donnée, il existe des possibilités spécifiques pour améliorer la vie humaine et des voies et des moyens spécifiques pour réaliser ces possibilités.
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