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3,86

sur 144 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'auteur ne s'est pas aperçu de suite qu'il y avait un nom écrit sur le mur de sa maison. Ce n'est qu'après la visite de deux de ses confrères et les raccompagnant qu'il découvre le nom d'André Chaix. Il s'ensuit une recherche, intéressante mais parfois difficile, afin de savoir qui était cet homme. Enquête qui renvoie 80 ans en arrière, en pleine seconde guerre mondiale et à la résistance.

Hervé le Tellier est passé par Le Havre, à la librairie La Galerne, où j'ai eu la chance de le rencontrer pour une rencontre-dédicace. Il faut dire que ce fut un moment intéressant car d'une part le bonhomme l'est (intéressant) et d'autre part parce, qu'apparemment, il aime ce genre d'exercice et, de surcroît, il est habile du verbe.
Le public tout entier dédié à sa cause a apprécié la description du chemin parcouru pour trouver la trace de cet André Chaix. Nous avons senti que le Tellier vivait encore son expérience, ses difficultés à obtenir des renseignements et, par la suite, sa quête devenue connue, le tri fait pour choisir les anecdotes et les photos.
Il y est allé de quelques blagues en fin de rencontre.

Par la suite, le livre ne m'a rien appris de plus que ce que l'auteur nous a dit, si ne n'est la magnifique prose dont l'auteur est capable, notamment dans cet ouvrage, mais aussi, soulignant le devoir de souvenir que nous avons vis-à-vis de ce qui s'est passé et que cela ne redevienne pas une actualité.

Je n'avais pas été convaincu par son prix Goncourt et mon jugement avait été un peu sévère.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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“Je cherchais une maison natale. J'avais expliqué à l'agent immobilier : pas une villa de vacances, pas une ruine à rénover, pas une maison d'architecte, pas un bien atypique, ces bergeries ou magnaneries transformées en habitations où l'on se cogne dans les chambranles de portes à hauteur de brebis.
Non, je voulais une maison où j'aurais pu m'inventer des racines, et aussi une maison dans un village vivant, où l'on fait ses courses à l'épicerie et bois l'apéro au café, dans cette Drôme provençale où j'aurais des amis depuis longtemps.
Alors j'ai visité cet ancien relais de poste…j'avais trouvé, c'était elle, ma maison natale.”

Au début de l'année 2020, à Montjoux, Hervé le Tellier achète une maison de campagne. Sur le mur se trouve gravé un nom, celui d'André Chaix. Ce même nom se trouve inscrit sur un monument aux morts installé au coeur du village.

L'auteur décide alors tout naturellement de découvrir qui était cet homme et de reconstituer son histoire. Après avoir mené son enquête, récolté des réponses à ses questions, Hervé le Tellier décide de raconter “André Chaix”.

Fils du boulanger du village, André, né en 1924, est apprenti dans la céramique lorsque la guerre éclate. Il est alors résistant et maquisard, puis il entre dans les Forces Françaises de l'Intérieur avant de mourir en 1944 à l'âge de vingt ans lors d'une opération dans le maquis.

L'enquête de l'auteur nous délivre le portrait d'un jeune homme qui avait toute la vie devant lui et que la guerre a tué. À travers son histoire, on parle de l'occupation, de la collaboration, de la résistance et de tous les maquisards qui ont perdu la vie lors des tragiques batailles menées face aux soldats allemands.

Ce fut une très belle lecture, instructive et intéressante. J'ai aussi pris plaisir à relire l'auteur depuis “L'anomalie” dans ce texte complètement différent.

Lien : https://labibliothequedemarj..
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La vie d'un jeune résistant.

André Chaux meurt à l'âge de 20 ans sous la rafale d'une mitraillette allemand. Hervé le Tellier cherche à retracer sa vie et donne également du contexte à la fois politique et sociétal. Ceci pour se semer encore plus le doute sur cette sur question : Et nous, comment aurions nous agi durant cette guerre ? Quelle voie aurions nous empruntée? Maquisard? Collabo?

Un récit documenté, instruit et érudit. Comme souvent avec Hervé le Tellier
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Pas un roman biensur , vous l'aurez compris mais presqu'une enquête, une réflexion, un bond dans le passé 90% sur des faits réels et 10 % d'hypotheses , et tout cela mettant la lumière sur une période sombre, critique . le Tellier en profite pour nous rappeler que ,si les nazis portaient la responsabilité principale, des français ont contribués ,voire surencheri sur les actions des occupants. Et puis, cette trace sur le mur reste un mystère. le temps passe mais restent ( heureusement) ces écrits nous rappelant le passé. Je trouve bien que des écrivains comme le Tellier nous délivre des livres si différents. C'est précieux
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Hervé le Tellier, l'auteur de L'Anomalie, lauréat du Prix Goncourt, achète en 2020 une maison à Montjoux près de Dieulefit dans la Drôme. Sur un mur de la maison est gravé un nom : André Chaix. En enquêtant et questionnant les habitants du village, il découvre qu'André était un Résistant, membre des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI), mort en 1944 à l'âge de 20 ans. On lui confie une petite boite grande comme une carte postale contenant des effets personnels d'André : petites photos aux bords dentelés, porte cigarette, page arrachée d'un livre, lettres… L'auteur avec ces objets, les paroles récoltées et un peu d'imagination nous retrace le parcours fulgurant du jeune homme. Emaillé de digressions sur son vécu personnel, sur les expériences de la Troisième Vague ou de Millgram, le film Titanic voulu par Goebbels ou encore Les Enfants du Paradis, le Nom sur le mur est un délicat et respectueux travail de mémoire qui interroge notre rapport au mal, à la rébellion et à la soumission.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Un jour perdu est un jour où l'on a rien appris... C'est pour cela que j'ai énormément apprécié ce livre. Je l'ai lu d'une traite. Hervé le Tellier n'écrit jamais deux fois le même genre de livre. Celui-ci est très différent du précédent, l'Anomalie, prix Goncourt et immense succès. Il s'agissait alors d'une fiction fantastique... on est ici bien ancré dans le réel, avec l'histoire d'un jeune résistant, André Chaix, dont l'auteur a trouvé le nom gravé sur le mur de sa maison. Avec les "éléments matériels" (photos, lettres, documents... ) trouvés pendant son enquête sur cet homme resté éternellement jeune puisque mort à 20 ans.
Mais pas seulement. On découvre aussi un peu Hervé le Tellier en filigrane...
Et on apprend aussi énormément de choses. A chaque page. le livre est finalement assez court, beaucoup de sujets y sont abordés.
On découvre la signification des abréviations des différents mouvements de résistants, mais aussi le monde du cinéma sous l'occupation.
On s'interroge sur le courage des uns, de tout un village, de la trahison des autres.
Le plus impressionnant est la description d'expériences collectives... où l'on comprend les risques que nous pouvons tous courir à se laisser entraîner.
On découvre ce qu'Indiana Jones doit à Zorro, on part de Jules et Jim, des Enfants du Paradis, et les Beach Boys sont cités!
On apprend l'origine du mot Panzer et de l'expression "se faire appeler Arthur".. et aussi du front national actuel (tout le monde devrait le savoir!).
Et telles d'autres choses...
A lire. Pour savoir. Pour s'instruire.
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On lit parfois ces noms sur les monuments aux morts, en essayant de leur imaginer un visage, de deviner des histoires et de se figurer quelle a put être leur fin. Hervé le Tellier décide de remonter le fil d'André Chaix, ce nom gravé sur le mur de sa nouvelle maison dans la Drôme.


Il fait le récit de la résistance anonyme. Il donne vie à l'armée des ombres. André Chaix est mort à 20 ans, à la tout fin de la guerre dans une escarmouche avec une armée allemande pourtant en déroute. Il avait une fiancée, des parents, un métier… Il était beau et beau parleur, il aimait la vie et son village de Dieulefit qui fut aussi un centre de refuge en plein coeur de la guerre.


Les digressions sont souvent passionnantes. On y découvre des expériences sociologiques inquiétantes. Ou comment les allemands ont pu tomber dans le piège nazi et pour certains devenir des monstres alors que rien ne les y prédisposait. On se replonge dans les affres de la collaboration et de l'antisémitisme de l'époque en France. On imagine ce qu'a pu être cette vie de résistants. On pleure sur ces massacres terribles et si souvent inutiles. 



C'est une lecture importante et parfois enthousiasmante mais aussi un peu éthérée. Il a une distance avec son sujet qui est juste et honnête mais qui parfois vient à l'encontre de l'aventure romanesque.
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Après nous avoir embarqué dans une faille spatio-temporelle avec son roman « L'anomalie », titulaire du prix Goncourt 2020, Hervé le Tellier écrit cette fois un essai très personnel.

En faisant l'acquisition d'une maison de la Drôme provençale, Hervé le Tellier fait la découverte d'une inscription sur le mur: « André Chaix ». Il n'y aurait plus repensé s'il n'avait vu ce même nom sur le monument aux morts du village: André Chaix est mort au combat en 1944, à l'âge de 20 ans.

Une vie courte dont on sait peu de chose, mais l'auteur réussit à retrouver quelques affaires personnelles du jeune et courageux maquisard à l'aide d'une association d'anciens combattants. Quelques photographies qui parsèment le livre et illustrent ses propos.

Ce n'est pas un livre historique ni une véritable biographie, mais un point de départ dont l'auteur se sert pour écrire sur une époque tourmentée et rendre hommage à tous ceux qui ont résisté. Hervé le Tellier élargit la réflexion avec une profondeur philosophique, évoquant les enjeux moraux de la seconde guerre mondiale. Car si nous avions vécu à cette époque, aurions nous eu ce courage ?
« Ce que je sais, c'est que sans ce nom gravé sur un mur, sans André Chaix comme fil à plomb, je n'aurais su explorer cette époque où la générosité et le courage ont côtoyé comme rarement l'égoïsme et l'abject. »

Ce livre est plus qu'utile aujourd'hui, à l'heure où le nationalisme gagne du terrain, dans une société de plus en plus individualiste. Hervé le Tellier écrit avec sobriété, pose des questions et fait réfléchir. Il exécute une introspection, mettant sa vie en parallèle de celle d'André Chaix, dévoilant ses fragilités avec une auto-analyse percutante.
Un bel hommage émouvant et personnel de l'auteur.
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En partant d'un simple nom comme un enfant l'aurait inscrit en haut de sa feuille lors d'un contrôle scolaire, mais là, gravé sur le pilier de son portail, Hervé le Tellier mène une enquête sur l'identité de cette personne et, de diversion en diversion, fait un récit très large sur les résistants de la guerre 39-45.
Dans un premier temps, c'est un long travail de recherche auquel Hervé le Tellier s'est attelé pour reconstituer la courte vie de ce jeune disparu à vingt ans sous les balles des nazis.
Puis, emporté par la vie dévoilée de cet André Chaix, Hervé le Tellier élargit ses réflexions jusqu'à philosopher sur "aurais-je été résistant ou bourreau ?" selon l'idée de Pierre Bayard.
Ce livre est donc particulièrement intéressant car il élargit cette question en refaisant l'historique de cette époque; elle se concentre principalement sur ce périmètre géographique de la Drôme où la vie engagée de ce jeune homme se déroula.
Même si parfois j'ai ressenti quelque lourdeur lorsque l'auteur cherche à être exhaustif, et il s'en excuse lui-même, j'ai trouvé que cette façon de focaliser l'attention du lecteur était réussie. Un bon petit livre, en somme.
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J'avais découvert que le héros de ce livre, était André Chaix, dont le patronyme figure sur le mur de la maison acquise par l'auteur. Je voulais vérifier si ce jeune homme à la vie brève était apparenté à une autre famille Chaix, qui s'impliqua, elle aussi dans la Résistance, résidant dans le Vercors et dont une fille épousa un autre résistant venu de Lyon , qui fut l'ami de mon père. A priori non, le nom de famille Chaix est courant en France (cinq mille, selon l'auteur et plus de 50 Chaix figurent au fichier administratif de résistantes et résistantes du musée de la Résistance). Ce récit permet de rendre hommage à ce jeune drômois disparu tragiquement mais
Hervé le Tellier pousse beaucoup de portes qui s'ouvrent largement donnant à voir la vie quotidienne durant ces années de guerre, de rencontrer d'autres Résistants ( et oui, Camus est encore évoqué), de faire résonner d'autres drames, il nous livre ses réflexions, ses propres souvenirs liés à cette période de l'histoire ( visite de musée, film, lectures…) qui vont à la rencontre des nôtres.
Le 23 mai 2024, André Chaix, aurait pu être, peut être, centenaire.
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