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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
À un moment de son récit, l'auteur nous livre la clé de lecture de son dernier ouvrage : « Ce que je sais, c'est que sans ce nom gravé sur un mur, sans André Chaix comme fil à plomb, je n'aurais su explorer cette époque où la générosité et le courage ont côtoyé comme rarement l'égoïsme et l'abject. »
Il ne raconte pas uniquement l'histoire d'André Chaix, mais nous dit comment cette histoire permet de comprendre l'époque dans laquelle elle se déroule et pourquoi elle ne peut exister sans cette référence à l'histoire.
Résistance :
« (…) la résistance est loin d'être un corps chimiquement pur; C'est une nébuleuse que prendra son temps pour trouver son centre, si elle le trouva jamais. » André Chaix, comme un bon élève, porte sur lui les documents qui lui permettent de s'y retrouver dans cette nébuleuse. Hervé le Tellier analyse ces documents pour comprendre et nous faire comprendre les distinctions entre les mouvements politiques et les forces combattante qui leur sont rattachées.Francs Tireurs et Partisans ; Main d'Ouvre Immigrée ; Front National ; Mouvement Unis de la Résistance ; Armée Secrète ; Forces Françaises de l'Intérieur ; Conseil National de la Résistance
Ces documents racontent aussi « (…) les relations difficiles entre la Résistance intérieure et l'état major de De Gaulle. ». le général lors d'un défilé des FTP-MOI à Toulouse, «  (…) se montre méprisant, murmure entre ses dents : « Quelle mascarade… »
STO :
La volonté d'échapper au STO explique-t-elle, à elle seule, le choix des réfractaires à intégrer un mouvement de résistance ?
Artistes et écrivains pendant l'occupation :
« Il serait malvenu de décréter, des décennies après l'Occupation, qu'un comédien, une chanteuses auraient dû s'interdire de monter sur les planches , alors qu'on ne sait soi-même ni jouer la comédie ni chanter… »
Et Hervé le Tellier, de citer, Pierre Bayard et son ouvrage Aurais-je été résistant ou bourreau ? » mais aussi Stanley Milgram et son expérience démontrant que « Tout le monde ou presque peut devenir un bourreau, s'il existe une autorité supérieure pour le décharger de toute responsabilité. »
Soyons précis, le roman de le Tellier ne cherche ni à pardonner ni à excuser, simplement à comprendre et à démonter des mécanismes qui peuvent se mettre en mouvement y compris dans notre société.
Il propose une analyse implacable de ce que j'appellerai l'arithmétique ou la statistique sociale, face à l'occupant et à ses oukases, les réactions des individus se répartissent selon une courbe de Laplace Gauss. Aux asymptotes peu de résistants et de collabos, et au centre une masse de personnes - dont les réactions oscillent selon les événements - pouvant faire preuve comme déjà cité de générosité et courage ou d'égoïsme et d'abject. 
Chaque individu se comporte en fonction de son appartenance sociale, de sa culture, de ses intérêts économiques.
En citant l'exemple des auteurs qui acceptent d'être publiés, pendant la guerre, aux éditions Balzac, société résultant de « l'aryanisation » des éditions Calmann-Lévy le Tellier répond à la question du choix individuel et de sa signification. Ce fut le cas de Jean Anouilh et Brasillach

Dans ce roman, le Tellier fait oeuvre pédagogique. Il renoue avec la tradition des auteurs qui ne se contentent pas de raconter pour divertir mais racontent pour faire réfléchir, pour alerter, pour mettre en garde.
Dans ce sens cette lecture est une lecture salutaire qu'il convient de prescrire au plus grand nombre…
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Avec l'achat d'une maison qu'il voulait de famille, Hervé le Tellier découvre l'histoire de celui qui y a habité. La maison est située dans la Drôme provençale à La Paillette, un quartier de Monjoux à côté de Dieulefit. Lentement, le lecteur remonte avec l'écrivain à ses côtés, la vie d'André Chaix. Il est né en 1924. Il vivra 20 ans, 2 mois et 30 jours.

A partir des objets retrouvés appartenant à André, Hervé le Tellier fait revivre toute une époque, celle de l'engagement d'André dans la Résistance, en France, lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Hervé le Tellier est un formidable conteur. Non seulement, la vie de ce jeune résistant, emporté par la Grande Histoire, est détaillé à partir des menus objets retrouvés, de minuscules photographies, des extraits de journaux, mais c'est toute une époque qui défile devant nous.

Tout est prétexte à la digression et c'est savoureux. André avec Simone, sa belle, devait aller au cinéma et c'est Marcel Carmé qui s'invite dans le récit. André a travaillé deux ans comme céramiste dans le bourg de Dieulefit qui était devenu le village refuge d'un certain nombre d'enfants orphelins mais aussi d'artistes et d'écrivains. Hervé le Tellier nous en présente quelques uns. Ect…

Pour que la commémoration de la naissance d'André Chaix ne soit pas qu'une énième célébration, oubliée dans le flot continu des nouvelles qui nous abreuvent et nous asphyxient, Hervé le Tellier rappelle ses positions par rapport à la banalisation des partis européens d'extrême droite et plus précisément en France. Et, cela fait un bien immense !

Et concluons avec Hervé le Tellier « Ce que je sais, c'est que sans ce nom gravé sur un mur, sans André Chaix comme fil à plomb, je n'aurais su explorer cette époque où la générosité et le courage ont côtoyé comme rarement l'égoïsme et l'abject. »
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Beau texte, vivant et habité qui rend hommage, à travers l'histoire simple de ce jeune maquisard de la Drôme mort à 20 ans, à tous ceux et celles qui ont résisté.
Et si tout a été probablement écrit, ce rappel mémoriel des differentes positions des français et notamment des personnes se rattachant aujourd'hui au FN/RN demeure d'une actualité vibrante, et salue la fraternité et l'amour qui unifiaient ces hommes et ces femmes par delà leurs origines.
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Heureusement que ce texte de Hervé le Tellier est court. A tirer avec l'auteur sur la pelote de la courte mais dense vie d'André Chaix, vous allez en oublier la vie quotidienne. Impossible d'interrompre la lecture. Bien écrit comme si nous étions avec l'auteur à regarder ce nom d'André Chaix gravé sur le mur de sa maison familiale. On a envie d'en savoir plus sur le maquis Morvan, colaborateurs comme résistants. Quel bel hommage à ces combattants pour la libération de la Drôme du joug nazi et pour ces habitants silencieusement héroïques de ce village de la Drôme, Dieulefit et son histoire d'atelier de céramistes. Bien écrit, avec pléthore de références, digressions pationnantes, cet ouvrage laissé un goût de trop peu comme le peu d'effets personnels d'André Chaix dans le coffret de souvenirs.
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Il y a plusieurs portes ouvertes dans ce kaléidoscope historique proposé par Hervé le Tellier dans son nouveau livre, plutôt récit que roman.

En mars 2020, en plein Covid et terminant "L'anomalie" (prix Goncourt 2020),
il cherche à acquérir une maison, il la veut ordinaire, genre dans un village avec une place, un café du coin, une boulangerie, une épicerie.
Il la trouve dans la Drôme provençale, à Dieulefit (ça ne s'invente pas!).
Sur un mur extérieur en crépi, il découvre un prénom et un nom gravé :
ANDRE CHAIX.
Ecrivain curieux, il mène l'enquête dans le village mais aussi dans les archives, consulte la famille qui lui confie une boîte remplie d'objets, de lettres, de photos, derniers souvenirs éphémères d'une courte vie, celle d'un partisan, d'un résistant, André Chaix, né en 1924 et mort en 1944 à l'âge de 20 ans.
Et ce Dédé est le fil rouge de toute la prose d'Hervé le Tellier dans : "Le nom sur le mur".
Un vrai personnage que j'ai aimé rencontrer.
On a compris, le contexte de ce récit : la deuxième guerre mondiale mais l'auteur l'aborde avec ses propres émotions, ses analyses, ses colères face à la réalité factuelle.
Il met en parallèle des hommes et des femmes, les uns investi dans les réseaux de résistance au fléau du nazisme et ceux manipulés ou pas qui défendent ce système prôné par Hitler.
Dans les deux cas, des milliers de jeunes de 20 ans vont mourir.

Ajouter que malgré le sordide qui existe encore aujourd'hui, parfois le décalé, l'humour propre à l'auteur est "savoureux" et permet de souffler.
Les ajouts de photos, de documents apportent une dimension extrêmement émouvante et troublante.
Cette année 2024 commémore le centenaire de la naissance d'André Chaix.
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Un texte court et percutant qui mêle réalité et fiction et nous plonge dans ces terribles années de guerre, où des jeunes sont morts alors qu'ils auraient pu avoir une belle vie. C'est un peu simpliste comme raisonnement, j'en conviens, mais c'est tellement vrai. Et tellement d'actualité alors que l'on sacrifie aujourd'hui encore des vies en réponse à la folie d'un homme, à son égocentrisme ou à une idéologie bâtarde.
L'auteur nous parle d'un homme, mais il aurait pu en évoquer bien d'autres qui ont défendu leur pays au prix de leur vie. André Chaix semble bien sympathique et ne méritait pas cela. Merci Monsieur le Tellier de nous l'avoir présenté !
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En 2020, en pleine période de COVID, l'auteur décide d'acquérir une ancienne maison dans la Drôme provençale pour s'y créer des racines.
Lorsqu'il s'y installe, il découvre sur l'un de ses murs extérieurs, un nom inscrit dans le crépis: André Chaix. Ce nom, il le retrouve sur un monument du village érigé en l'honneur de ses habitants « morts pour la France » et il appartenait à un jeune homme décédé à tout juste 20 ans, durant le second conflit mondial. Hervé le Tellier ne connaît rien de ce jeune homme ni de son histoire et il va décider d'enquêter, de comprendre son engagement et quelles circonstances lui ont couté la vie. Par le biais du récit de ce qu'a été la brève existence d'André Chaix, l'auteur rend hommage à tous ces maquisards, jeunes ou moins jeunes, qui se sont mobilisés pour libérer leur pays. C'est également l'opportunité de rappeler que ces héros n'étaient pas « que » des résistants mais aussi des fils, des frères, des pères, des maris ou des fiancés et que le sacrifice de leur vie fut aussi un drame profond pour tous ceux dont il furent proches.
J'ai beaucoup aimé ce texte qui évoque un sujet qui me tient à coeur et qui rappelle l'importance de défendre farouchement nos démocraties contre le fascisme, l'utilité du « devoir de désobéissance » et la nécessité de rester vigilants comme nous le rappelle trop souvent notre actualité!
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Beau texte et bel hommage pour un jeune homme qui a donner sa vie pour défendre la France, lors de cette dernière guerre si meurtrière. L'auteur parcourt cette période avec ce jeune, en fils conducteur, pour se questionner sur tant de morts, tant de haine, tant de trahison aussi, de collaboration, tant de résistance qui ont conduit la France tout de même à la liberté. Et si ça revenait, comment réagirons nous?
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Magnifique investigation autour d'André Chaix, description extraordinaire d'un homme ordinaire, qui s'engage dans la resistance. Nous sommes plongés dans cette époque, nous pouvons imaginer la musique écoutée, les films au cinéma regardés. Quels sont les hommes potentiellement rencontrés par notre héros !
C'est captivant , étonnant, quel regard sur cette jeunesse qui s'est engagée .
Merci
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