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Claude Mesliand (Autre)
EAN : 9782020048255
256 pages
Seuil (01/03/1978)
3.67/5   15 notes
Résumé :

Introduit et annoté par Claude Mesliand. Un des premiers livres-interviews qui restera un modèle du genre, insurpassable par la générosité de l'intervieweur qui s'efface intégralement derrière son sujet, par l'authenticité de l'interviewé qui livre le récit de sa traversée du siècle au travers des deux guerres mondiales, des crises, des choix de société comme il a vécu sa vie, sans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En 1959, Alain Prévost écrivain, s'installe à Saint-Loup et se lie d'amitié avec Éphraim, paysan du coin amoureux de sa terre et de la nature en général. Durant leurs parties de billard et de chasse, Éphraïm lui parle de sa vie de paysan et de son pays. Fasciné par la vie d'Éphraïm, Alain Prévost décide d'enregistrer son récit puis de le retranscrire sous forme de livre.

Cet ouvrage mérite vraiment d'être lu car il est un témoignage précieux d'une autre époque. de plus la pudeur particulière d'Ephraïm, que l'on reconnaît souvent chez les paysans, rend son récit plus touchant encore. Ephraïm nous livre ici un témoignage poignant, celui d'une vie bien remplie et heureuse malgré la dégradation de la société de son époque.

"L'histoire d'être cultivateur, c'est d'observer. Toutes ces plantes-là, c'est comme des animaux, ou même des enfants. Je les regarde grandir et si elles profitent mal, je fais ce que je peux. Ce qui m'intéresse dans la moisson, c'est de la voir pousser belle. Elle me plaît parce qu'elle vient de moi, un peu."
Ephraim Grenadou.
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Aucun commentaire pour un livre qui à la fin des années soixante fut une sorte de Best seller du monde agricole !!
Ephraïm Grenadou, plus qu'un nom une enseigne d'un monde paysan à jamais révolu.
D'ailleurs dans ces années-là, le nom "Paysan" avait toute sa noblesse, on ne se croyait pas obligé de parler d'agriculteurs, d'oléiculteurs, de maïsiculteurs !
Alain Prévost, écrivain achète le presbytère de Saint Loup près de Chartres en pleine Beauce et fait la connaissance de son voisin M. Grenadou. De là naît l'idée de ce livre, récit d'une vie consacrée à la terre.
Le peu d'études, le travail dès 4 heures du matin au champ derrière le cheval, la guerre, la mécanisation et la perte des petites surfaces et des liens sociaux autour des batteuses-lieuses, des bals, au café.
Tout un monde qui se transforme avec l'arrivée des engrais, des tracteurs, des pesticides...
Cette pétrochimie qui va transformer le paysan en utilisateur de produits, en transformateur... qui lentement va tout empoisonner...
Tout cela, toute cette longue vie de labeur avec les mots de Grenadou, paysan français.
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Voici un livre que j'avais envie de lire depuis longtemps. Cette "auto"biographie est importante dans l'histoire de l'édition de mémoire. Il s'agit de la réécriture issue d'entretien entre un historien et Ephraïm ('Phraïm) Grenadou, un paysan Beauceron. Même si je viens du sud profond, je suis issu du monde paysan et j'ai retrouvé dans cette histoire des figures rencontrées dans les témoignages de mes aïeux.

Ephraïm, personnage point de vue dans la quasi-totalité des chapitres (un chapitre adopte le point de vue de sa femme, Alice), livre une série d'anecdotes mises en liens par son histoire personnelle. Né en 1897, il a traversé le siècle et les guerres du XXe. Il a été dans les champs beauceron, dans la misère de cette paysannerie d'une époque qui n'était pas belle pour tout le monde. Il a travaillé toute se vie en faisant fructifier l'exploitation fondée par son père. Il a connu les chevaux, les ânes, mais aussi les premiers tracteurs. Il a connu les tranchées. Puis il a connu l'exode de 1940, l'occupation. Il parle vaguement de son appartenance aux FFI durant les derniers temps de la guerre, sans grossir le trait d'une participation marginale. Puis il a connu l'après guerre, les produits chimiques de la nouvelles agriculture et la poursuite de la mécanisation. Vieil homme en 1966, il rechigne à quitter sa vieille ferme pour une maison moderne qu'il a fait construire.

Au travers de son récit, nous voyageons dans le quotidien d'un peuple qui compte encore en sous. Loin d'être un Saint, il raconte vaguement ses aventures de jeunesse avec les filles du coin, les bals où tu payais la danse 10 sous, les bêtises d'un minot.

Je conseille cette lecture aux curieux de la paysannerie de l'époque et aux amoureux de l'histoire rurale.
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Cette biographie d'Ephraïm Grenadou, recueillie par Alain Prévost, raconte l'ascension sociale d'un petit paysan de la Beauce, né à la fin du 19ème siècle dans une famille de pauvres paysans. Il a connu des conditions de vie très dures. Il était gardien d'oies dans sa jeunesse et, jusqu'à son mariage, dormait dans l'écurie de la ferme. Après la guerre de 1914, il parvint à créer sa petite ferme et à l'agrandir à force d'astuces, d ‘entregent, de connaissances techniques et de travail, pour en faire une grande exploitation de plus de 150 hectares.
Le livre nous montre une personnalité attachante. Ephraïm Grenadou ne se plaint jamais et n'accuse personne. Ni le sort ni les hommes. Il ne subit jamais rien et est actif dans toutes les situations, dont il se sort grâce à son intelligence et sa volonté. Ce livre est une belle illustration de l'expression « avoir le sens des responsabilités ».
C'est aussi un témoignage de l'évolution de l'agriculture avec le passage à une mécanisation couteuse et à l'utilisation d'engrais.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pour nous, la vie était plus amicale que maintenant.
Tous on était pauvres, tous on était amis. Il y avait bien quelques demi-riches qui vivaient parmi nous et ne nous fréquentaient pas. Ils allaient en première classe. Leurs filles ne venaient pas au bal. Et puis les vrais riches, ils vivaient dans un autre monde. Nous, les pauvres, on vivait entre nous.
Tandis que maintenant l'argent fait partout la division.
Tu as pas mal de gens qui, parce qu'ils ont un peu de sous, se croient supérieurs aux autres. Même du monde bien, le jour qu'ils ont de l'argent, ils sont fous.
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Durant toute la guerre, j'ai rêvé la nuit que j'étais à Saint-Loup. Je me rêvais en moisson, je me rêvais à charrue, je venais à Saint-Loup. Et d'un seul coup : Aie ! Un obus me secouait. Je me réveillais, je me disais : " Bon sang c'est pas encore fini c'te Bon Dieu de guerre ?"
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J'ai été élevé au lait de chèvre, une chèvre blanche qui me suivait partout. Comme j'ai l'ai pleurée, ma chèvre, quand mes parents l'ont vendue !
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Video de Ephraïm Grenadou (1) Voir plusAjouter une vidéo

Les noces d'or de Grenadou
Dans une ferme de la Beauce, à Saint-Loup, Alice et Ephraïm GRENADOU fêtent leurs noces d'or. Alain PREVOST, leur voisin, est allé les filmer à cette occasion et recueillir leurs confidences. À travers leur histoire, c'est le portrait d'une génération de paysans beaucerons et celui d'un couple qui a consacré sa vie à la terre. Cela commence comme une journée ordinaire, autour de la...
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Biographie: ingénieurs, techniciens (95)
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