AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Marie Bardiaux-Vaïente (Autre)Carole Maurel (Autre)
EAN : 9782344045664
192 pages
Glénat (10/01/2024)
4.58/5   223 notes
Résumé :
Mon corps, mon choix : un procès historique

En 1972, Marie-Claire Chevalier, enceinte à la suite d’un viol, est dénoncée pour avortement clandestin par son propre agresseur. L’avortement est encore, à cette époque pas si lointaine, un délit passible d’une très forte amende et même d’incarcération. Sa mère qui a tout mis en œuvre pour lui venir en aide, ainsi que des femmes ayant pris part aux événements, comparaissent elles aussi devant la justice, po... >Voir plus
Que lire après Bobigny 1972Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
4,58

sur 223 notes
5
39 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Bobigny 1972 est un roman graphique engagé qui retrace le procès qui a rendu possible la légalisation de l'avortement.
Nous sommes en janvier 1972, une voiture de police course un automobiliste et finit par l'arrêter.
Le conducteur est interpellé et conduit au commissariat. Sont retenus contre lui vol de voiture, délit de fuite et mise en danger de la vie d'autrui. le jeune appréhendé, Daniel, contre toute attente, propose un bien vilain deal. Il négocie en balançant le nom d'une jeune femme et la machine répressive est enclenchée...
Quelques pages plus loin, ce sont en effet deux femmes que l'on retrouve au commissariat. Elles sont entendues pour des faits qui se seraient déroulés en 1971.
La BD de Marie Bardiaux-Vaïente et Carole Maurel relate l'histoire de Marie-Claire Chevalier, jeune fille de 16 ans, enceinte à la suite d'un viol, dénoncée pour avortement clandestin par son propre agresseur, Daniel P..
L'avortement étant alors encore considéré comme un délit en France, la jeune fille et sa mère qui a tout mis en oeuvre pour lui venir en aide et donc accusée de complicité vont devoir répondre de leurs actes devant la justice.
Mais depuis les années 1960, nous sommes dans un contexte de mutation des mentalités en France.
Un million de femmes se faisant avorter chaque année et, en raison notamment des risques médicaux provoqués par la clandestinité dans laquelle l'avortement est pratiqué, 343 Françaises ont pris l'initiative et ont eu le courage de signer une pétition rédigée par Simone de Beauvoir, dans laquelle elles déclarent publiquement avoir eu recours à l'avortement. Il s'agit du manifeste des 343, paru le 5 avril 1971 dans Le Nouvel Observateur, appelant à la légalisation de l'avortement en France.
Peu après, en juillet, Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir fondent l'association Choisir la cause des femmes, un mouvement féministe de lutte pour la dépénalisation de l'avortement.
Aussi, cette affaire dramatique qui aurait pu rester un fait divers banal, va devenir l'un des grands procès historiques quand Gisèle Halimi va accepter à la demande de la mère de Marie-Claire de s'occuper de l'affaire, une affaire emblématique de l'injustice et de la répression.
Ce sera le grand procès politique de l'avortement, avec de grands témoins, des prix Nobel, des philosophes, des politiques, procès dans lequel l'avocate passera au-dessus des juges pour interpeller la société tout entière. Seront appelés effectivement à la barre, entre autres, l'actrice Delphine Seyrig, la philosophe Simone de Beauvoir, le prix Nobel Jacques Monod, le Professeur Paul Milliez, l'écrivaine et journaliste Madame Claude Servan- Schreiber ou encore le député Michel Rocard.
La scénariste Marie Bardiaux-Vaïente traite l'histoire avec force et réalisme, avec une écriture forte de révolte qui rend compte sans les gommer aussi bien les propos violents tenus par le procureur lors des audiences que les paroles des témoins de la défense absolument saisissantes de vérité par la mise en évidence du fait que c'est toujours la classe des femmes pauvres vulnérables économiquement et socialement qui est frappée. Elle revient astucieusement sur la vie de Marie-Claire ou les avancées du mouvement féministe, par des flash-back que la dessinatrice et coloriste Carole Maurel a su bien souligner en utilisant un fond de page ocré. Les scènes intimistes tout comme les manifestations et mobilisations de rue sont également particulièrement bien rendues.
De même que j'avais été conquise par la BD Une farouche liberté, Gisèle Halimi, la cause des femmes, de Annick Cojean, Sophie couturier, Sandrine Revel et Myriam Lavialle, qui retraçait la vie de combats, de passion et d'engagement au service de la justice et de la cause des femmes de Gisèle Halimi, cette emblématique combattante féministe et anticolonialiste, j'ai été séduite et sidérée par le courage et la volonté de ces personnes à porter le combat pour le droit des femmes à disposer de leur corps.
L'album Bobigny 1972 est un remarquable rappel de l'Histoire, celui d'un procès historique, un procès dans lequel Gisèle Halimi, cette défenseuse passionnée de la cause des femmes, a fait non pas le procès des accusées, mais celui de la loi répressive. Il allait servir de prémices à la loi Veil de 1975 autorisant l'interruption volontaire de grossesse…
N'oublions pas et restons toujours vigilants !
Cette lutte est malheureusement toujours d'actualité dans certains pays où des combats similaires sont menés.
À lire absolument.
Un grand merci à ma petite-fille Emma qui m'a proposée cette lecture inoubliable !

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          632
Club N°56 : BD sélectionnée ❤️
------------------------------------

Indispensable !

Clément
------------------------------------

Très bon album qui reprend le procès de Marie-Claire Chevalier.

Cette BD nous donne un récit très clair et prenant de ce procès historique.

De nombreuses oeuvres sortent actuellement sur le sujet, que l'on peut aisément mettre en regard.

Je vous recommande notamment la lecture du roman "Nos corps jugés" de C. Cuenca.

Les deux oeuvres se complètent de façon intéressante.

Virginie
------------------------------------

Une lecture absolument indispensable, sur le procès de Marie-Claire Chevalier, qui a ouvert la voie à la législation sur l'IVG en France.

Les dessins expressifs de Carole Maurel accompagnent la narration très documentée et soignée de Marie Bardiaux-Vaïente.

Marie-Paule
------------------------------------

Quel souffle pour amener le questionnement sur l'inégalité face à la loi des femmes pauvres...

Et voir Gisèle poser les questions sociétales qui amèneront à la loi sur l'IVG est sans nul doute nécessaire à l'heure actuelle...

Vincent
------------------------------------

On est happé et révolté par le destin de ces femmes.

Plus que nécessaire !

Myriam
------------------------------------

Lien : https://mediatheque.lannion...
Commenter  J’apprécie          510
Bobigny 1972 retrace les évènements et le procès pour avortement contre Marie-Claire Chevalier et sa mère, et défendu par Gisèle Halimi. C'est le procès contre une fille violée, dénoncée par son violeur, que Gisèle Halimi retournera contre la loi anti-avortement, un procès historique pour l'avancée des droits de la femme.

Le graphisme est classique, la colorisation joue sur les tons rétros qui cadrent bien avec le début des années 70. le dessin est au service du récit. La narration bénéficie d'une structure efficace, comme un montage de cinéma, ménageant le suspense, mettant en exergue les moments forts, et jouant adroitement entre l'angoisse de Marie-Claire, et la volonté sans faille de Gisèle Halimi. C'est bien construit, cela permet d'ajouter de l'émotion à ce récit, de tenir le lecteur en haleine et de magnifier ces évènements.

Cette lecture m'a bouleversé, entre joie et effarement, joie pour l'issue, pour l'admiration que j'ai pour Gisèle Halimi, effarement pour l'horreur face à l'ordre établi, sexiste dans les lois et les mentalités.

Alors cette lecture est vraiment enthousiasmante, parce qu'elle révèle un élan formidable, il faut propager cette histoire, la faire connaître, et cette bande dessinée est un moyen très efficace par sa simplicité, par l'émotion qu'elle provoque, par le débat nécessaire qu'elle met en scène. À mettre dans tous les CDI du monde !
Commenter  J’apprécie          302
Bobigny 1972, le procès de femmes ordinaires exposées, traitées en criminelles pour avoir fait le choix d'une vie celle de Marie-Claire. Nous leur devons aujourd'hui l'extraordinaire…

On a beau connaître les grandes lignes et les grandes figures du combat pour la liberté des femmes, c'est avec les histoires individuelles qu'on prend pleine conscience de la violence d'une loi et d'un système qui réprimaient les avortées et rejetaient les fille-mères, « parquées » dans des centres à l'abri du regard des bien-pensants. Derrière cette affaire retentissante, c'est le drame intime d'un viol puis d'une grossesse non désirée devenu drame familial car Marie-Claire a toujours été soutenue par sa mère, une femme exceptionnelle. C'est donc avec beaucoup d'émotions que j'ai vécu leurs douleurs communes et leurs moments d'intimité magnifiquement retranscrits par des dessins tantôt angoissants tantôt réconfortants. Une oeuvre qui par ses couleurs et son graphisme nous transporte avec vigueur dans les années 70, au service de l'histoire d'une noble cause.

Soutenues par Gisèle Halimi et l'association « Choisir », Marie-Claire et sa mère ont parlé au nom de toutes. Alors, tout simplement, merci!
Commenter  J’apprécie          272
Une claque, une vraie, belle claque.
Quelle lecture...je suis encore émue au moment où j'écris ces mots.
Nous sommes en 1972, la loi ne permet pas encore aux femmes d'avorter, de faire le choix de garder ou non un enfant dont on ne veut pas, dont on ne peut pas s'occuper, qui parfois est le fruit d'un viol. La loi des hommes, faite par des hommes pour les femmes. Des hommes qui ont le droit de partir, de laisser la femme seule face à cette grossesse.
Comme Robert Badinter qui avait décidé de défendre n'importe quel homme qui risquerait sa tête, Gisèle Halimi défend les femmes qui se sont mises hors-la-loi en avortant.
Cette BD nous met face à l'inégalité de la femme, de par sa position sociale, face à la justice.
Cette BD retrace les circonstances qui ont conduit Marie-Claire Chevalier et sa mère, Michèle, devant le tribunal de Bobigny et nous rend les minutes du procès, les plaidoyers des avocats mais aussi des célébrités, des médecins.
Cette BD nous raconte ce verdict historique et les conséquences sur la législation française.
C'était en 1972. C'est si prêt finalement. Et quand on pense que l'avortement n'a été légal en Belgique qu'en 1991...ça laisse songeur.
Le dessin de Maurel est parfait (j'ai envie de dire : comme toujours), tant dans son traitement que dans son adéquation avec le sujet qu'il sublime.
Une lecture poignante et nécessaire. Un chef d'oeuvre
Commenter  J’apprécie          230


critiques presse (7)
LaTribuneDeGeneve
22 mars 2024
Alors que la liberté de recourir à l’IVG vient d’être inscrite dans la Constitution française, voici un témoignage graphique inestimable! Sans pathos, la scénariste Marie Bardiaux-Vaïente et sa complice dessinatrice Carole Maurel restituent une affaire judiciaire dont le dénouement constitue un moment clé dans la longue lutte pour le droit des femmes. Un trait explicite mis en page avec un classicisme assumé permet une narration rigoureuse et fluide tout à l’avantage d’un récit riche en pics émotionnels.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Bibliobs
22 mars 2024
Marie Bardiaux-Vaïente et Carole Maurel se saisissent avec brio de ce moment charnière de l’histoire des droits des femmes, soulignant le courage de tous ceux qui ont pavé le chemin vers le vote de la loi Veil en 1975. Une piqûre de rappel indispensable.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
22 février 2024
Bien que fictionné, le récit de Marie Bardiaux-Vaïente et de Carole Maurel, qui retrace toute l’affaire, rend justice au combat de ces femmes et rappelle combien le droit à l’avortement n’est jamais acquis.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
22 février 2024
Un ouvrage documenté, bien charpenté et terriblement efficace.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
BDGest
31 janvier 2024
Constamment juste, poignant mais pas larmoyant, Bobigny 1972 revient, avec force et talent, sur un combat marquant que les Françaises ont eu le courage de mener. Il rappelle aussi à quel point cet acquis peut être fragile et l'extrême nécessité de rester vigilantes et vigilants pour le défendre. Même et surtout en 2024.
Lire la critique sur le site : BDGest
LaLibreBelgique
26 janvier 2024
La voix de Gisèle Halimi résonne dans cette bande dessinée conçue et réalisée par deux autrices : Marie Bardiaux-Vaïente et Carole Maurel.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
ActuaBD
09 janvier 2024
Le dessin de Carole Maurel apporte une approche humaine et touchante des actrices de l’événement tout en rappelant ses échos modernes. Une lecture nécessaire, à compléter par d’autres sources sur la période, pour encore mieux saisir toute l’importance de cet épisode clé de la lutte pour le droit des femmes à disposer de leurs corps.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
- Tu ne feras plus le lit de tes frères.
- Ce jour-là, j’ai gagné mon premier bout de liberté.
J’ai décidé que mes mots, cette arme absolue pour défendre, expliquer, convaincre, se prononceraient toujours dans la plus absolue des libertés…
… Et dans l’irrespect de toute institution.
Commenter  J’apprécie          170
Je n’ai pas à être la bonniche de mes frères. Tout ça parce que je suis une fille ?!
Commenter  J’apprécie          230
Mon corps, mon choix.
Commenter  J’apprécie          00
N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.

Ces droits ne sont jamais acquis.

Vous devez restez vigilantes votre vie durant.

Simone de Beauvoir
Commenter  J’apprécie          350
La première urgence pour une femme violée c’est d’effacer les traces! Car elle a honte, Monsieur le procureur, elle a honte! Et pourquoi aurait-elle honte d’un crime que l’on vient de perpétré contre elle, allez-vous me demander ? Parce que les femmes savent que dans notre société, la suspicion pese sur toutes les victimes de violences sexuelles. La société les fait sentir coupable d’avoir été violée, voilà pourquoi les femmes ne portent pas plainte et vous-même ici dans le tribunal, vous mettez en doute le récit de ma cliente, vous faites partie du problème, Monsieur le procureur.

P 76 et 77
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Marie Gloris Bardiaux-Vaïente (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Gloris Bardiaux-Vaïente
Bobigny 1972 / Dans les couloirs du Conseil Constitutionnel
autres livres classés : avortementVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (553) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5257 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..