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sur 194 notes
Depuis l'explosion de sa carrière avec Chainsaw Man, Tatsuki Fujimoto a fait couler beaucoup d'encre, au point que la sortie de chaque nouveaux titres du monsieur, en particulier ses oneshots ses derniers temps, est un petit événement. Justifié ou pas, c'est à chacun de voir.


L'an passé, j'avais pour ma part eu un petit coup de coeur pour Look Back qui parlait avec émotion du harcèlement scolaire, du poids de la société et d'amitié également. Voyant l'auteur reprendre le format et une certaine narration graphique qu'il se plaît à déployer depuis, je suis donc allée confiante vers Adieu Eri, son nouveau oneshot, avec une histoire complète sur 200 pages. Verdict, ai-je aimé ? Oui. Ai-je eu une petite claque comme pour Look Back ? Pas vraiment.

L'effet de surprise est passé. Je connais désormais les effets de manche de l'auteur, son goût pour le cinéma et la façon dont il le retranscrit ici, ce qui fait perdre de son impact à l'oeuvre. Elle n'en reste pas moins très intéressante et peut se lire à de multiples niveaux, ce qui fait qu'elle laisse une trace sur le lecteur. Mais je n'ai pas ressenti l'émotion percutante de son précédent travail, c'était plus prévisible et hermétique en même temps. Il m'a manqué quelque chose.

Les thèmes sont cependant intéressants. Il y a un côté très méta à l'oeuvre et une mise en abîme qui interroge vraiment sur la part de lui-même que l'auteur a peut-être mis ici. Au passage, si ce n'était pas le cas et que c'était uniquement de l'esbroufe, j'avoue que je serais déçue, voire un peu en colère face à cette arnaque au sentimentalisme. Mais ne sachant pas, je passe.

Ici, j'ai beaucoup aimé tout d'abord le thème autour de la fin de vie, que ce soit pour maladie ou pour dépression, l'auteur a su me toucher. Il est très âpre dans sa mise en scène de ce moment. Il ose montrer le drame et l'horreur que cela représente mais en plus, il ne fait pas de ces personnages-là des saints, loin de là. Cependant à travers le bien de la mémoire, autre thème phare de l'oeuvre, il montre comment on peut réécrire les souvenirs qu'on a d'une personne, en ne se souvenant que des meilleurs ou que des pires. Il montre l'importance du regard, regard qu'on porte sur les autres, regard qu'on transmet, et j'ai trouvé cela très fin.

L'autre thème évident est bien sûr celui de la création, ici à travers celle des projets de films du héros. Il a à nouveau un discours très ciselé et puissant, notamment sur les documentaires, qui ne sont rien d'autres que des oeuvres orientée, avec un point de vue. Cependant, la façon dont il se sert de ce média comme support narratif de son histoire est très bien pensé. Il mélange ainsi le fond et la forme dans une recette très efficace où la redondance du découpage lui donne aussi sa force et son originalité, de même que son jeu entre flou et net, révélant la frontière entre réalité et fiction. On a l'impression d'être devant une pellicule de cinéma qui se déploie devant nous, qu'on film, coupe, assemble. C'est très intéressant et cela offre une diégèse puissante à analyser sur ce médium et le rapport de l'auteur lui-même à celui-ci.

Bien sûr tout n'est pas parfait. En se plaçant du point de vue du narrateur d'une manière aussi extrême qu'ici, en étant derrière la caméra, cela installe une forme de distance avec nous, une distance certes artistique et presque psychanalytique, mais qui est aussi un frein pour les lecteurs comme moi en recherche d'émotion. J'aime avoir des personnages qui ne sont pas forcément facile à aimer, mais ici, ce fut parfois très dur juste de tendre le doigt vers eux pour les effleurer. J'ai d'ailleurs trouvé la pseudo touche fantastique de trop et assez ridicule, j'ai préféré le côté bien plus humain du reste, avec cette importance du regard, de l'autre, de soi, du réalisateur, de l'acteur, du spectateur...

Oeuvre puissante et marquante dans le sens où elle regarde d'éléments à interpréter à de multiples niveaux, Adieu Eri m'a cependant moins conquise que Look Back, le précédent condensé en un volume de l'auteur. Si je la trouve réussie dans son fond, elle ne l'est qu'en partie dans sa forme où à force de reprendre les mêmes techniques, l'auteur leur en fait perdre de la force d'impact. Je suis donc séduite par le potentiel d'analyse mais ça manque de coeur pour moi.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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C'est un "one-shot", histoire en un seul volume.
Yûta aime utiliser une caméra ce qui donne l'idée à sa mère atteinte d'une maladie incurable de lui demander de la filmer jusqu'à sa mort pour conserver un souvenir d'elle.
Après un montage d'après un choix d'images extraites des centaines d'heures stockées dans son ordinateur, le lycéen en tire un film que tout le lycée va visionner... horrifiés par l'explosion finale de l'hôpital qui leur semble un énorme transgression.
Suite à cet incident, Yûta est abordé par une étrange jeune fille qui l'entraîne dans un bâtiment désaffecté transformé en salle de projection pour l'initier à la cinéphilie. Son objectif : faire de lui un réalisateur à la hauteur de ce qu'il a à transmettre...
C'est étrange et très bien ficelé.
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Je ne suis pas familière avec le travail de Tatsuki Fujimoto, y compris la célèbre série Chainsaw Man (j'arrive donc sans aucune connaissance ni a priori). Néanmoins, le buzz autour de l'auteur rend les choses plus faciles : Adieu Eri était bien mis en valeur dans la librairie spécialisée, et a le bon goût d'être un one-shot.

Le dessin est très beau, avec un style qui est propre à l'autre j'imagine. Les yeux sont particulièrement intéressants et expressifs. On regarde les personnages (via la caméra du héros) et les personages nous regardent en retour. C'est plaisant et ça rend la lecture plus intense. le format des cases-pellicule est original et suit bien son sujet -bien que les films tournés dans le manga le soient avec un téléphone portable, le clin d'oeil au cinéma traditionnel est mignon.

L'histoire et les questions morales qu'elle soulève m'a bien plu également. Cependant, ça reste très léger et peu travaillé -format one-shot oblige. On avance, on avance, et au final, on ne prend peut-être pas assez son temps et ça fausse les émotions. Il y a un effet d'accumulation de scènes choc que je trouve plus étouffantes que dramatiques. On a un sentiment de "tristesse gratuite" qui dessert le propos -parce qu'évidemment, ce n'est pas une histoire joyeuse !

La lecture est rapide et prenante. Je ne sais pas si c'est un "must-have" pour autant, mais je n'aurais aucun soucis à le recommander à mes amis fans d'aventures un peu perchées, de drames et autres personnages en nuances de gris.
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J'ai lu toutes les oeuvres de Fujimoto et Adieu Eri est de loin son oeuvre que j'aime le moins.
Je ne retiens finalement qu'une seule scène qui se déroule sur 2-3 pages de l'oeuvre. Je trouve que le reste se laisse lire mais est très loin d'être mémorable pour moi.
Idem pour la scène de fin qui sert à retourner le cerveau du lecteur pour se poser X questions par la suite, mais qui (à mes yeux encore une fois), ne fonctionne pas du tout avec toute la construction précédente du récit.
Adieu Eri ne sera pas le titre que je retiendrai de l'auteur personnellement.
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C'est du Fujimoto donc tout le monde va encore crier au génie.
Pour ma part, j'ai trouvé ça extrêmement mauvais. Je n'ai pris aucun plaisir lors de ma lecture, une révélation intéressante arrive aux deux tiers de l'oeuvre mais ce qui est présent avant est tellement mauvais que ça ne peut pas en faire un bon récit.

Une scène présente en toute fin n'apporte également rien au récit, c'est juste que c'est du Fujimoto et que l'auteur veut ajouter sa marque.
Bref, j'ai pour le moment lu toute la bibliographie de l'auteur et c'est son récit que j'ai trouvé le moins bon.
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Je ne savais pas à quoi m'attendre avec cette lecture, et j'avoue que le début m'a quelque peu déstabilisé ; je craignais un peu l'artifice de cette réalité vue à travers un smartphone. Puis les couches de réalité se superposent et on constate avec surprise que ce dispositif sert aussi bien la forme que le fond. Eri est un très beau manga doublé d'une expérience de lecture inédite qui nous entraîne sur un chemin émotionnel tortueux et envoûtant. Ce mangaka est décidément passionnant !
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One-shot totalement perturbant, wtf qui m'a laissée perplexe de A à Z. Alors que je connaissais déjà bien l'auteur pour ses séries et son one-shot Look back (que j'avais apprécié), je suis partie sur une valeur sûre dans ma tête. Mais ce manga a tout fait exploser dans mon cerveau, sans mauvais jeu de mot vu que le héros aime les explosions. Je m'attendais à tellement mieux, tellement plus marquant et plus lisible/compréhensible. C'est un loupé pour moi et ça arrive.
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L'une des oeuvres les plus perturbantes que j'ai lues. Une partie de moi admire la capacité le l'auteure à nous ballader d'une naration à l'autre, en nous imposant une réflexion permanente sur les concepts de réalité et de vérité, et l'autre se dit qu'il doit être très très dérangé pour produire se type d'oeuvre. Un roman graphique que je n'ai vraiment pas apprécié (trop noire, trop génant) mais dont je me souviendrais.
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Ce manga en un seul tome raconte l'histoire poignante d'un jeune homme à qui sa mère malade offre un smartphone afin qu'il la filme dans ses dernières années et garde des souvenirs d'elle. Il la filme encore et encore jusqu'à la fin et monte un film qu'il présente à ses camarades de classe. Mais tout le monde se moque de lui. Sauf une fille, Eri, qui lui dit qu'elle a été touchée par son histoire même si elle a trouvé le film un peu raté et maladroit, et qu'elle veut l'aider à faire un meilleur film et prendre sa revanche. Elle lui fait regarder beaucoup de films pour le nourrir et ils décident de faire une fiction où il va filmer sa fin de vie à elle.
C'est très cinématographique.
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Adieu Eri, c'est un manga qui représente à la perfection ce que donnerait un court-métrage sur papier. À travers sa caméra, Yûta filme sans se lasser diverses scènes de sa vie, incluant sa propre famille et, par la suite, Eri.
Nous avons donc l'impression de visionner ce court-métrage tout le long du manga, d'autant plus avec la multitude de pages sans dialogue. Ces pages sont des scènes qui se déroulent en silence, des moments qui nous transportent dans l'intimité de la relation entre Yûta et Eri.
Les mouvements qui rendent parfois les vidéos floues sont bien illustrés, à tel point que l'on distingue facilement quand Yûta se sent submergé par les émotions, même si on ne le voit pas directement.
[...] Pour lire la suite
Lien : https://www.lifebygirls.com/..
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