Adieu Eri

Moi, ce jour-là, j'ai pensé que même si tu me vidais de mon sang, mourir pour nourrir un être aussi beau, ça pourrait être une chouette fin.

Effectivement, c'est une oeuvre immature...
Mais pendant les vingt minutes devant l'écran, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde !
Et le fait d'ignorer où se trouve la frontière entre la fiction et la réalité m'a troublée, dans le bon sens du terme !

La mort d'un proche de sa mère dans la fleur de l'âge, voilà un sujet difficile mais qui est aborde via un prisme , le cinema, la réalisation d'un film. A la dernière page, on se dit j'aimerai bien que mes enfants mes proches face un dernier film avant mon départ. Et l amour qui tombe sur le personnage principal.

Au fond, créer, c'est s’immiscer dans les problèmes de son public pour le faire rire ou pleurer, pas vrai ? Alors ce serait injuste que les auteurs s’en tirent sans la moindre égratignure !

Ce film, j'ai passé toutes mes années de collège à le réaliser... Est-ce que vous avez la moindre idée du mal que ça fait, de le voir démoli par vos critiques ?

- A y repenser, j'ai toujours été comme ça... J'ai toujours regardé les problèmes qui se trouvaient sous mon nez comme s'ils ne me concernaient pas.
La mort de ma mère, celle d'Eri.. je les ai vécues à travers une caméra.
Au lycée, quand je réfléchissais comme maintenant à en finir, c'était pareil... c'est uniquement devant l'objectif que j'arrivais à affronter le réel. (p.170)

Et même quand je ne serai plus là, tu ne m'oublieras pas ! Grâce à elles, tu pourras toujours me revoir bouger ou réentendre ma voix.

Prendre ta revanche en tirant des larmes à tout ces abrutis, ça ne te fait pas rêver ?

- Ta pauvre mère doit se retourner dans sa tombe... Tu n'as pas honte de diffuser ça ?

- Honte ? Euh.. je ... Non ?

- Et cette fin... Pourquoi est-ce que tu as tout fait exploser ?

- C'était top, non ?

- Quelqu'un meurt et tu trouves ça "top" ? Mais t'es complètement cinglé !

- Yûta, pourquoi... pourquoi tu as fait de mon personnage une vampire ?
- L'envie d'ajouter une pincée de fantaisie... et puis le jour où on s'est rencontrés... tu m'as attiré tout droit dans un immeuble en ruines... c'est typiquement le genre de truc que ferait une vampire, non ?
- Pas faux.
- Moi, ce jour-là, j'ai pensé que même si tu me vidais de mon sang... mourir pour nourrir un être aussi beau pourrait être une chouette fin ! (p.148)