Je connaissais un peu
Marcel Arland par son amitié avec
André Malraux. En 1925 Arland avait mobilisé les grands noms de la littérature française en faveur de son ami fourvoyé dans une sotte aventure de vol de statues au Cambodge. En appel,
Malraux, qui avait été condamné à de la prison ferme lors de son premier procès, a pu bénéficier ainsi d'une condamnation avec sursis.
Mais je n'avais rien lu de cet auteur qui me semblait un peu enrobé de la poussière des vieilles bibliothèques.
En 1929, il reçoit le prix Goncourt pour
L'ordre, soit quatre ans avant que
Malraux soit consacré par le même prix avec
La condition humaine.
L'ordre déroule les destins de deux frères que tout oppose. Gilbert, l'aîné, fait une carrière dans la droite ligne de son milieu familial. Justin au contraire choisit une voie de rupture qui exaspère Gilbert qui, à vingt-huit ans, se considère comme le chef de famille. "Justin ne s'était jamais départi à l'égard de son frère, d'une allure de surveillant et de guide. "
Roman très classique dans sa forme, sans brillance particulière, il a le mérite de se lire facilement avec de bonnes analyses psychologiques et de retracer un univers de l'entre-deux-guerres qui ne nous est guère familier.