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Citations de Tiffany McDaniel (1521)


La foudre, c'est le diable qui frappe à la porte du paradis, a-t-il dit. Il projette tout son corps contre la porte avec une telle force qu'il fendille le ciel. Le diable ne frappe à la porte du paradis que pendant un orage.
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Je comprenais ce besoin d’aller au-delà de la clôture. Aussi belle que puisse être la pâture, c’est la liberté de choisir qui fait la différence entre une existence que l’on vit et une existence que l’on subit.
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J’avais les yeux de mon père, et désormais j’avais aussi la souffrance de ma mère. Je sentais cette souffrance devenir un corps solide, quelque chose qui – j’en avais peur – serait toujours là. J’ai pleuré en pensant à ses mains, si petites, quand elles essayaient de le repousser, à son corps, minuscule sous l’énormité de celui de son père. A cet âge-là, je ne savais rien de ce qui concernait le sexe et je n’avais pas de mot à mettre sur la réalité du viol, mais je sentais bien que ce qui était arrivé à ma mère était aussi épouvantable que si elle avait été massacrée.
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Ce serait tellement plus facile si l'on pouvait entreposer toutes les laideurs de notre vie dans notre peau - une peau dont on pourrait ensuite se débarrasser comme le font les serpents. Alors il serait possible d'abandonner toutes ces horreurs desséchées par terre et poursuivre notre route libéré d'elles.
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Sans racines, on est balloté au gré du vent.
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La voix de Papa ne m'avait jamais paru aussi faible. Il a fait rouler sa tête vers nous. Je crois qu'il a essayé de sourire, mais je n'affirmerais pas avec certitude que ce n'était pas une ombre laissée par le sang qui avait coulé aux coins de sa bouche. La pensée m'est alors venue qu'être enfant, c'est savoir que le balancement du berceau nous rapproche et en même temps nous éloigne de nos parents. C'est le flux et le reflux de la vie qui, tour à tour, nous poussent vers les autres, puis nous en écartent, peut-être dans le but de nous permettre d'acquérir la force nécessaire pour affronter l'instant où ce mouvement de balancier nous aura tellement éloignés de la personne que nous aimons le plus qu'elle ne sera plus là quand nous reviendrons vers elle.
-Salut, P'pa, ai-je dit, parce que cela me semblait mieux que dire adieu.
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Et voilà le résultat : je me retrouve seule dans ma chambre, en train de contempler le reflet d’une femme qui a toujours eu peur d’être elle-même.
Dans le miroir, ses yeux sont passés de son image à la mienne.
- Ne laisse pas une telle chose t’arriver, Betty. N’aie pas peur d’être toi-même. Faut pas que tu vives aussi longtemps pour t’apercevoir à la fin que tu n’as pas vécu du tout.
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Chez elle, c’était l’Ohio, c’est là qu’étaient ses racines.
- Les racines sont la partie essentielle de la plante, disait Papa. C’est par les racines qu’une plante se nourrit et ce sont les racines qui la maintiennent en place quand tout le reste est emporté. Sans racines, on est ballotté au gré du vent.
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Je voudrais décrire mon petit frère au long de chants infinis, mais il n'y a pas de chant infini pour un garçon qui n'a vécu que dix ans. Seule existe la brièveté. La preuve fugitive qu'il a bien été vivant. Vous perdez une personne. Vous vous retrouvez avec un fantôme. Mon fantôme, c'est un petit garçon en train de sucer des glaçons sur la balancelle et de se servir de rouge à lèvres de Flossie pour dessiner de jolies cavernes sur le mur de notre chambre. Il est trop jeune pour avoir fait autre chose. Trop jeune pour s'être marié ou avoir eu des enfants. Beaucoup trop jeune pour avoir grandi. Ce petit garçon qui s'avançait dans un champ et en ressortait ave une brassée de fleurs sauvages pour me faire un collier.
En le regardant, j'ai ressenti l'urgence d'écrire son nom partout. Sur chaque brin d'herbe, sur chaque barreau du château d'eau, sur toutes les feuilles des arbres autour de nous. Je voulais que son nom figure sur toutes ces choses et bien d'autres encore. J'avais tellement peur que personne ne sache même qu'il avait existé.
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Depuis qu'il y a des soldats, il y a toujours eu des moyens de faire d'eux des machines à tuer plus efficaces. Si on remonte au temps où le pays était plus couvert de forêts que d'usines, les guerriers des tribus prenaient des substances hallucinogènes. Cela leur donnait le courage de se précipiter vers les lances ennemies au lieu de s'enfuir devant elles. Bien des batailles ont été conduites avec des soldats shootés aux champignons et il est certain que l'alcool a toujours joué un rôle. Vin, vodka ou whisky, ils buvaient afin de survivre à la guerre elle-même. Hitler avait ses propres comprimés, qu'il distribuait à ses troupes nazies. de la pervitine. Un comprimé qui faisait d'eux de meilleurs combattants. Ces soldats nazis étaient loin de se douter que ce qu'ils prenaient n'était autre que de la crystal meth.
Amphétamines, cocaïne, héroïne. Nos guerres ont été menées n'ont pas avec la sobriété que la tradition admire tant, mais avec l'usage et avec l'aide de suffisamment de stupéfiants pour faire de nos valeureux soldats des supers-héros.
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Quand les nuages prennent cette allure là, c'est qu'ils ont l'intention de prouver qu'ils ont un orage dans le ventre.
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Même les chauve-souris sont plus proches des anges que nous.
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À ce moment-là, j’ai compris que les pantalons et les jupes, tout comme les sexes, n’étaient pas considérés comme égaux dans notre société. Porter un pantalon, c’était être habillé pour exercer le pouvoir.
Porter une jupe, c’était être habillée pour faire la vaisselle.
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J’ai compris une chose à ce moment-là : non seulement Papa avait besoin que l’on croie à ses histoires, mais nous avions tout autant besoin d’y croire aussi. Croire aux étoiles pas encore mûres. Croire que les aigles sont capables de faire des choses extraordinaires. En fait, nous nous raccrochions comme des forcenées à l’espoir que la vie ne se limitait pas à la simple réalité autour de nous. Alors seulement pouvions-nous prétendre à une destinée autre que celle à laquelle nous nous sentions condamnés.
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- Pourquoi il faut que j'aille à l'école ? (...) Je sais déjà tout.
- Dis Betty, m'a lancé Flossie en se tournant vers moi, t'es au courant qu'on peut pas rester collées l'une à l'autre à l'école, hein ?
- Flossie, a dit Fraya en lui donnant un coup de coude. Arrête ça.
- Je veux dire, à la maison, ça va, bien sûr, a poursuivi Flossie, ignorant Fraya. Mais à l'école, il faut pas qu'on nous voie ensemble.
- Pourquoi ?
- Ça ne te paraît pas évident ? Je veux dire, regarde-toi. Tu vas pas être l'élève la plus populaire en classe, Betty. Je peux pas te laisser plomber mon image comme ça.
- C'est moi qui veux pas être vue avec toi.
Je lui ai lancé ma bille.
- Bon. (Elle a enfoncé la bille dans la terre avec son talon). Alors on est d'accord.
- Je te déteste. Je vais écraser un crapaud et je dirai à Dieu que c'est toi qui l'as fait.

(p. 121)
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Dans les plis et les rides, c'était son histoire que je voyais. Sa peau était le journal intime de son âme. Tous les printemps où elle avait observé les fleurs s'épanouir. Les étés où elle était restée sous la lune et avait embrassé son visage. Les automnes où elle était devenue plus sage. Les hivers qui avaient gelé les initiales de son nom. Chaque ride était la trace de tout cela et témoignait de chaque heure, de chaque minute et de chaque seconde qu'elle avait vécues. Tous ses secrets étaient inscrits sur sa peau. Les choses pour lesquelles elle avait imploré Dieu. Les choses pour lesquelles elle avait maudit le diable. Dans toute cette vieillesse, je ne voyais que la beauté.
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Tu sais pourquoi ces collines ont été créées, Petite Indienne ? Elles ont été faites pour que les hommes puissent monter au sommet et faire rouler leurs péchés jusqu’en bas
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- Les corbeaux, entendant ces belles histoires, savaient qu'il fallait les écrire pour les préserver. Et donc, chaque corbeau avait décidé d'arracher une de ses propres plumes. Ils avaient offert ces plumes aux conteurs. Mais une plume a besoin de son encre. Le sang d'un corbeau est aussi noir que le ciel la nuit, aussi ces oiseaux sages s'etaient-ils mordu la langue et leur sang avait coulé jusqu'au bout des plumes des poètes et des écrivains. C'est le sacrifice des corbeaux qui a permis aux histoires de voler d'une génération à l'autre.
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Mes soeurs et moi avons appelé cet endroit le "Bout du Monde", parce que même si il était juste là, tout près, dans notre cour, il nous semblait si éloigné que nous ne nous y sentions retenues par rien ni personne. C'était notre monde à nous, et si vous aviez entendu le langage que nous y parlions, cela vous aurait paru être de l'anglais, mais nous aurions été prêtes à jurer que cela ne pouvait se comparer à rien de connu. Avec nos mots, nous racontions des histoires qui n'avaient pas de fin et nos chants comportaient toujours des refrains infinis. Nous nous transformions les unes en les autres, et chacune devenait conteuse, actrice, chanteuse et compositrice, prenant la mesure des choses qui nous entouraient jusqu'à ce que nous sentions que nous avions tracé les grandes lignes de la géométrie qui devait nous projeter de la vie qui était alors la nôtre à la vie à laquelle nous pensions être destinées.[...]
Pourtant, nous étions encore que des enfants, là aussi. Nous courions entre les quatre coins de cette scène sans jamais nous aventurer au-delà de ses limites, comme si le monde tout entier était là, assez grand pour contenir les rêves de trois filles. Nous faisions semblant d'avoir reçu une balle en plein coeur pour ressusciter peu après. Le ciel se retournait pour devenir un océan dans lequel nous nagions, battant des jambes dans l'eau tandis que nous gardions une main posée sur la scène flottante, l'autre étant libre de jouer à projeter des éclaboussures ou de se tendre vers les baleines qui passaient tout près de nous . La nuit, ce n'était plus le bois dur des planches que nous sentions sous nos doigts , mais le corps doux et chaud d'un oiseau assez grand pour s'arracher à la pesanteur et nous emporter si haut dans les airs que le chagrin n'existait plus. Flossie filait sur une aile et nous disait qu'elle allait plonger au milieu des étoiles pour en devenir une elle-même. Nous partagions une même imagination alors. Une seule et belle pensée. L'idée que nous étions importantes. Et que tout était possible.
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Après s'être fait son injection, Thursday remplit d'air la seringue, puis la planta dans la terre.
- Et un peu pour toi aussi, notre mère la terre, dit-elle, sa tête s'affaissant en tournoyant, jusqu'à ce que son menton s'appuie sur sa poitrine. Pour que tu puisses oublier que toi aussi, tu souffres d'un manque d'amour.
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