Faute avouée est à moitié pardonnée a-t-on coutume de dire. Qu'en est-il en littérature ? En effet, par son sous-titre,
Wassyla Tamzali nous vend une histoire de l'Algérie moderne de l'indépendance à l'horreur du terrorisme islamiste. Et ce qu'elle nous offre tient finalement plus du récit familial au coeur de la Grande Histoire.
Mais elle ne fait que le reconnaitre tout au long du récit, comme elle s'enferre en s'excusant dans des digressions qui lui font bouleverser totalement l'ordre chronologique. Elle semble écrire sans plan préétabli, au fil de ses souvenirs, de ses recherches de son passé et de ses histoires familiales (paternelle et maternelle). Elle cherche à comprendre l'Algérie à travers ce qui lui est arrivé, en reconnaissant la limite d'un angle de vision forcément parcellaire, mais le justifiant par son impossibilité d'y parvenir autrement que par ce biais.
Le lecteur lui pardonnera-t-il ? Moi oui, car j'ai finalement trouvé la réponse aux questions que je me posais sur cette Algérie devenue indépendante grâce aux idéaux du communisme, chantre du tiers-mondisme et retombée ensuite, sans explication apparente, dans les affres de l'islamisme le plus radical. Tamzali ébauche des réponses, aussi peu sûre que nous du flot de l'Histoire en marche. Mais cette ébauche a le mérite d'être sincère et d'éclairer le tableau d'un jour personnel qui me permet de mieux comprendre ce pays, que
L Histoire a fait français pendant quelques années, et qui est devenu aussi le mien d'adoption depuis mon mariage l'an dernier.