En vérité j'ai été plutôt déçue. Je m'attendais à lire l'équivalent du Dictionnaire culturel des mots, que j'affectionne, en bien sûr plus journalistique et accessible.
Ce livre est un recueil des interventions de l'auteur dans l'émission "Le mot du jour" sur France Inter, des années 2000 à 2003.
Donc bien sûr, il s'agit de s'inspirer de l'actualité pour en dégager un mot, souvent symbolique (exemple: "essence" lors de la flambée des prix, "pluriel" lors de la cohabitation Jospin - Chirac, "Risque" en parlant du 11 septembre, etc)
Plusieurs points, rapidement car à 2heures du matin on a tendance à aller à l'essentiel:
1/ Je n'ai pas trouvé le choix des termes analysés forcément toujours judicieux, mais en tout cas jamais aberrant, ce qui est plutôt positif
2/ Par contre le contenu "journaleux", au fur et à mesure du recueil, tend à l'emporter sur le contenu "Erudit". J'adore qu'on me dise d'où viennent les mots... c'est un peu la base du livre! Mais parfois je me suis retrouvée avec un laïus hyper bateau et évident (vrai et sincère je n'en doute pas), du genre la violence et le racisme c'est mal, ayant comme prétexte le fameux mot du jour qu'on ne fait qu'effleurer sans vraiment effeuiller.
J'ai appris des choses (heureusement!) mais pas autant que je l'aurais souhaité, et l'enrobage était agaçant.
Donc je n'en dirai pas plus :)
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L’essence, c’est essentiel : on dirait un mauvais slogan publicitaire, mais ce n’est qu’une tautologie. En effet, essentia vient tout droit du verbe latin esse, qui, par un dérivé populaire, essere, nous a donné estre, être. Désignant la nature de toute chose, le mot essence s’est appliqué à l’alchimie, activité à la fois pratique et symbolique, presque philosophique.
Recherchant la pureté absolue des substances qu’ils cuisinaient, les alchimistes appelèrent essentia, essence, le produit d’une distillation. Cinq opérations de purification : c’était la quinte-essence. Au XVIe siècle, ces essences matérielles étaient donc affaire d’alchimistes : on parle toujours d’essences dans le domaine des parfums et certaines essences végétales s’appellent encore des huiles essentielles.
Malgré les difficultés de la vie sociale quotidienne, malgré les violences que l’on signale un peu partout sur la planète, ou peut-être à cause d’elles, il faut parler de ces jeux Olympiques qui tentent de passionner et de distraire le monde entier.
Chaque nation bombe le torse, pour faire place à un joli plastron de médailles. La multiplication des disciplines et donc des trophées a sans doute pour objet de valoriser sans cesse plus de sports et d’exercices, mais aussi de répartir plus largement l’or, l’argent et le bronze qui vont avec.
Médaille, mot italien passé en français à la Renaissance, vient de la désignation modeste, en latin, d’une monnaie, une demi-monnaie, en fait, puisque le mot medialia vient de medius, « demi ».
Certes, le père des Jeux modernes, Pierre de Coubertin, avait raison de rappeler que l’important est de participer, mais la faiblesse humaine fait que médaille vaut mieux que participation. La France, paraît-il, est déjà joliment médaillée, cette année. Réjouissons-nous, car nos sportifs le méritent, et pour notre fierté nationale. Cependant, le mérite sans médaille, qui n’est pas moindre, ne devrait jamais être oublié.
Comment le mot « blé » est-il devenu synonyme d'argent ? de quoi « fric » est-il le diminutif ? D'où vient l'expression « l'argent n'a pas d'odeur » ? Qu'est-ce qu'une monnaie « sonnante et trébuchante » ? le linguiste et lexicologue Alain Rey présente une histoire de l'argent à travers l'étude du vocabulaire que nous employons pour en parler.
Conférence issue de l'édition 2006 des Rendez-vous de l'Histoire sur le thème « L'Argent, en avoir ou pas ».
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Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002)
© Alain Rey, 2006.
https://rdv-histoire.com/
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