Voici mon retour de lecture sur le livre jeunesse "
Marie Curie : Une femme brillante" de Sophie de Mullenheim.
1919. « Brillante ! » c'est certainement ce que pense la jeune Sophie Cotillon lorsqu'elle rencontre pour la première fois
Marie Curie qui a découvert le radium dans son laboratoire parisien ; là où Sophie Cotillon vient travailler, à la fois intimidée et impatiente.
Outre sa passion pour les sciences, Sophie Cotillon, née Slobodkine, partage avec
Marie Curie la nationalité polonaise.
Aussi, penchées, l'une et l'autre au-dessus de leur paillasse,
Marie Curie va enseigner à son assistante son savoir et sa façon de faire, tout en partageant ses souvenirs.
Pendant ce temps-là, de l'autre côté de l'Atlantique, dans une petite ville du New Jersey, d'autres femmes sont brillantes elles aussi.
Mais au sens littéral du mot. Elles travaillent sur les cadrans lumineux des horloges et la manipulation du radium les rend phosphorescentes dans la nuit.
Hélas, le radium s'il fait des prodiges, est aussi dramatiquement dangereux…
Marie Curie : Une femme brillante est un très bon roman conseillé pour tous, à partir de neuf ans.
Le hasard fait que c'est le second roman jeunesse que je lis presque coup sur coup sur
Marie Curie et j'en suis ravie car cette femme me fascine.
Cette fois-ci, ce n'est pas une biographie romancée mais bel et bien un roman, hyper bien ficelé.
Marie Curie a son propre laboratoire.. enfin.. et elle accepte de travailler avec la jeune Sophie, polonaise comme elle. C'est le moment de plonger dans ses souvenirs, dans ce passé qui lui est parfois douloureux..
Marie Curie est touchante, elle vieillit (même si elle est dans la cinquantaine), sa vue baisse, ses mains sont très abimées.. Serait ce à cause de ce radium qu'elle affectionne tant ? Mais dont elle se méfie malgré tout, elle se pose des questions sur une éventuelle dangerosité. Est ce une bonne idée de l'utiliser pour tout et n'importe quoi.. Elle n'en n'est pas certaine..
En parallèle, nous suivons de jeunes ouvrières, aux Etats-Unis, qui se servent du radium liquide pour noter les chiffres des montres. Elles le mettent dans la bouche pour humecter le pinceau, le rendre plus fin. le soir, elles s'en badigeonnent les lèvres pour sortir, s'en tartinent les ongles, et ne se changent pas toujours après le travail car le radium les rend fluorescentes. Elles font sensation dans les soirées !
Un radium présent un peu partout à cette époque là : dans de l'eau, dans des crèmes de jour, dans des produits pour bébés..
Ce roman est passionnant et fait froid dans le dos car de nos jours nous connaissons parfaitement le danger du radium.
Notre jeune ouvrière va elle aussi le découvrir quand une de ses amies fait des malaises à répétition.
J'ai beaucoup aimé le parallèle entre les ouvrières et la découvreuse du radium.
Nous avons deux points de vue différents même si, à cette époque là,
Marie Curie commence à se poser des questions notamment suite à la baisse de sa vue, qu'elle cache.
J'ai été stupéfaite que le radium serve à tout et n'importe quoi, mais cela a vraiment existé.
J'ai fait des recherches et il y a réellement eu de nombreuses personnes qui utilisaient à cette époque des crèmes au radium ou buvaient tous les matins une fiole d'eau au radium, censées apporter une jeunesse éternelle.
Les ouvrières américaines mettaient réellement des pinceaux enduits de cette substance dans leur bouche, ce qui a évidemment crées des dégâts immenses sur leur santé. En Europe, les ouvrières utilisaient un coton tige.
Marie Curie : Une femme brillante est un excellent roman jeunesse, fort documenté.
Les pages se tournent toutes seules et la plume de Sophie de Mullenheim est fluide, très agréable à lire.
J'ai adoré et je suis ravie d'avoir eu l'occasion de le découvrir en avant première.
Ma note : cinq étoiles :)