Lauréat du prix Nobel de littérature en 1975,
Eugenio Montale, qui a essentiellement gagné sa vie comme journaliste, est avant tout connu comme poète. Sa seule incursion dans le domaine de la fiction est un recueil de nouvelles courtes, Farfalla di Dinard, découpé en deux parties lors de sa parution française chez
Fata Morgana :
La maison aux deux palmiers et
Papillon de Dinard.
Papillon de Dinard contient 25 courts textes. Ces textes sont assez disparates, il est difficile d'y trouver un fil conducteur commun. Montale présentait ces textes comme autobiographiques, il disait même que son livre était « un roman autobiographique ». Ce sont de brefs moments, comme saisis au vol, de moments qui objectivement n'ont rien d'essentiel, mais qui peuvent subjectivement être de sortes de saisissements, d'illuminations, d'un sens qui se révèle, d'une impression vitale, même si ce ne sont pas des événements à proprement parlé. Ce qui frappe également, malgré le fait qu'il s'agisse de prose, c'est le caractère très poétique de textes. Plus qu'une logique de récit, ils portent la marque d'une sensibilité, d'un ressenti, qui résume, qui explique, un pan de l'existence. Ils ont quelque chose d'onirique, avec la logique propre aux rêves. Mais les rêves, on le sait, peuvent révéler bien des choses sur le rêveur, y compris ce qu'il ignore sur lui-même.
Cela a beaucoup de charme, mais c'est un charme quelque peu évanescent, comme le papillon du titre. Une forme de douce ironie est aussi toujours présente. C'est au final assez déconcertant, et je ne suis pas sûre d'avoir saisi tout ce que ces textes sont sensés receler, en particulier le fil autobiographique ne m'est pas apparu, mais je ne connais pas très bien la vie de l'auteur. Je ne sais au final très bien que penser de ces textes. Peut-être en lisant la poésie de l'auteur, des connexions vont se faire.