Oui, un amour de
Kessel. Un parmi tant d'autres car ce n'est pas la fidélité qui qualifie ce grand homme. Grand, dans tous les sens du terme : stature, reporter, écrivain et éternel amoureux. Amoureux oui mais de l'amour, pas des femmes. Car les femmes, il fallait qu'elles soient en admiration devant lui, dévouées corps et âme et plutôt dépendantes. Ce que ne fût pas Germaine Sablon dont il est question ici, et c'est peut-être ce qui l'a perdue...
« Elle est loin d'être une épouse soumise et effacée et n'attend rien de lui, si ce n'est d'être aimée. Pas de soutien matériel, pas d'argent, pas d'engagement. Pas farouche, effrayée par rien ni personne, sûre d'elle, hardie, directe. C'est une femme affranchie. »
Germaine Sablon dont le patronyme est surtout connu par son frère Jean, célèbre chanteur adoré par nos grands-parents. Germaine, chanteuse également, jolie femme de caractère, vive, orgueilleuse, indépendante et très engagée au moment de la Seconde Guerre Mondiale qui n'hésitera pas à investir la Résistance (sous le nom de Tante Aurélie), à rejoindre Londres quand il sera urgent de le faire pour sauver sa vie, et qui repartira ensuite à Alger, en Libye, en Tunisie, et en Italie pour continuer sa mission : aider les troupes françaises grâce à son engagement dans l'Ambulance Hadfield-Spears (service de santé créé par deux ladies anglaises pour l'armée française).
Une femme qui n'est pas passée à la postérité (comme tant d'autres d'ailleurs) mais dont le parcours de vie aurait mérité un véritable hommage.
« Longtemps, on a effacé le rôle des femmes dans la Résistance. Elles ont pourtant montré un courage et une implication à l'égal
des hommes. le cas de Germaine Sablon n'échappe pas à la règle. Les Britanniques la remercieront officiellement. Beau compliment. »
Et c'est ici qu'il faut aussi remercier
Dominique Missika pour avoir sorti de l'ombre cette femme qui fut bien plus qu'un amour de
Kessel.
Et moi je lève mon chapeau en direction de Fanfanouche qui a contribué à cette belle découverte littéraire et humaine.