Je tiens tout d'abord à remercier la maison d'éditions, mais aussi Babelio, puisque j'ai reçu ce livre dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
Je connais bien
Agnès Marot et
Cindy van Wilder, j'ai lu presque toutes leurs oeuvres, le reste étant dans ma Pile à Lire. Leurs plumes me touchent particulièrement, peu importe le style de l'ouvrage. Je les suivais aussi sur les réseaux sociaux, alors j'ai pu voir à quel point leur amitié était forte, et j'avais eu vent de ce livre écrit à 4 mains, je l'attendais donc patiemment.
Quand le sujet est tombé, j'avais un peu peur. le own voices me tient vraiment à coeur, ce qui n'était pas entièrement le cas ici. Mais j'avais tout de même envie de lire ce bouquin, de découvrir cette collaboration, de découvr
ir l'histoire de cette petite bande. Alors, quand le mail est apparu dans mes courriers indésirables (POURQUOI?) je n'ai pas hésité, et j'ai été sélectionnée!
Que dire de ce livre… d'abord, une petite présentation s'impose, mais elle ne rendra pas justice aux personnages, ils sont tous complexes, bien imaginés, je trouve.
Je commence par Méloée, parce que girl power! C'est une jeune fille douce et forte, déterminée, qui ne lâche rien, qui est peut-être un peu trop naïve, parfois, mais qui ne l'est pas ? Et bien sûr, elle fait des erreurs. Des grosses bourdes, mais elle est humaine. Parfois, je me reconnaissais en elle, et s'identifier à un personnage dans un roman me fait toujours un petit quelque chose au coeur.
Rahim, mon doux Rahim… Quel coup de coeur, et à la fois, quelle déception. Enorme coup de coeur pour ce personnage doux, lui aussi fort, plus fort que n'importe qui, d'ailleurs, le mot qui me vient à l'esprit pour le décrire, c'est “pur”. Il est tellement bienveillant malgré tout ce qu'il a traversé dans le passé, tout ce qu'il traverse au présent, aussi. Et oui, lui aussi peut faire des erreurs, mais elles se sont révélées tellement touchantes, et puis, il est humain. Grosse déception parce que… nous n'avons pas son point de vue. Pas vraiment du moins. Seulement des passages de son journal, qui ne font que 2 pages, en général. Et parfois, des lettres, ou petits mots. Alors que toute l'histoire tourne autour de lui, c'est LUI le principal concerné. Alors peut-être que c'était une volonté des auteurices pour ne pas s'approprier quelque chose qu'iels ne connaissent pas, mais je trouve ça dommage malgré tout. Je lirais avec grand plaisir un autre bouquin du point de vue de Rahim.
Mathis, le meilleur ami d'Anton, dont on ne parle pas sur la quatrième de couverture.. Alors que lui aussi est un personnage principal! Queer, engagé, fort, passionné, voilà les mots qui me font penser à lui. Non, il ne se définit pas par son orientation sexuelle ou romantique, mais oui il l'assume, et ça fait tellement de bien de voir cela dans un roman. J'avais besoin d'un personnage comme ça, actuellement, et c'est purement personnel mais je tiens à remercier les auteurices pour ça.
Je finis par Anton, qui est le personnage qui m'a le moins plu, le moins parlé, au final. Il est là pour montrer le contraste, les cachoteries qu'on peut faire derrière un écran, il montre aussi et surtout que tout être humain peut se foirer, dans la vie. Que tout n'est pas noir ou blanc, mais… Je n'ai pas réussi à accrocher à ce personnage. Je n'avais pas de compassion pour lui, de peine ou de pitié. Ni de colère, juste une certaine indifférence, peut-être parce que j'avais d'autres coups de coeur, je ne sais pas, mais c'est lui qui a rendu ma lecture un peu plus longue et difficile. Malgré tout, je dois reconnaître qu'il est bien construit.
Il y a des tas de personnages secondaires. Des associations. C'est un regroupement de personnages, et si vous me connaissez, vous savez que le trop plein de personnages me perd rapidement, j'ai une toute petite mémoire, mais ca a été pour le coup. Il faut dire qu'ils ne sont pas souvent présents. Je me demande si c'était le but que Lea soit le gros cliché de la white savior énervante, ou si ce n'était pas fait exprès, je préfère l'option caricature, même si je trouve ça bof, mais si ce n'est pas le cas… je n'aime pas trop trop.
Mention spécial pour Charles, j'ai juste adoré ce personnage!
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TousDebout, c'est leur mouvement, leur ras-le-bol à eux. le moment “barricadé” (oui j'ai peur de spoiler) était si… fort ? Incroyable, j'avais des frissons en lisant, et je ne pouvais lâcher le bouquin. On n'a pas vraiment l'habitude de voir cette solidarité, cette entraide dans les livres YA, les histoires qui se passent dans les années lycées, je trouve, et c'est fort dommage.
En bref, c'est un cri du coeur, un besoin de dire stop. Un livre touchant, même si je le redis, oui j'aurais préféré avo
ir le point de vue de Rahim, et du coup, un own voices. Mais je ne souhaite pas jeter la pierre aux auteurices. Je suis reconnaissante qu'il y ait un personnage comme Mathis dans ce livre. Reconnaissante que la représentation queer soit présente. Je ne lisais plus trop de livres de cette maison d'éditions depuis un certain temps parce que j'avais l'impression que les histoires se ressemblaient, parfois, mais je vais me pencher à nouveau vers cette dernière.