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Sika Fakambi (Traducteur)
EAN : 9782226478368
224 pages
Albin Michel (03/01/2024)
3.63/5   49 notes
Résumé :
Alors que l'Amérique est en proie au chaos, aux catastrophes climatiques et à des pannes massives, le quartier de First Street, à Charlottesville (Virginie), est attaqué par des suprémacistes blancs. Un petit groupe hétéroclite parvient à fuir les enragés à bord d'un bus abandonné.
Avec à sa tête une jeune femme noire, Da'Naisha Love, il trouve refuge à Monticello, la plantation historique de Thomas Jefferson, une terre désertée de tous, sauf de ses fantômes.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Ils sont seize, seize empêtrés dans le démantèlement comme une armada de Robinsons échoués de leur propre vie, dans un monde qu'ils connaissent pourtant. Des « milices de supermarché » à l'idéal de blancheur exclusive ont pris la ville à la gorge, la mettant à feu et à sang, dans un chaos exacerbé par la crise climatique. Ils sont ainsi seize à retrouver refuge en urgence à Monticello, l'ancien domaine de Thomas Jefferson, sur des terres emblématiques marquées par l'esclavagisme.
Da'Naisha Love est arrachée à sa vie d'étudiante, elle connaît déjà Monticello pour y avoir travaillé un été, et elle connaît aussi l'existence d'une extension à son patronyme, agrafée à « l'histoire complexe de sa descendance ». C'est MaViolet qui l'a transmis à sa mère avant elle, et c'est justement avec MaViolet et « ses mains tremblantes » qu'elle a quitté First Street à bord du Jaunt pour Monticello, avec aussi son petit copain Knox, son ancien petit copain Devin muni de son « intense dose de colère », et ses voisins, blancs à de rares exception. Et aussi avec quelques rengaines cauchemardesques en guise de souvenirs de First Street, dont ce garçon qui ricanait derrière la vitre du pick-up.
On apprendra à connaître l'équipage improvisé, notamment la violence latente de deux d'entre eux. On l'apprendra par le récit de Love en personne, l'unique narratrice. Un équipage tout d'abord amené à se suspecter avant de se solidariser peu à peu, pour finir par créer un cocon de défense vacillante dans Monticello avec des liens de plus en plus forts et fraternels, tous blottis contre un monde extérieur déchiré par la recrudescence de la haine, pesant comme une menace de plus en plus sourde.

État de Virginie, la collection Terres d'Amérique nous invite dans ce premier roman court et incisif de Jocelyn Nicole Johnson au sein d' « un nouvel âge sombre où tout s'est vu affranchi », aux teintes apocalyptiques, à peine futuriste, à peine dystopique. Un roman percutant et lancinant, dont une des grandes réussites sera le dosage de la distance temporelle, entre un présent inspiré d'émeutes comme celle d'Unite the Right à Charlottesville, et un passé hanté par les fantômes de l'esclavagisme, déjà prophétique par la voix trouble de son président Jefferson, prédisant « des convulsions qui ne pourraient qu'aboutir à l'extermination de l'une ou l'autre race». Il nous fait vaciller dans le chaos d'une société encore aux prises avec les questions raciales par sa radicale mise en situation et par le magnétisme de son écriture, mais il nous lie aussi d'empathie envers les personnages, grâce aux soubresauts d'humanité et de tendresse qu'ils conforrtent dans leur refuge.
On pense à Toni Morrison pour l'esclavagisme, on pense aussi à Colson Whitehead pour l'ancrage de la question raciale dans un lieu, ici l'emblématique Monticello. Dans une moindre mesure on pense aussi à Anthony Doerr et la transmission par les livres et la culture, seul antidote à la bêtise humaine par ici. Bref, que du beau monde.

Merci à Francis Geffard et à la collection Terres d'Amérique !
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This is the end… (again) En tout cas, la fin du monde tel que nous le connaissons. Un jour, les avions cessent de voler. La société se délite. Pourquoi ? Nul ne le sait et nul ne s'en préoccupe. Car il s'agit à présent de survivre. En effet, les vieux antagonismes, les vieilles haines ressortent. Da'Naisha est obligée de fuir sa maison, son quartier, agressée par une bande de suprémacistes blancs persuadés de la justesse de leur combat archaïque.
Le post-apocalyptique n'est ici qu'un prétexte. On apprend dans les premières lignes que la société a fini par tomber, minée par les erreurs, le réchauffement climatique. Avec comme symbole la chute des avions. Mais l'autrice ne s'appesantit pas sur les causes. Elle les effleure à peine. Ce n'est pas ce qui l'intéresse. Elle veut nous parler d'une femme et de son destin. D'une descendante de Thomas Jefferson et d'une esclave. D'un blanc président (le troisième) des États-Unis, un des principaux rédacteurs de la déclaration d'indépendance de ce pays et d'une noire, esclave au service de ce même homme. Donc soumise à sa volonté. Peut-il être question d'amour ici ? Cela me rappelle le questionnement posé dans le très fort et capital Liens de sang d'Octavia E. Butler. Car Da'Naisha est l'arrière-… -petite-fille du « grand » homme. Quel lien peut-elle avoir avec cette figure historique ? D'autant que cette filiation a été reconnue officiellement : la grand-mère de Da'Naisha a eu droit à une cérémonie, avec les autres descendant.e.s. Et même si tout cela reste peu clair, peu apprécié de pas mal de personnes, Da'Naisha sent comme un lien. Aussi, quand elle fuit la menace armée avec un petit groupe de voisins, elle se dirige d'instinct vers l'ancienne demeure de Thomas Jefferson, devenue musée, où elle a travaillé comme gardienne. Symbolique.

Mon nom dans le noir est avant tout une histoire de personnages et de leurs liens, de leurs interactions et de leurs questionnements. Ces êtres d'encre et de papier m'ont, dans l'ensemble, paru réussis. Ils sont entiers, ont des avis tranchés, mais restent crédibles, sans manichéisme. Malgré quelques stéréotypes, heureusement atténués par la suite. Dans des situations d'urgence, on en revient aux fondamentaux, à ses croyances les plus brutes, les plus ancrées. Aux haines les plus fortes. Et on assiste donc à des échanges importants, sur des sujets importants. Mais tout cela ne pèse pas sur le rythme du récit.

Car, si la narration sait prendre son temps, elle ne traîne pas en longueur. le roman ne fait qu'un peu plus de deux cents pages. Donc il faut aller à l'essentiel. Comme je l'ai écrit plus haut, ce qui intéresse Jocelyn Nicole Johnson, ce sont les interactions entre les personnages, leurs relations. Entre eux et aux lieux. Les scènes d'action sont donc rares et assez rapides. On en voit les effets, mais l'autrice ne s'attarde pas sur les moments de violence. Vie et mort sont tragiquement, classiquement mêlées.

Ce roman est pour moi le constat d'un échec. Il est en effet tragique de voir que l'on ne peut pas imaginer un avenir commun entre noirs et blancs aux États-Unis. Dans tellement d'oeuvres de fiction, la moindre étincelle est prétexte à explosion. À lire ce roman, le noirs vivent toujours avec la crainte de voir leurs voisins blancs se retourner contre eux. Et une période de répression, d'esclavage, revenir. le passé a été dur et a laissé des traces qui semblent indélébiles. D'ailleurs, la présence d'un blanc dans un groupe tout d'abord composé uniquement de noirs entraîne des réticences, des refus difficilement surmontés. Que ce soit comme ça à l'époque où Octavia E. Butler écrivait (à la fin du XXe siècle), c'est déjà triste. Mais qu'en 2023 (2024 maintenant), ce constat soit le même, avec la même violence (qu'on pense à la rage contenue dans L'Architecte de la vengeance de Tochi Onyebuchi ou le moins réussi Babel de R.F. Kuang). Mais sans aller jusque là, l'opposition est toujours présente, plus ou moins forte. Comme dans les récits de Colson Whitehead, par exemple (L'Intuitionniste). Et cela se prolonge avec les amérindiens chez Louise Erdrich (La Sentence). Pas rassurant, tout cela. Surtout quand on songe aux débats interminables, violents et passionnés menés en France avec la loi sur l'immigration, avec les faits divers montés en épingle par des médias avides de sensationnalisme et d'audience. Si l'on en croit ces récits, l'avenir est bien sombre.

Mon nom dans le noir est un roman fort : il campe des femmes et des hommes face à la haine qui resurgit sans cesse. Il montre qu'on peut résister, qu'il faut résister. Mais que les forces de la colère sont fortes et reviennent sans cesse, malgré tout. Un livre pessimiste, mais utile en ces temps de troubles.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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En choisissant la dystopie pour son premier roman, Jocelyn Nicole Johnson engage un questionnement sur les événements récents qui ont touché les États Unis et qui constituent une menace à l'approche des élections.
En 2017, un suprémaciste blanc a foncé avec sa voiture dans un groupe pacifique s'opposant à un rassemblement d'Unite the Right à Charlottesville, en Virginie, tuant une jeune femme, et en blessant des dizaines d'autres. En 2021, l'assaut du Capitole par les partisans de Trump a représenté une menace sévère contre les institutions démocratiques et a révélé un abîme de haine et de violence chez certains américains.

La dystopie n'est donc ici qu'un procédé littéraire pour évoquer un danger qui n'est pas advenu mais qui pourrait se produire dans un avenir proche.
Après un été marqué par le réchauffement climatique avec des incendies de forêt et des vagues de chaleur extrêmes, la côte Est est désormais frappée par « de grandes et terribles tempêtes » qui perturbent les transports, mettent hors service le réseau électrique et les téléphones portables. La situation politique est tout aussi chaotique lorsque des hordes de suprémacistes blancs lourdement armés, débarquent à Charlottesvillepour brûler les quartiers et exterminer les habitants.
Da'Naisha Hemings Love, la narratrice noire, connaît ce climat de tension et de racisme depuis l'enfance.
"Toute ma vie, je crois, j'ai connu cette recrudescence de haine et de violence envers celles et ceux qui me ressemblent. Des vagues d'hommes qui deferlaient dans notre ville, venant de tout l'Etat, de tout le pays."

Un groupe d'habitants parvient à s'enfuir et rejoint Monticello, la plantation de Thomas Jefferson au sommet d'une colline.
" Nous étions presque tous voisins, nous avions presque tous la peau brune ou noire et nous étions seize en tout. le plus jeune d'entre nous avait à peine trois mois. À soixante-dix-huit ans, MaViolet était notre doyenne”.
Da'Naisha, qui est par ailleurs une descendante de Thomas Jefferson et de Sally Hemings, son esclave noire, note l'ironie du fait que leur  survie dépend de cette plantation qui a vu mourir nombre de leurs ancêtres.
Elle souligne également l'ambiguïté d'un homme qui considérait l'esclavage comme une "dépravation morale" et qui possédait pourtant un nombre considérable d'esclaves. L'historiographie autour de Jefferson est une longue litanie d'éloges appuyés et cet homme d'état bénéficie d'une grande indulgence et d'une vénération certaine aux États-Unis.

Tout en réglant ses comptes avec son ancêtre prestigieux, Naisha pointe le doigt sur la façon dont le passé brutal de l'esclavage résonne encore fortement dans l'Amérique contemporaine.
Ainsi situer le roman sur cette plantation est d'une grande force symbolique pour nouer ce lien entre passé, présent et futur hypothétique. L'autrice insiste sur l'idée que  l'histoire de l'esclavage façonne encore les trajectoires actuelles et que le regard racialiste a survécu à l'abolition.

Cloîtrés dans leur luxueux refuge, le groupe organise la survie mais ne peut ignorer la menace des milices blanches qui rôdent en permanence et proclament leur terrifiant message : “J'ai le privilège d'être autorisé à parler au nom des Vrais Hommes, au nom des Patriotes. Ils déclarent : Nous avons été choisis pour purger le grand État de Virginie de ses ténèbres. Ils déclarent : Nous nous engageons à faire ce qu'il faudra pour restaurer notre Héritage ! Nos Monuments ! Notre Sang !”.

Jocelyn Nicole Johnson nous plonge dans l'angoisse en décrivant ces cortèges de 4x4 noirs recouverts de drapeaux américains, ou ces tracts d'une bêtise ignoble qui martelent : " Expulsez-les car elles ne peuvent pas faire de bébés blancs, avec le dessin d'une femme noire enceinte, tout en ventre, en fesses, gros nichons et bouche lippue."
Si la littérature dystopique revendique une mission préventive, la volonté de mettre en garde contre les dérives ou les dangers d'une idéologie, il faut saluer le talent de cette autrice qui remplit parfaitement sa mission dans un roman court mais percutant.
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Ce roman n'est pas vraiment celui que vous croyez, celui que j'imaginais. Mon nom dans le noir nous plonge effectivement dans un avenir très proche, mais c'est davantage un prétexte qu'une idée maîtresse pour Jocelyn Nicole Johnson.

Des émeutes ravagent les États-Unis, plus désunis que jamais. Une situation visiblement hors de contrôle, dont l'envahissement récent du Capitole n'était que les prémisses. Des Blancs veulent retrouver « leur place », par la force. Par la terreur, la destruction. le pire de l'Homme à l'oeuvre.

Ce roman qui s'annonçait d'anticipation, apocalyptique voire dystopique, se révèle différent. Cet environnement restera paradoxalement en arrière-plan durant une bonne partie du récit.

Il va se focaliser sur un petit groupe de rescapés, suite à la destruction de leur quartier, qui va se réfugier dans un lieu historique, sur les hauteurs de Charlottesville, dans l'ancienne maison de Thomas Jefferson devenue musée. Des personnes de toutes origines, qui vont devoir s'entendre, se comprendre, s'écouter, entrer en symbiose pour créer leur petit monde loin des tumultes (qui ne sont pourtant pas bien éloignés).

Les réminiscences du passé prennent toutes leurs places dans cette histoire, racontée avec un ton plus pondéré et distancié que ce qu'on pourrait imaginer dans une telle situation.

Le roman est très court, deux cents pages à peine, peu d'action, peu de situations fortes, l'autrice se focalise sur son groupe de personnages, sur leurs interactions.

La question raciale comme la condition sociale sont au centre. Et sur la notion de résistance. le lieu n'y est pas étranger. Da'Naisha Love est une jeune femme noire qui est chez elle, d'une certaine manière ; vous comprendrez pourquoi en lisant le livre.

Thomas Jefferson était un président qui a beaucoup réfléchi sur l'esclavage dans les années 1700, s'est beaucoup interrogé, entouré de ses propres esclaves. Il disait à l'époque que les communautés blanches et noires étaient irréconciliables. Certains tendent depuis à lui donner raison, dramatiquement.

Sauf que Da'Naisha refuse cet état de fait et va travailler à construire une communauté un peu utopique dans ce lieu musée, entourée de vestiges d'un passé où les personnes de couleur étaient traitées comme des inférieurs. Et l'autrice raconte joliment qu'une autre voie est possible, même dans un monde crépusculaire.

Le roman est assez étrange, il ne se passe vraiment pas grand-chose, la majorité du texte racontant le quotidien de ce groupe, et sa découverte de la maison et de la plantation de Jefferson.

J'aurais vraiment aimé davantage de développements, que le récit reste moins à la surface des choses concernant le monde décrit. Mais ce qu'il raconte du monde passé est riche d'enseignements.

Mon nom dans le noir est un roman porté par ses personnages du quotidien, Jocelyn Nicole Johnson faisant le choix de les raconter plutôt que le monde qui se déchire. C'est son originalité.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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« Mon nom dans le noir » de Jocelyn Nicole Johnson a été finaliste de nombreux prix prestigieux et c'est son tout premier roman. Précédé d'éloges la plaçant dans la droite lignée d'une Toni Morrison ou bien encore de Colson Whitehead (excusez du peu), on peut avoir deux types de réaction face à autant de références prestigieuses : se dire que s'est bien trop présomptueux, précipité ou bien encore cela peut mettre une sacrée pression à l'auteure. Là, en l'occurrence, après un démarrage avec un temps nécessaire pour s'imprégner d'un univers dystopique, on relève assez rapidement le talent de Jocelyn Nicole Johnson. Nous sommes à Charlottesville en Virginie. Les Afro-américains de cette ville voient défiler les semaines et s'installer, peu à peu, un climat d'émeutes visant à écarter les noirs de cet Etat des Etats-Unis. L'Amérique plonge dans la guerre civile, on pourrait même parler de guerre « raciale » provoquée par des suprémacistes blancs. Il y a une profonde angoisse qui traverse ce roman. La question en filigrane c'est : « Et si cette dystopie devenait réalité ? » L'Amérique traverse des temps difficiles. L'élection 2024 voit s'affronter deux conceptions de la société. Les Républicains les plus extrémistes qui soutiennent Trump ne sont pas sans menace pour l'équilibre, déjà précaire, de la société américaine. On sent que le basculement dans une confrontation violente entre communautés n'est pas si utopique que cela malheureusement. Certains discours du candidat républicain font froid dans le dos. On ne peut s'empêcher, en lisant ce roman, qui nous montre un groupe d'une dizaine de personnes noirs tenter de sauver leur vie sur la plantation historique de Thomas Jefferson, de songer au contexte politique si angoissant et particulier de 2024. Un livre qui s'inscrit donc, plus que jamais, dans un contexte de cauchemars d'où remontent les fantômes du passé : l'esclavage, la ségrégation, le racisme. Pour les noirs américains, le traumatisme est entier et toujours très présent. La crainte d'une accentuation d'une réalité déjà très difficile est omniprésente. Finalement l'arrivée au pouvoir de Barack Obama n'aura été qu'un coup d'épée dans l'eau. 15 ans après, rien n'a vraiment changé. Je recommande ce roman dystopique qui souligne avec un talent admirable les points de tensions de la société américaine. C'est superbement écrit, pleins d'émotion, d'une acuité saisissante et puis cette fin qui moi m'a bouleversé. Un grand livre d'une auteure à suivre.
Lien : https://thedude524.com/2024/..
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critiques presse (1)
LaCroix
26 janvier 2024
Ce roman aussi court que prometteur invite à une réflexion profonde sur les questions raciales, sociales et politiques en explorant avec finesse les complexités de l'histoire américaine.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Les armes étaient à mes yeux les instruments d'un pouvoir arbitraire, le risque possiblement fatal de méjuger la valeur d'un autre être que soi.
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Bien sûr que c’étaient les mêmes hommes qui bloquaient la route, même si je ne voulais pas encore me résoudre à y croire. J’aurais voulu croire qu’ils avaient rangé leurs armes, qu'ils s'étaient débarrassés de l’odeur d’essence qui leur collait aux mains, et qu’ils se servaient maintenant de ces mêmes mains pour caresser leurs femmes ou porter leurs enfants. Qu’ils s’en serviraient pour accomplir quelque chose d’utile, pour réparer, même. Car qui au juste pouvait bien profiter de cette faillite du monde ? (p. 162-163)
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Ils ont tous crashé en même temps, et c'est alors que j'ai vu de mes yeux un avion à réaction et un hélicoptère sanitaire tomber en chute libre au milieu d'un ciel d'avril sans pluie.
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Je me disais que si nous n'étions pas là pour supplier les docteurs de tout essayer pour la sauver, ils ne prendraient pas soin de son précieux corps. Ils la méjugeraient, elle et son incommensurable valeur. (125)
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À cette table ronde, un descendant noir en gilet et boutons de manchette racontait avoir passé de nombreuses années à retracer l'histoire de sa famille. Il avait un conseil à donner : quand vous contactez une personne blanche à laquelle vous pourriez être lié par le sang ou par l'esclavage, ne lui dites pas que vous êtes noir, pas avant la fin de votre conversation téléphonique. (87)
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Vidéo de Jocelyn Nicole Johnson
Les Éclaireurs de Dialogues, le podcast de la librairie Dialogues, à Brest.
Dans cet épisode, nos libraires du rayon littérature, Julien, Rozenn, Laure et Nolwenn, vous livrent leurs premiers coups de coeurs de la rentrée de janvier 2024.
Voici les romans conseillés dans cet épisode :
La Fille de Lake Placid, de Marie Charrel (éd. Les Pérégrines) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23109440-la-fille-de-lake-placid-marie-charrel-les-peregrines ;
Ceux qui appartiennent au jour, d'Emma Doude van Troostwijk (éd. Minuit): https://www.librairiedialogues.fr/livre/23012111-ceux-qui-appartiennent-au-jour-emma-doude-van-troostwijk-les-editions-de-minuit ; 
Du même bois, de Marion Fayolle (éd. Gallimard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22871516-du-meme-bois-marion-fayolle-gallimard ;
Mon nom dans le noir, de Jocelyn Nicole Johnson (éd. Albin Michel) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23047285-mon-nom-dans-le-noir-jocelyn-nicole-johnson-albin-michel ; 
Une simple intervention, de Yael Inokai (éd. Zoé) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23113442-une-simple-intervention-yael-inokai-zoe ; 
La Langue des choses cachées, de Cécile Coulon (éd. L'Iconoclaste) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23140391-la-langue-des-choses-cachees-cecile-coulon-l-iconoclaste ; 
Arctique solaire, de Sophie van der Linden (éd. Denoël) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22914881-arctique-solaire-sophie-van-der-linden-denoel ; 
Kintsugi, d'Isabelle Gutierrez (éd. La Fosse aux ours) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23109315-kintsugi-isabel-gutierrez-fosse-aux-ours.
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