Happy Birthday to you Dorrit, happy birthday to you Dorrit, happy...oui, je sais, à la longue, ça devient chiant...
Bref, Dorrit, 50 ans depuis l'avant-veille au soir , célibataire sans enfants, doit y goûter bien peu à ce chant des sirènes n'ayant pour seul et unique objectif que de la rappeler à l'ordre : elle est devenue " superflue ",le temps est venu d'intégrer
l'Unité !
Sans aucun moyen de communiquer avec l'extérieur, les nouveaux arrivants devront rapidement se faire à l'idée qu'à moins de pratiquer le Garcimore Copperfield steil, aucun moyen d'en réchapper.
Contrairement au club Med, le créneau de la boîte serait plutôt le bonheur si je peux !
Des activités ludiques et variées sont dès lors proposées pour contenter le plus grand nombre. Jugez par vous-même :
- courrier, internet, iPhoune 56 PQ, nada.
- happy hour sur les expériences scientifiques dont vous êtes le héros histoire de faire avancer la médecine et par la même le rencart avec la grande faucheuse.
- enfin, l'incontournable mais toujours ultra plébiscité don d'organe contraint à volonté, qui son poumon, qui son foie, qui son oeil, qui sauraaaa...♪ aloue-tteee gentille aloue-tteeee ♫.
Autant dire un ravissement journalier quasi insoutenable jusqu'à ce que ne survienne le legs final, synonyme de nuit éternelle.
Le compte à rebours est lancé. le générateur de peur et de souffrance activé.
Un premier roman époustouflant, rien de moins !
Une dystopie glaçante de vraisemblance qui pourrait laisser une légère amertume en bouche. Habile mélange de Soleil Vert version 2.0 et de la série télévisée le Prisonnier, Holmqvist cultive un univers anxiogène jusqu'au-boutiste tout en y insufflant une prodigieuse espérance.
La donne a changé. le temps est désormais compté d'où cette impérative urgence d'amitié, d'amour, de consistance pour tous ces morts en sursis. Ce nouvel environnement totalement hermétique devient paradoxalement un accélérateur de vie.
L'histoire est habile. L'écriture captivante. le propos et le questionnement induit très loin d'être inconcevables. Un excellent moment de lecture !
L'Unité : mériterait de se vendre à la pelle !
4,5/5