Le truc avec Emmanuel Grand, c'est qu'on est presque voisins.
Donc bien sûr j'avais eu vent de ses bouquins.
Donc bien sûr j'ai maintes fois été tentée de les lire, maintes fois contrée par Lolokiprocrastine, une copine du genre collante je t'expliquerai.
Le truc avec Emmanuel Grand, c'est qu'un soir de juillet dernier voilà-t-y pas que je le rencontre chez des potes au hasard d'une fiesta (une teuf hein, pas la voiture)
Zicmu à donf… bonjour, bonsoir, Emmanuel, Lolo, enchanté, ravie, tout ça.
Zicmu à donf toujours… longue et affable conversation à thématiques diverses – l'écriture, la lecture, sa progéniture, ma progéniture, les vacances en voiture (la voiture là c'est surtout pour la rime bien sûr) – au bout de laquelle je promets (enfin, je me promets, parce que Manu, lui, il a rien demandé) de lire au moins un de ses deux romans avant la fin de l'année (un troisième opus est dans les starting-blocks si j'ai bien tout compris). Les congés se pointant à grands pas qui plus outre, un polar pour l'été c'était pas la mauvaise idée.
En éventail de doigts de pieds sur une plage de l'île lumineuse (dit l'office du tourisme) où j'avachis d'ordinaire ma torpeur aoûtienne, j'ai donc ouvert Terminus Belz.
Niveau escale insulaire et embruns atlantiques, à une ou deux saisons près j'étais plutôt raccord. Niveau ambiance en revanche c'était nettement plus calme sous mes orteils que du côté des récifs de Belz, Enez Ar Droc'h, l'île des fous (dit l'office du tourisme mais à vérifier).
Emmanuel Grand y plonge l'essentiel de son intrigue, un îlot fictif inspiré de Groix (dit-il), microcosme d'irréductibles marins-pêcheurs armoricains peuplé de mythes fantastiques non moins irréductibles voire tout aussi bretonnants. Cerise sur le cargo, le débarquement inopportun d'un jeune réfugié ukrainien, ainsi que d'un impitoyable gang de mafieux roumains lancé aux trousses d'icelui, plombera un peu plus encore l'atmosphère qui n'en demandait pas tant pour partir en quenouille.
Thriller un brin oppressant mêlant le réel au surnaturel, l'enquête policière et la chronique sociale, ce premier roman d'Emmanuel Grand se révèle assez prenant, agréable à lire et habilement structuré. Certes, il n'ambitionne pas de concurrencer Lehane ou Stephen King mais dans le genre, et malgré parfois quelques clichés ou petites longueurs, Terminus Belz tient plutôt bien la mer.
Lien :
http://minimalyks.tumblr.com/