Un changement d'éditeur, peut-il provoquer un tournant dans la carrière d'un auteur ?
Il faut dire que depuis l'annonce de l'arrivée de @nicolas_feuz chez
Dicker, le petit monde littéraire suisse était dans l'attente de ce polar ! Les uns, heureux de retrouver leur auteur fétiche, les autres, curieux de voir les effets du changement ! Appartenant plutôt à la deuxième catégorie, j'étais prête à dégainer mes habituels arguments... Mais aujourd'hui, je pense que
Nicolas Feuz a franchi un nouveau palier dans sa vie d'écrivain !
Une bien sordide affaire ébranle la Suisse-romande : un tueur s'amuse à oblitérer des colis postaux avec des timbres fabriqués à partir de chair humaine. Il n'en faut pas moins pour que la police genevoise soit sur les dents. Et c'est à l'inspectrice Ana Bartomeu que l'on confie l'affaire. L'inspectrice, déprimée, en surpoids et malade, se lance dans une course contre la montre effrénée pour démasquer ce psychopathe que la presse surnomme déjà "
le philatéliste".
En parallèle, nous suivons Sam, enfant harcelé, dans un épisode sombre de 1984, mais aussi Veronique Dabrowska, femme traquée par un amant virtuel inquiétant. Et pour découvrir ce qui lie tous les protagonistes, il vous faudra patienter jusqu'aux toutes dernières pages.
Si le livre s'ouvre avec une scène bien sanglante habituelle chez
Nicolas Feuz, la suite du récit prend une tournure légèrement différente que dans ses précédents romans. Dans "
le philatéliste" point grosses ficelles, ni de multiplications de scènes sanglantes. L'intrigue se construit doucement, se développe pour enfin s'accélérer jusqu'au point de rupture, avec un dénouement plutôt inattendu. L'auteur nous balade de ville en ville, de suspect en suspect, de piste en piste. Il prend le temps de soigner le décor. Les personnages sont torturés, hantés par leur passé, mais humains et attachants. de même, le suspens et les cliffhanger sont extrêmement bien maîtrisés grâce notamment à un rythme croissant. Ce qui rend la lecture terriblement addictive.
Un vrai bon polar qui fera date dans la carrière de
Nicolas Feuz. Sa plume semble plus affûtée que jamais !