Un Genevois qui se rendait dans le Jura, c'était un peu comme un Parisien qui se rendait dans le Berry : Le choc du citadin arrivant dans une campagne reculée.
Sur la route, même régime : ni dépassements intempestifs, ni coups de klaxon. Les bouchons genevois étaient aussi célèbres que les bouchons lyonnais, mais ils n'avaient pas la même saveur.
Genève connaissait les mêmes embouteillages que Paris aux heures de pointe, sauf qu’on était en Suisse, pays du respect et de la discrétion où les célébrités aimaient notoirement se ressourcer – on ne les abordait pas dans la rue, on leur fichait la paix. Sur la route, même régime : ni dépassements intempestifs, ni coups de klaxon. Les bouchons genevois étaient aussi célèbres que les bouchons lyonnais, mais ils n’avaient pas la même saveur. On attendait, sans trop d’impatience. Ça faisait partie du quotidien.
En voici un court extrait de la page 122 :
« L'autoroute serpentait à travers des vallées qui, aux yeux de Morin, semblaient mornes et d'une autre époque. Un Genevois qui se rendait dans le Jura, c'était un peu comme un Parisien qui se rendait dans le Berry : le choc du citadin arrivant dans une campagne reculée. Il ne pouvait pas imaginer qu'il faisait bon y vivre, alors que pour les natifs de ces régions, Genève était synonyme de cauchemar : trop de bruit, de stress et de pollution. D'ailleurs, la neige était ici plus abondante, plus blanche, mais aussi moins oppressante que dans les grandes villes. »
Pour les psychiatres, il existait seulement des personnes narcissiques d'un côté et des relations perverties de l'autre.
Les gens n'acceptent plus la fatalité. Derrière toute catastrophe, il faut trouver un coupable.