Une belle soirée de partage autour des coups de coeur de nos libraires !
Ci-dessous les romans présentés :
- La nuit des pères, Gaëlle Josse, Notablia
- Les enfants endormis, Anthony Passeron, Globe
- Chien 51, Laurent Gaudé, Actes Sud
- L'odyssée de Sven, Nathaniel Ian Miller, Buchet Chastel
- Qui sait, Pauline Delabroy-Allard, Gallimard
- Biche, Mona Messine, Livres Agités
- La mémoire de l'eau, Miranda Cowley Heller, Les Presses de la Cité
- Chouette, Claire Oshetsky, Phébus
- le goûter du lion, Ogawa Ito, Picquier
- Que reviennent ceux qui sont loin, Pierre Adrian, Gallimard
- La femme du deuxième étage, Jurica Pavicic, Agullo
- Un profond sommeil, Tiffany Quay Tyson, Sonatine
- On était des loups, Sandrine Collette, JC Lattès
- Hors la loi, Anna North, Stock
- Frankenstein et Cléopâtre, Coco Mellors, éditions Anne Carrière
- Les marins ne savent pas nager, Dominique Scali, La Peuplade
- L'été où tout a fondu, Tiffany McDaniel, Gallmeister
- Fantaisies guérillères, Guillaume Lebrun, Christian Bourgois
- Trois soeurs, Laura Poggioli, L'Iconoclaste
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Jonas se détourne pour contempler la partie sauvage et inhabitée de l'étang, envahie par les roseaux et les joncs. Là ou notre amitié s'est scellée. Un petit garçon caché dans les arbres, à califourchon sur une branche basse et une grande bringue en colère qui avait envie de mourir. L'arbre est toujours là, mais il s'élève haut dans le ciel à présent.
- [...]L’eau était comment ?
- Parfaite. Fraîche.
Il y a deux choses qu’on ne regrette jamais dans la vie, m’a toujours dit
ma mère : un bébé et un bain. Ce doit être le meilleur conseil qu’elle m’ait
donné. Même début juin, quand il fait encore froid, alors que je contemple
l’océan saumâtre, jalouse des phoques qui pointent leurs vilaines faces
difformes et attirent les requins dans ces eaux, je l’entends dans ma tête qui
m’exhorte à me jeter à l’eau.
Dans la famille de ma mère, divorce est un mot de cette lettre comme un autre. Un mot qu'on pourrait facilement remplacer par dommage ou tant pis. Ses deux parents se sont mariés trois fois.
Il m'embrasse avec l'intensité de chaque jour chaque année passées à s'aimer. A présent quand je m'écarte de lui c'est une souffrance.
— Pourquoi tu fais ça ? Tu le fais exprès pour me compliquer la vie !
Jack jette la clé par terre et claque la porte de la véranda.
— Je sais pas comment tu fais pour supporter d’être marié à cette
garce ! lance-t-il à son père avant de s’éloigner à grands pas en direction
des chambres.
— Excellente question, s’esclaffe Peter.
— Tu plaisantes ?
— Détends-toi. C’est un adolescent. Il est censé être insolent avec sa
mère. Il faut bien qu’il coupe le cordon.
Tout mon être se hérisse. Rien n’est plus crispant que quelqu’un qui
vous demande de vous détendre.
— Insolent ? Il m’a traitée de garce. Et tu l’encourages en riant.
— Donc c’est ma faute ?
— Bien sûr que non, dis-je, exaspérée. Mais il calque son
comportement sur le tien.
Peter se lève.
— Je vais chercher des cigarettes en ville.
J’ai fait mon choix : renoncer à cet amour qui bat, douloureux, pour un amour d’un autre genre. Un amour patient. Un amour solide. Mais la souffrance est là, aiguë.
La période morose entre la fin de l'été et la rentrée des classes. C'est un jour pour aller acheter des chaussures à Stride Rite - et se faire offrir un bretzel gratuit et une bande dessinée. Ni tonnerre ni éclair , ni grêle ni soufre , simplement un ciel lourd et bas. Mais aujourd'hui Anna part en pension dans le New Hampshire.
Cà me plaît de penser que les arbres poussent vers le haut et vers le bas à la fois. J'aimerais qu'on puisse en faire autant.
Le vide créé par l'éloignement de son corps le manque familier en moi qui se rouvre.