Malabar n’est pas la version costaude du Carambar, c’est juste le nom d’un quartier et je n’y ai pas croisé de mecs qui faisaient du culturisme.
Ce polar est plus un roman qui va se servir d’un crime (qui n’arrivera pas tout de suite) pour nous montrer les facettes de la culture des Parsis (originaires d’Iran et pratiquant le zoroastrisme), en Inde.
Cela m’a permis de découvrir tous les droits que possèdent les femmes en Inde, quelles que soient leurs confessions : zéro droit ou si peu…
Franchement, je suis heureuse d’être où je suis et de ne pas devoir demander l’autorisation à mon homme (ou père, frère) pour tout.
Ce polar possède un rythme très lent, l’autrice prenant tout son temps pour mettre en scène la culture Parsie (et Musulmane aussi) et nous montrer les différences flagrantes entre deux maisonnées (celle de Perveen et celle d’une autre personne).
Le récit comment en 1921, avec Perveen qui travaille pour son père, avocat, et c’est une affaire d’héritage qui va l’amener au cœur d’une maisonnée musulmane où les femmes vivent recluses, séparées des hommes (elles étaient les trois épouses du même mari).
L’autre récit se déroulera en 1916 et reviendra sur un épisode de la vie de Perveen. Édifiant aussi, ce récit, qui m’a glacé, à certains moments. C’est vraiment tout un pan de la vie culturelle, les croyances, les us et coutumes d’une famille Parsi.
Alors non, ce polar n’est pas trépidant, on ne va pas se coucher à plat ventre pour rechercher des indices, ni courir partout. Que du contraire, l’enquête n’est pas tellement importante (même si on veut savoir qui a tué l’autre connard), dans ce roman, c’est tout ce qui est à côté qui m’a véritablement passionné.
La preuve qu’un roman peut être intéressant, même en étant bavard, c’est qu’il ne m’a pas fallu plus de deux jours pour venir à bout de ces 600 pages, que je n’ai même pas vues passer, tant j’étais prise par les personnages (j’ai aimé Perveen), leurs problèmes, leurs souvenirs passés (hyper importants) et cette culture inconnue que je découvrais.
C’est aussi un roman qui traite des droits que les femmes n’ont pas, des injustices, des traditions super patriarcales et des dures luttes que les femmes vont encore devoir faire afin d’obtenir un peu plus d’autonomie et des droits équitables, parce que là, c’est inique et phallocratique.
Un récit qui m’a emporté en Inde, tant ses ambiances étaient riches (dommage qu’on ne puisse pas sentir les bonnes odeurs des plats cuisinés dans ce roman), parsemées de mots de leur langue (avec traductions). Une enquête qui passe en arrière-plan, mais cela ne m’a pas dérangé du tout, tant le reste était instructif.
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