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Les enquêtes de René Turpin, diplomate

Série de 2 livres (Terminée). Écrite par Renaud S. Lyautey (2),


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La Baignoire de Staline

Formidable terrain de jeu romanesque !
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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La Baignoire de Staline

Ce n'est évidemment pas un hasard si ce roman achevé en 2021 résonne avec l'actualité de la Géorgie où l'ascendant du grand frère russe se fait de nouveau pesamment sentir, malgré une forte résistance, en particulier, de la jeunesse.

L'action se déroule en juin et juillet 2009. Le corps sans vie d'un homme ayant été découvert dans une chambre d'un grand hôtel de Tbilissi, les investigations préliminaires menées par la police géorgienne permettent de préciser l'identité de la victime : un étudiant français qui, semble-t-il, effectuait sur place des recherches en vue de la rédaction de sa thèse de doctorat. René Turpin, l'attaché d'ambassade déjà rencontré en d'autres lieux dans Les saisons inversées, est invité à collaborer avec le policier géorgien en charge de l'enquête, le seul à pratiquer la langue de Molière, afin de résoudre l'affaire au plus vite. Mais celle-ci se complique : sont à leur tour assassinés en quelques jours un ancien officier du KGB coulant une retraite heureuse en Géorgie, puis une vieille dame qui fut traductrice et interprète pour les autorités soviétiques. De fausses pistes en hypothèses hasardeuses, l'enquête piétine. Néanmoins, associant les moyens techniques limités mais réels du policier, son ancrage territorial, son histoire personnelle, et les relations parfois haut placées ou au contraire très locales de Turpin, elle avance petit pas après petit pas vers la mise en évidence d'un nom oublié de tous, ou presque : celui de Kim Philby, agent double britannique venu finir sa vie à Moscou, sa patrie d'adoption, qui l'honora en lui consacrant un timbre de 5 kopecks (c'est ce timbre, agrandi, qui figure en couverture du livre).

Avec la mort prématurée et très regrettable de son auteur, le personnage de René Turpin disparaît lui aussi...
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La Baignoire de Staline

Tbilissi, capitale de la Géorgie. Un matin de 2009 le corps d’un français est retrouvé dans une chambre de l’hôtel Marriott. Le jeune homme a été étranglé par un fil de nylon. Le diplomate René Turpin est appelé sur place en l’absence du consul. Commence une enquête qui va suivre deux pistes et permettre au diplomate français de rencontrer un inspecteur atypique et attachant (Nougo Shenguelia), et plonger dans l’histoire du pays de naissance de Staline, et de ses relations compliquées avec la Russie (rappelons qu’en 2021 environ 20% du territoire géorgien était occupé par la Russie).



Renaud S. Lyautey, de son vrai nom Renaud Salins, sait de quoi il parle. Diplomate, il a vécu trois ans en Géorgie. On sent au travers de ce roman tout l’amour qu’il avait pour ce pays (l’auteur est décédé quelques mois après la parution de son second et dernier roman). Avec un style fluide il nous présente la capitale, les montagnes, la campagne. Il nous emmène visiter une station thermale oubliée. Il nous emmène avec son héros dans les restaurants de la capitale nous mettant l’eau à la bouche et l’envie de déguster cette gastronomie.



L’histoire est à la fois un polar et un roman d’espionnage. Le style est très classique pour ce type de fiction. Car même s’il est question d’un personnage célèbre de la guerre froide (je ne divulgache pas, il est en photo sur la couverture), c’est bien d’une fiction qu’il s’agit, sur fond de guerre froide et d’espionnage.



On passe un bon moment, mais pas inoubliable.

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La Baignoire de Staline

Un très bon roman qui nous fait découvrir la Géorgie.

Un français est retrouvé mort dans hotel de la capitale, Tbilissi. Les services de police géorgiens et l’ambassade de France vont devoir collaborer pour mener l’enquête.

L’enquête va nous ramener vers le passé à l’époque de la guerre froide et l’ombre de l’ex URSS et du KGB rodé à chaque page.
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La Baignoire de Staline

« Les eaux ont beau couler dans tous les sens le sable restera toujours au fond ».

Proverbe géorgien



On s’fait pas d’bile ici, le pays est qualifié pour l’Euro de football en juin prochain pour la première fois de son existence !



Ah oui, la Géorgie fait partie de l’Europe ?

Bah, comme l’Arménie, la situation est Caucase, n’est-il pas ?

Et l’Azerbaïdjan ?

Mais non enfin, pas très chrétien, ça rime avec musulman, faut pas pousser quand même…



La géopolitique et la géographie ne font pas toujours bon ménage. Il y a parfois des ambitions hégémoniques.

Egée comme la mer ?

Je dirais plutôt Noire la mer, très amère même…

Y a des petits pays qui résistent en boule.

Non non, pas la Turquie, c’est un grand pays qui bosse fort. Je parlais de l’Ukraine.

Pas si petit que ça, grand comme la France.

Euh... ça, c’était avant, y a des territoires perdus, enfin, pas pour tout l’monde…



Oh, c’est y pas pareil en Géorgie ?

Tout juste, Transnistrie – Abkhazie, même combat.

Y a une autre rime : Staline – Poutine !

Au fait, il vient faire quoi là-dedans, Staline ?

Il est né en Géorgie.

A force de ramer en Mer Noire, j’en oublierais la baignoire.

Ah oui, le supplice des « terroristes »…

Et aussi la vraie « baignoire bleue » trouvée dans la datcha de Staline.



« J'ai conçu ce roman comme un modeste hommage au peuple indocile et bagarreur de la Géorgie qui, malgré, malgré des siècles d'adversité, reste debout face à l'Histoire ».



Vous l’aurez compris, il n’y a pas que la mer qui est noire, le roman aussi.

Et rien de tel que la Géorgie pour y mener une enquête policière sur le territoire d’espions en tous genres.

Petit pays de seulement quatre millions d’habitants, entouré de montagnes et de puissants voisins, entre musulmans et russes, difficile de résister aux assauts expansionnistes.

Sionistes ?

Non, avec deux n, car la haine est double, venant du Nord et du Sud.

On peut comprendre que les Russes aient envie de plus de soleil et de mer, Sotchi c’est trop p’tit ! Soukhoumi et Batoumi, ça fait plus de sable.

Sans oublier tous ces plats en i qui changent du borch : khinkalis, koupatis, tchakapoulis, satsivis, ça change la vie…

Et tous les vignobles loin d’être ignobles, alors pourquoi attendre en vain…





« Il fallait avoir un cœur de montagnard bien accroché pour engloutir de telles quantités de saucisses épicées. Au goût, le koupati rappelait à la fois le boudin noir et l’andouille de Vire. Turpin se dit avec effroi que son taux de cholestérol allait encore faire un bond. Le professeur remplit leurs verres de vin doux … »



Seulement, à la fin de l’URSS, toutes ces richesses ont été accaparées par des oligarques qui voulaient se faire une place au soleil.



Et puis ce roman, c’est un polar collector. Publié après la mort de son auteur, décédé brutalement. Renaud Liautey y a séjourné comme ambassadeur.

Et il s’est mis en scène dans ce Caucase à travers le personnage de René Turpin, français attaché à l’ambassade de Tbilissi. Mais il va être vite détaché pour remplacer le consul absent et assister les enquêteurs locaux.



« Nougo Shenguelia n’aimait pas les scènes de crime. C’était moins leur côté morbide que le sentiment d’être arrivé trop tard qui le perturbait. Une scène de crime représentait toujours une défaite. Un meurtre qu’on n’était pas parvenu à prévenir ».



Un citoyen français retrouvé trucidé dans sa chambre d’hôtel. Turpin et Shenguelia vont unir leur force et leurs réseaux pour découvrir quels intérêts le professeur exilé avait bien pu gêner pour finir étranglé par une cordelette de nylon.



Une enquête passionnante, un style fluide et entraînant, des détails minutieux qui nous apprennent la douceur des habitants cachée derrière leur âpreté montagnarde, les banquets et les chants, ainsi que la nature grandiose et intacte malgré le passé soviétique. Avec un personnage principal qui semble emprunter de nombreux traits à son auteur.



«  Il songeait avec mélancolie au moment où il lui faudrait quitter son poste, dans quelques semaines, après quatre années de séjour. Il avait aimé ce pays.

A la violence des mœurs caucasiennes répondait une nonchalance orientale dont on s’imprégnait pas à pas, sans hâte, avec la satisfaction de celui qui vient de loin et qui est bien accueilli ». 



Lire ce roman, c’est faire une halte dans la plus grande ville thermale au monde, Tskaltoubo, abandonnée depuis la chute de l’URSS.

Lire ce roman, c’est faire un voyage dans le temps à la rencontre de l’agent secret britannique Philby.



L’auteur a su allier le véridique et la fiction au point qu’il arrive de ne plus se rendre compte qu’on lit un polar. L’énigme en mode espionnage est pleine de rebondissements, et on apprend tout un tas d’anecdotes sur la vie dans ce pays.



Un an après la parution de ce livre sur l’histoire de la Géorgie, l’Ukraine était à son tour envahie. 20 % du territoire de ces deux pays sont occupés.

Bis repetita.

La Mer noire est saline, la baignoire de Staline, le plein d’adrénaline.



Hommage des parents de l’auteur :



« Toujours tu as affirmé

une irrépressible liberté.



Tu témoignes encore... »
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La Baignoire de Staline

Une enquête d’espionnage qui révèle la Géorgie, berceau de Staline, sa capitale Tbilissi intime, ses sites incroyables de villes fantômes thermales, et fait le lien avec la grande Histoire, celles des espions de la génération du fameux Kim Philby. On a envie de savoir, en suivant cet attaché d’ambassade de France en charge de suivre l’enquête aux côtés de la police locale… très interessant sur le plan historique des coulisses de l’espionnage et très bien monté au fil des personnages que croise ce personnage central de M. Turpin !
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