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Delta : Jari Paloviita et Henrik Oksman

Série de 2 livres (En cours). Écrite par Arttu Tuominen (2),

Le Serment par Tuominen
tome : 1
La Revanche par Tuominen
tome : 2

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La Revanche

Une couverture qui attire le regard, un résumé qui séduit et intrigue et me voilà détentrice d’un polar qui s’avère choc après lecture.



Où la violence d’un père peut-elle mener ? Et lorsqu’à cette violence s’ajoute un esprit bigot, comment ne pas sombrer au mieux dans la névrose, au pire dans la folie ? Comment affronter les premiers fantasmes qui vous poussent vers une sexualité différente ou une vision de son corps autre que celle imposée par les normes, et surtout par l’église ?

Dans ce roman sombre, deux hommes vont apporter des réponses différentes à ces questions. L’un verra son âme sombrer dans le chaos tandis que l’autre… L’autre, je vais vous laisser le découvrir en lisant ce livre, mais comme vous pouvez vous en douter, on ne sort pas sans séquelles d’une enfance fracassée sous le joug paternel.



« La revanche » est le second tome de la série « Delta » écrite par un nouveau venu dans le monde du polar nordique, Arttu Tuominen, et mettant principalement en scène les inspecteurs Jari Paloviita et Henrik Oksman.

Roman noir par excellence, l’auteur trace dans les grandes lignes une Finlande gagnée peu à peu par le populisme et sa vision rétrograde de la société et de la famille. Autant vous dire qu’il faut avoir les nerfs bien accrochés pour ne pas tomber dans la colère et le désespoir lorsque des aspirants nazis et autres homophobes primaires (pas si fictifs que ça si on fait référence au climat politique actuel) se mettent en tête de vouloir nettoyer le monde des personnes LGBTQIA+. Mais le roman d’Arttu Tuominen ne s’enfonce pas plus dans cette noirceur politique, religieuse et sociétale ; c’est avant tout un polar avec des personnages marquants. Je pense notamment au pasteur Mikael Fredriksson et son discours que l’on aimerait tellement entendre dans la bouche des religieux de tout bord, mais surtout aux deux inspecteurs que nous apprenons à connaître. D’un côté, il y a Paloviita, coincé dans sa vie de famille et croulant sous le poids de son emprunt immobilier et de l’autre, il y a Henrik Oksman, policier taciturne et névrosé. Avec ce personnage hors normes, l’auteur est loin d'avoir choisi la facilité et rien que pour ça, il mérite toute notre admiration. Il y a tellement de choses à dire concernant Oksman et les tourments dont il souffre, mais vous serez d’accord avec moi pour affirmer qu’en révéler trop ici, ça retirerait beaucoup à votre joie de la découverte.



Je n’en écrirai pas plus, mais pour conclure : voilà un polar comme on les aime avec un rythme soutenu et une tension psychologique au maximum. Ce qui fait sa force ? Ce sont avant tout ses personnages dont aucun ne parvient à nous laisser indifférents. J’ai vraiment hâte de découvrir le premier livre de la série qui m’attend sagement dans ma bibliothèque ainsi que la suite non encore traduite en français et qui promet d’être palpitante.

Bonne lecture.

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Le Serment



J'étais en Finlande pour ma précédente lecture, j'y suis restée.

Pas à la même époque étant donné que l'intrigue de ce roman se déroule à une époque contemporaine.

Pas dans le même genre littéraire non plus puisqu'il s'agit d'un roman policier.



Un meurtre dans un chalet enneigé. Nous connaissons rapidement la victime, le tueur également.

Un duo d'enquêteurs assez atypiques et taiseux, encadré par un chef qui va vite perdre pieds face à une réalité qui le renvoie 27 ans plus tôt.



Au final, j'ai surtout lu ce polar pour son aspect social parfaitement maîtrisé. L'auteur décrit de manière acide mais humaine une société finlandaise en proie à un problème ancré : la consommation d'alcool. Problématique qui était déjà apparue comme une constante dans d'autres lectures.

Il dépeint également un tableau de l'amitié. Celle poussée à l'extrême, qui a engendré des secrets et des serments. Celle qui devient malsaine alors qu'elle a autrefois sauvé. Celle qui fait s'entrechoquer morale et promesse.

À contrario, les scènes d'ultra violence ne resteront pas dans mes annales. J'y suis de plus en plus sensible... L'âge sûrement !



Le personnage du commissaire Paloviita est délicieusement malsain et cela relève plus du roman noir que du polar à mon goût.

J'ai ressenti une intrigue policière au second plan par rapport aux autres thèmes du roman. Cela ne m'a pas spécialement dérangée mais c'est sûrement bon à savoir.
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Le Serment

Rami, Antti et Jari se connaissaient en 1991 et ne se sont plus vus jusqu'en 2018, soit 27 ans plus tard ; ils se télescopent l'un comme victime, l'autre comme suspect, le dernier comme enquêteur ; j'ai trouvé cette intrigue policière invraisemblable et irréaliste, sans personnage auquel m'identifier ;



J'ai détecté sans effort les invariants du policier nordique, l'alcool et les beuveries, les orgies camouflées en fêtes, le conjugo à la dérive, les troubles obsessionnels compulsifs des uns, les problèmes d'argent des autres, la société désenchantée, la police médiocre, la castagne, le sang et les beignes : c'est sombre, il pleut, il fait froid.



Je n'ai pas ressenti de suspens, d'enjeu : qu'y a-t-il à craindre ? qu'y a-t-il à espérer ? Il y a bien un mystère, une capsule temporelle, mais ça ne produit ni incertitude ni tension. Le récit est laborieux, le psychodrame permanent, l'ennui me guette ;



La place de la loyauté dans une vie et les traces de l'amitié dans une histoire personnelle me semblent néanmoins de beaux thèmes à visiter.



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La Revanche

Je remercie les Editions de la Martinière pour ce nouveau roman d’Arttu Tuominen.

J’avais beaucoup apprécié « le serment », lu il y’a très peu de temps donc les personnages étaient encore assez frais dans ma tête.

Pour ce second roman, on retrouve les inspecteurs : Henrik Oksman, homme névrosé, couvert de TOC dont le lourd passé et le mode de vie à l’inverse de ce que l’on pourrait croire va être mis en lumière dans ce tome ; et Jari Paloviita qui a bien dû mal à concilier vie professionnelle et privée. Tous deux coéquipiers à la brigade criminelle de Pori, petite ville finlandaise sur les bords de la mer baltique.

L’enquête est ouverte suite à l’explosion d’une grenade dans une boite de nuit LGBT faisant 5 morts et des dizaines de blessés. Un individu masqué se faisant appelé « l’envoyé », se proclame le messager de Dieu, essaye d’enrôler grâce à des vidéos en lignes, les personnes qui seraient contre les homosexuels afin de ne plus autoriser le mariage gay et plus généralement cette pratique qu’il trouve contre nature, à suivre la lutte.

C’est un sujet vaste et compliqué sur lequel s’attache l’auteur dans ce tome surtout qu’il met en relief la vie privé d’un des inspecteurs et qu’il fait jouer le fait de ne pas pouvoir être transparent entre sa vie et son métier, le fait de devoir mentir perpétuellement, de ne pas se sentir à sa place.

L’auteur met en opposition la communauté LGBT et les pros fascistes d’extrême droite dans plusieurs chapitres et fait ressortir des problèmes de fond existant depuis des lustres et qui malheureusement n’ont toujours pas été réglé en 2023 ! ; il souligne que le néo nazisme pourrait reprendre du « service » si cette communauté se faisait trop présente dans la société. C’est une fiction bien sur mais la réalité n’est pas bien loin…., dans tous les pays, cultures on ne sait parfois pas ce que pense son voisin de la mise en avant de la sexualité.

L’auteur met aussi en avant à travers ces personnages le thème de la religion et le pouvoir de l’église puis la restitution que certains peuvent en faire avec une pratique traditionnaliste où la maltraitance s’invite souvent dans les familles au nom de la parole divine. C’est assez bien pensé, applicable à toutes les religions et résonne encore de nos jours

Le contexte social est également évoqué par Arttu Tuominen à travers le personnage de Jari qui a bien dû mal à assurer les remboursements des traites de sa maison et à faire face à la pression de son beau père qui se positionne en cadre supérieur et souffre que sa fille se soit mariée avec un simple employé de la police.

Pour ce tome, c’est une véritable enquête policière qui se découpe devant nos yeux, la construction du roman est habile et nous renvois sur différentes pistes, les chapitres sont assez courts et le rythme monte crescendo pour un final presque trop rapide à mon goût.

Les intrigues de fond prennent quelques fois un peu trop de place par rapport à l’enquête, sans doute dû au fait que l’auteur a voulu traité différents thèmes qui se recoupent.

Je retrouve donc ici un vrai polar scandinave dans la forme qui nous montre que les pays nordiques ne sont pas si tolérant que je l’aurais cru envers les minorités, pour le fond j’aurais aimé retrouvé un roman plus noir, comme le précédent et avoir plus d’empathie pour les personnages.

Je recommande ce roman abordant divers sujets et bien documenté.
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La Revanche

Un énième polar nordique ?

C’est le genre préféré des lecteurs français, parait-il, et d’ailleurs ils en écrivent eux-même...

Alors je vous rassure tout de suite (ou pas), non ! C’est un polar finlandais.

La Finlande est un pays à la géographie et à l’histoire fascinante qui la distingue clairement des pays voisins. Et cette singularité imprègne particulièrement le deuxième roman d’Arttu Tuominen traduit en français. Je n’ai pas lu le premier, Le Serment, multi-récompensé. Surtout ne pas confondre avec l’autre auteur de polar finlandais, Antti Tuomainen …



C’est un excellent polar néo-classique, totalement addictif, bien écrit, bien traduit.

Les flics menant l’enquête sont tous borderline, on s’y attache donc très vite.

Les personnages sont complexes, leur psychologie est décrite avec profondeur et nuance, les inter-actions sont nombreuses et, airelle sur l’entrecôte de renne, tout cela se tient parfaitement.

Car l’intrigue est parfaitement crédible. Jugez plutôt : un attentat terroriste tue cinq personnes dans une boîte de nuit de la petite ville de Pori. Cet endroit est notoirement fréquenté par la communauté LGBTQIA+ et l’action est très vite revendiquée par celui qui se fait appelé "l’Envoyé". L’enquête est confiée à l’inspecteur Henrik Oksman et à son acolyte Jari Paloviita.

Pas de bol (je ne spolie pas, on l’apprend à la troisième page), Henrik était présent ce soir là, travesti comme il en a l’habitude, et en est ressorti avant l’explosion au bras d’un designer connu.

Ça va être le bazar intégral, les services de l’Etat vont prendre la main, on croisera une flopée de personnages pittoresques (dont un pasteur-rocker), bref c’est drôlement bien ficelé.



La Finlande a l’indice de bonheur le plus élevé au monde. C’est l’un des pays de l’UE où l’extrême droite a fait une percée incroyable, où les bandes de néo-nazis prolifèrent et où la xénophobie et l’homophobie n’ont jamais été aussi fortes.

Ces mouvements émergent d’une histoire tourmentée, faussement apaisée par des institutions centristes dans un pays supposément neutre (avant son entrée dans l’OTAN !).



Si vous voulez lire un excellent polar entre deux livres compliqués ou seulement pour un bon moment de lecture assaisonné à la sauce finnoise, n’hésitez pas !

Vous allez voir : cet Henrik est un drôle de phénomène…



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Le Serment

Tout porte à croire qu'il s'agit d'un énième roman policier, mais il s'agit surtout d'un roman sur l'amitié. L'auteur nous emmène avec lui dans ce passé qui est si déterminant pour le présent. Dès le début on n'a qu'une hâte : connaître la fin.
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La Revanche

L’enquête sert de prétexte pour un sombre constat sociétal, l’auteur aborde de nombreux sujets :

- les groupes d’extrême droite

- les fanatiques fous à lier

- l’immigration

- la religion, les envolées sur la religion sont révolutionnaires

- la communauté LGBT.

- l’enfance brutalisée et les pères ultra violents



C’est un pamphlet contre la violence et la haine qui s’installe depuis quelques années dans nos sociétés. C’est parfois un peu trop manichéen, mais l’ensemble est parfaitement maîtrisé et j’avoue être à 100% d’accord avec lui.

Malgré ces petits défauts mineurs, j’ai bien apprécié ce roman.

La fin est parfaitement synchro avec le reste. Quand on a été un enfant brisé, et même si l’on est devenu adulte et policier, on a peur à jamais de son père violent.

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La Revanche

Pori, une petite ville finlandaise au bord de la mer Baltique. Une bombe explose dans une boîte de nuit gay, causant la mort de cinq personnes. L'attentat est revendiqué via les réseaux sociaux par un homme qui se fait appeler « l'Envoyé » et veut éradiquer la population homosexuelle. La brigade criminelle de Pori est chargée de l'enquête. Parmi eux, l'inspecteur Henrik Oksman, qui était présent sur les lieux ce soir-là et en est parti avec un autre homme. Il peine à protéger sa vie intime, alors que se déchirent partisans de la cause LGBT et intégristes de toutes obédiences, tenants d'un retour aux valeurs traditionnelles.



Deux vies brisées par les abus du père. A 10 ans, Oksman était puni par son père qui l’enfermait en plein hiver dans le chenil avec son doberman agressif ; au même âge, l’Envoyé était confiné des heures dans une cave où régnait un froid glacial. Pour autant, chacun a choisi un chemin différent : l’Envoyé est devenu un « fou de Dieu » qui interprète la Bible et en tire les principes d’une mission homophobe et violente ; Oksman, lui, a opté pour la police et le respect de l’ordre. Le premier est parvenu, d’une façon que l’on découvrira dans le dénouement, à se venger de son père – d’où le titre du roman – alors que le deuxième n’y est pas parvenu. C’est tout l’enjeu du récit, au-delà d’une intrigue bien ficelée, qui monte en puissance à mesure qu’avance l’enquête : Oksman soulève de la fonte et plie son corps à des exercices surhumains mais ne parvient pas à assumer socialement son homosexualité, qu’il cache à ses collègues et surtout à son père, homophobe et raciste convaincu, auteur de violences conjugales. Il continue d’exercer sur son fils une emprise évidente dont ce dernier, malgré son statut de flic et sa force exceptionnelle, ne parvient pas à se défaire.



Dans ce thriller glaçant, Arttu Tuominen fait le portrait d’une population finnoise déchirée entre partisans des droits des LGTBQIA+ - et, d’une façon plus générale, des droits de l’homme – et les tenants d’un retour à l’ordre moral. Les marches des fiertés sont de fait encadrées de près par la police, alors que les contre-manifestants se revendiquent du néo-nazisme, dont le chef n’hésite pas à exhiber dans son QG des boîtes de zyklon-B. On pourra trouver le trait quelque peu forcé, qu’il s’agisse des néo-nazis ou du père d’Oksman, mais l’auteur a pointé du doigt des phénomènes extrémistes qu’on ne peut ignorer, alors que la montée de l’extrême droite gangrène peu-à-peu l’Europe…
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