Cette histoire se démarque par une caractéristique tout à fait originale : son côté intemporel. Les événements décrits ont pu se dérouler il y a longtemps ou alors de nos jours. On reconnait le personnage au regard éteint, vide, n'étant pas parvenu à réaliser son rêve. On reconnaît aussi l'enfant pris d'un chagrin car son jouet préféré est brisé. Pour ramener la joie à cet enfant, notre personnage devra alors sortir de ses propres préoccupations, et s'ouvrir aux autres ce qui s'avérera salutaire. Et c'est ça, la vraie magie de Noël, dont nous avons tous besoin.
J'ai particulièrement apprécié le côté « réparateur » de ce conte, dans un sens opposé à celui de « consommateur ». de nos jours, les gens sont énormément sollicités par la publicité mettant en avant le joli, le nouveau, l'efficace, le brillant, l'indispensable, bref, par une incessante incitation à consommer. Suivant cette mentalité, la fête de Noël s'est transformée petit à petit en une fête en grande partie commerciale dont le sens est pitoyablement réduit à la consommation : offrir et recevoir le plus de cadeaux possibles, mais pas n'importe lesquels car ceux-ci doivent correspondre aux exigences de cette société de consommation. Ce conte, au contraire, nous montre que les enfants peuvent être très heureux avec leurs vieux jouets, adoptés et chéris depuis longtemps, et le simple fait de les avoir réparés, peut suffire à répandre et entretenir la magie de Noël.
Avec ce bel album, l'auteur Louis Émond, qui nous est déjà connu pour le célèbre «
le monde de Théo » (2011), atteint tout à fait son but : écrire un « authentique conte de Noël », car cette histoire nous réchauffe, nous enrichit, nous donne envie de rendre les autres heureux. Les douces illustrations de
Jean-Luc Trudel renforcent le texte et traduisent l'ambiance du conte à la perfection.
Une très belle lecture, et pas seulement pour le temps des Fêtes. A ne pas manquer !
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