Etats-Unis, dans un futur proche, l'avortement est interdit. La PMA et l'adoption pour les femmes seules sont en passe de l'être également. Avec
Les heures rouges,
Leni Zumas nous propose un roman d'anticipation, une dystopie cruellement d'actualité. Par certains aspects le futur présenté est déjà notre quotidien. le pitch est vraiment intrigant, les thèmes abordés sont porteurs. Avec des premiers retours plutôt bons, ce roman ne pouvait que m'attirer.
Léni Zumas nous dépeint le quotidien de quatre femmes aux destins différents mais qui sont toutes enfermées dans leur désespoir et leur malheur. Gin qui vit au fond des bois dans une cabane est une marginale au passé trouble et fait office de "guérisseuse". Roberta, professeur d'histoire, célibataire, qui veut faire un bébé toute seule. Susan, elle a abandonné sa carrière d'avocate pour élever ses enfants. Et enfin Mattie, une jeune lycéenne qui se retrouve enceinte prématurément. Quatre femmes, quatre vies et quatre façons d'aborder la maternité, le désir ou non d'enfants le tout dans un monde en pleine régression où la répression se fait de plus en plus vive.
La quatrième de couverture, ainsi que de nombreux blogueurs, font un parallèle entre ce roman et
La servante écarlate de
Margaret Atwood. J'ai l'impression que nous n'avons pas lu les mêmes livres. Cela ressemble plus à un élément marketing qu'à une réalité. La dystopie n'est ici, pas du tout développée, la régression en matière de droits ne suffit pas à créer un monde en déliquescence. le contexte n'est qu'un prétexte pour découvrir les états d'âme de quatre femmes entre désirs et frustrations. Si j'étais critique, je dirais que nous avons ici un roman à l'eau de rose qui ne s'assume pas.
Quant au style, ce n'est guère mieux. Décousu, haché, saccadé... des paragraphes qui partent dans tous les sens, certains d'une ligne ou deux, d'autres qui semblent interminables. le tout n'étant pas vraiment structuré. On peut y ajouter des dialogues d'une platitude consternante, vides de sens qui n'apportent rien à l'histoire et surtout qui ne nous apprennent rien sur la société conservatrice qui sévit.
Un autre effet de style très artificiel et sans grand intérêt, Gin, Roberta, Susan et Mattie sont souvent nommés par leur "titre" : la guérisseuse, la biographe, l'épouse, la fille. Pourquoi rendre impersonnelles ces femmes, une façon de montrer qu'elles sont à la fois chacune et toutes ?
Pour conclure, j'attendais beaucoup, peut-être trop de ce roman et au final j'en ressors frustré. On va simplement dire que
Les heures rouges ne m'était pas destiné et que je suis complètement passé à côté.
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