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Les Rougon-Macquart tome 1 sur 20

Colette Becker (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253161189
475 pages
Le Livre de Poche (25/02/2004)
3.99/5   3027 notes
Résumé :
Dans la petite ville provençale de Plassans, au lendemain du coup d’Etat d’où va naître le Second Empire, deux adolescents, Miette et Silvère, se mêlent aux insurgés. Leur histoire d’amour comme le soulèvement des républicains traversent le roman, mais au-delà d’eux, c’est aussi la naissance d’une famille qui se trouve évoquée : les Rougon en même temps que les Macquart dont la double lignée, légitime et bâtarde, descend de la grand-mère de Silvère, Tante Dide. Et e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (313) Voir plus Ajouter une critique
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Voici le roman qui inaugure le célébrissime cycle littéraire des Rougon-Macquart. En nous livrant quelques-uns des secrets du " livret de famille ", Émile Zola nous fait constater, en le feuilletant, que toutes les perversions sont en germe, inscrites ici ou là dans les gènes des différents membres du clan : ambition démesurée, avidité, cupidité, cruauté, orgueil, couardise, jalousie, folie, etc.

Le thème en est le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte en 1852, alors président de la république, qui va sonner le glas de cette seconde république pour y installer son propre trône d'empereur...
...et les dérives qui iront avec.

Cependant, derrière les coeurs amers ou défaillants de la famille, on voit tout de même poindre quelques lueurs d'humanité, chez l'infortuné Silvère Mouret par exemple, porte drapeau d'une jeunesse qui veut croire en un idéal ou chez Pascal Rougon, le fameux Docteur Pascal (l'opus 20 de la série et qui la clôt).

Pour l'heure, le rôle principal est tenu par Pierre Rougon et sa merveilleuse épouse (je vous la conseille, elle est vraiment aux petits oignons), prêts à vendre n'importe qui ou n'importe quoi pour arriver à la fortune, et qui utiliseront les troubles du coup d'état pour se poser en sauveurs de Plassans (alias Aix en Provence, dont l'auteur est originaire).

Même si ce roman, n'est pas, à mon sens, le meilleur, loin s'en faut, du grand cycle de Zola, il est cependant tout à la fois plaisant et indispensable, car il permet de bien comprendre les origines, et du coup d'état, et de la famille qui va nous intéresser pendant encore dix-neuf romans. Il est, de plus, intéressant (et tout à l'honneur de son auteur) de noter que ce roman réaliste ultra critique vis-à-vis de l'empire fut écrit alors que celui-ci n'avait pas encore expiré à Sedan.

C'est donc avec toute mon humble considération et grand plaisir que j'accorde à Émile Zola un satisfecit pour cette première pierre à l'édifice majeur de sa carrière littéraire. N'oubliez pas néanmoins que toutes ces menues considérations ne sont que mon avis, rien de plus qu'un coup de feu au loin, c'est-à-dire, pas grand-chose.

P. S. : je remercie la personne (Johnny ou Ginette) qui a gentiment supprimé la critique que j'avais écrite il y a environ dix ans, sans m'avertir, évidemment, et surtout sans vérifier que les fusions abusives n'étaient pas de mon fait. La mécanique est toujours la même : acte 1, Kiki-la-fusion fusionne — ça c'est son rôle — des éditions qui n'ont rien à voir — ça normalement ce n'est pas son rôle — et, fatalement, des doublons apparaissent. Acte 2, Johnny-le-nettoyeur ou Ginette-la-soufflette viennent faire le ménage dans les doublons et tranchent là-dedans à grands coups de machette, sans demander conseil et avec un discernement digne d'éloges : moralité, mes critiques s'envolent périodiquement dans les oubliettes de Babelio. Alors merci Kiki-la-fusion, sans oublier Johnny ou Ginette.
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C'est drôle comme on oublie vite ce qui est si agréable...
J'avais pris comme bonne résolution de relire des classique au 1er janvier 2017. Même si les bonnes résolutions sont faites pour ne pas être tenues c'est à l'aube 2018 que je me décide enfin.

Mais quel bonheur de replonger le nez dans les Rougon Macquart. L'écriture de Zola que j'avais oublié si belle dans ses descriptions et si cynique dans certains de ses commentaires. Et puis je trouve que la saison se porte à lire de tels textes. Installé bien chaudement au fond du canapé avec une tasse de thé et un bon vieux roman, il n'y a rien de tel pour combattre le froid hivernal.

Zola a travers sa saga nous démontre les tournants que certains gènes héréditaires peuvent prendre. Les descriptions physiques ou morales des personnages sont extrêmement travaillés et sont jubilatoires pour le lecteur.
C'est également sans compter sur la critique politique de l'époque, le coup d'état de Napoléon III, et bien évidemment des personnalités qui retournent leurs vestes aussi vite que le courant politique au pouvoir. Zola est sans concession , il est parfois franc et brutal.
Quand aux sentiments humains qui sont terriblement bien décrits une fois de plus, l'auteur est cette fois ci doux et soyeux.

Cette ambiguité d'écriture de l'auteur montre tout le talent de celui-ci.

Tout cela pour dire que je n'ai aucunement regretté de re-plonger dans les textes de Zola, que j'aimais déjà beaucoup dans mon jeune temps, mais dont j'avais oublié la plume agréable et acérée.
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De Zola je n'avais lu qu'Au bonheur des dames et Nana j'ai donc voulu combler mes lacunes en m'attaquant à la saga entière des Rougon-Macquart.
Fortement motivée par les contributeurs de Babelio, me voilà lancée dans ce premier tome qu'est La Fortune des Rougon.

Avec en toile de fond le coup d'Etat de 1851 qui marquera la naissance du Second Empire, Zola nous présente les protagonistes que l'on retrouvera dans les romans suivants.

J'aimerai m'attarder un peu sur les personnages, certains étant au coude à coude dans le vice.
La première et seconde place reviennent à Pierre Rougon et sa femme Félicité. Ces deux affreux occupent le haut du podium par leur fourberie, leur méchanceté et leur esprit de lucre. Ces vautours, relativement méprisés à Plassans, tueraient père et mère pour acquérir gloire et fortune et devenir les plus gros poissons de la mare. Vous les aimez déjà? Attendez de voir qui occupe la troisième place.
Antoine Macquart, le demi-frère de Pierre est lui aussi un magnifique spécimen du genre. Ancien soldat, fainéant comme une couleuvre, a lui aussi tout pour plaire. Vouant une rancoeur sans bornes à Pierre qui a honteusement dépouillé Adélaide, leur mère. le monsieur a la dent longue et veut nager dans l'argent. N'arrivant pas à faire plier Rougon, il va se noyer dans l'alcool et vivre grassement sur le dos de sa femme et de ses enfants. Jaloux, vindicatif et profiteur il a toutes les qualités et complotera a sa manière pour avoir sa part du gâteau.

Autant vous dire que j'ai détesté pas mal de protagonistes dans cette affaire, plus d'une fois mon sang n'a fait qu'un tour et je me suis révoltée contre ce panier de crabes qui ne pense qu'à servir ses intérêts personnels. Heureusement dans l'ombre il y a toujours la lumière et j'ai ressenti un réel coup de coeur pour d'autres. Silvère et Miette par exemple, ces deux enfants m'ont éblouie par leur pureté et leur innocence, j'ai versé une larme quand j'ai vu ce qu'ils sont devenus. Ils sont tellement mignons qu'ils apportent une note de fraîcheur dans toute cette cruauté. J'ai également adoré le docteur Pascal, tellement humain,si différent du reste de sa famille et la Tante Dide(Adélaide), j'ai eu pitié pour cette pauvre vieille qui est traitée comme une paria par ses propres enfants...

Je m'attendais à du très bon j'ai carrément trouvé du grandiose. le livre m'a plu, avec mon tempérament passionné je n'ai eu aucun mal à rentrer dans l'histoire même si je redoutais un peu l'aspect politique, finalement c'est passé comme une lettre à la poste. Tout est beau, même les descriptions qui peuvent paraître longues sont très agréables à lire. Je reste toujours admirative du génie de Zola et j'ai vraiment hâte de commencer les autres volumes. La Fortune des Rougon est un excellent roman préparatoire qui pose l'ambiance et nous permet d'envisager à quoi l'on peut s'attendre pour la suite. Pas un seul instant je n'ai eu le sentiment de lire un classique, je me suis vraiment régalée. A lire!
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Zola ! Zola !
Pourquoi il ne signait pas d'un « Z » comme Zorro ? Que suis-je bête ! Zorro n'a commencé sa croisade qu'en 1919 et Zola était mort depuis dix sept ans…
Pourquoi comparer à un vengeur masqué L'auteur du fameux « J'accuse » ? Il avançait à découvert lui ! Il défendait ses idées en les trempant dans l'encre et sa cape avait la forme d'un roman.
Zola ! Zola !
Mais il a été de tant de combats. Je ne vais pas refaire sa bio, c'est pas la peine… Zolaroo..
Zola ! Zola !
Tout a déjà été dit. Il y a ceux qui aiment et ceux qui n'aiment pas…

On peut passer à côté comme on rate le train. On ne sait pas ce qu'on aurait pu vivre arrivé à destination. On a raté le train, donc on ne se rend pas compte. On continue sa vie comme si de rien n'était et puis un jour, on se dit ; « tient ce train, si je tentais de le prendre ? ». On se pointe à la gare, on regarde les horaires, on se met sur le quai. Et quand on monte à bord, on n'en renvient pas…
Quand j'ai ouvert la porte du compartiment du train « la fortune des rougon » j'ai senti que le voyage allait être particulier. J'entendais le tak tak particulier à chaque jointure des rails, ça venait bercer ma contemplation. J'ai vu à travers la fenêtre du wagon que je partais vers une destination que je ne connaissais que d'après les autres.
Il n'y a rien de mieux que d'aller sur place, se rendre compte par soit même. Pendant toute la première partie du voyage, j'ai été subjugué par ce que je voyais.
Pourquoi on ne m'avait pas un peu forcé la main ? Pourquoi n'avais-je pas pris ce train plus tôt ?
La peur ? C'est vrai que le voyage semblait long, fastidieux. J'avais eu peur de m'ennuyer. Tout ça, le nom des villes étranges, « L'assommoir », la bête humaine » ne m'inspirait que de vifs élans de fuites. Même le nom de la compagnie de train « Zola » me semblait poussiéreux et j'avais toujours cru que la ligne était désaffectée. Puis honnêtement, je n'avais pas trop envie d'aller vers des contrées qui me semblaient lointaine.
Première surprise, dans le train, il y avait du monde. J'ai rencontré les Rougon, les Macquart. Avec tous, j'ai eu une conversation. Ils parlaient, buvaient, se restauraient et j'écoutais…
Il y avait de l'ambiance dans les wagons, j'vous dit pas…
Puis il y eu le terminus de la ligne « Fortune des Rougon ». Je me lève, je fais quoi ? Je rentre chez moi ou je continue ? Je quitte le train de province, j'vais à la Capitale. C'est décidé, je vais aller au bout du voyage. Je me renseigne et je prends un ticket pour la ligne Rougon-Marcquart, ligne B, station “La Curée” et c'est décidé, je vais rester là jusqu'au terminus de la ligne, quand je sors à la Station “docteur Pascal” des centaines d'heures plus tard, que je me perds dans les couloirs, je ne marche plus très droit. Je vois double.
J'avais déjà pas mal voyagé en France et à l'étranger. J'avais aimé la fameuse compagnie transatlantique « Victor Hugo », avec ces paquebots majestueux qui vous en mettent plein la vue. J'avais le souvenir de traversées impressionnantes de volupté, ou tout s'orchestrait avec minutie.
Le voyage en première classe à bord du navire amiral « Les misérables » m'avait assommé. Les passagers, les décorations intérieures, le capitaine Javert, les conteurs et les poètes de la troisième classe m'avaient emballé. J'avais croisé accoudé au bastingage une dénommée Cosette ainsi qu'un homme planqué dans son ombre. Un certain Jean Valjean. C'est resté le genre de voyage qui vous laisse exsangue, sans voix.
Là avec la ligne B des Rougon-Macquart. Je découvre un autre plaisir.
La compagnie des chemins de fer « Zola » trace sa voix dans le marbre du quotidien. Les ouvriers sont là, sur la voie et ils attendent que le train passe. On entend les femmes parler des magasins qui s'ouvrent, on entend des hommes parler d'Alcool, des soucis d'éducation, du travail, des difficultés à vivre. On espère, on croit, on vit. Bordel. On vit, on craint pour ces hommes et ces femmes.
Et moi qui croyais la ligne désaffecté.
Sacré démentit que ce voyage en profondeur dans les sous-sols de maintes vies croisées, aperçus.
Là où les paquebots de la compagnie « Hugo » font dans le grandiose, dans le génie des courbes, dans le magnifique décor des maux, les wagons « Zola » vous emmener au plus près de l'humain. Avec ses maladresses, avec ses fulgurances, avec les peines, les joies, les réussites et des déceptions.
A chaque station, des hommes et des femmes montent dans la rame. On entend les conversations des uns et des autres, on est interpelés par untel, on écoute.
Certains, apprêtés, bourgeois, ont réussi, ils sont en bonnes compagnies et on attrape au milieu des murmures, quelques mots.
Le long de la ligne tout n'est pas égal, tout n'emporte pas l'adhésion. Il arrive de vouloir remonter à la surface, à certaines stations, l'arrêt semble un peu long, on s'impatiente. On prend sur soit, on tient le coup, on reste assis, à sa place.
Jusqu'au bout la ligne B du RER Rougon-Macquart surprendra.

J'aimerais vous dire ce que j'ai ressenti. Parler « vrai », mais le train de nuit « Zola », ces wagons couchettes, sa buvette, son arrivé en gare au petit matin, ses petites mains, les passagers, sa ligne de métro, sa ligne B, ses stations tout est là, sans que je sache dire autre chose que tentez le voyage. Montez à bord, par n'importe quelle station. Montez à bord. La ligne n'est pas désaffectée !
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J'ai 16 ans lorsque je termine ce livre publié en 1871. Nous sommes dans les années 90 et l'émotion a traversé mes siècles. Je pleure en lisant les dernières pages. A travers l'espace et le temps, cet Emile là a réussi à me faire toucher du doigt son époque, ses injustices sociales et révéler en moi une colère immense contre l'injustice de notre (in)humanité.

J'en suis tout retourné.

Je ne m'en suis jamais remis.

Et depuis j'ai lu l'intégralité de la saga… Pris d'une frénésie de lire. de vivre. de vibrer.

En effet, LA FORTUNE DES ROUGON est le premier volume d'une oeuvre magistrale, la plus belle pour moi à ce jour en littérature. La saga des ROUGON MACQUART regroupera vingt romans et racontera à travers une étonnante généalogie les différents aspects d'une époque à travers des hommes et des femmes inoubliables.

A la fois chroniques d'une époque au contexte social et politique particulier mais également résolument moderne encore aujourd'hui dans ces portraits de personnages hauts en couleur et aux destins souvent édifiants.

Les événements se déroulent ici à Plassans, inspiré d'Aix-en-Provence et racontent l'histoire d'amour entre Silvère et Miette (rien à voir avec Loana au fait), tous deux issus de milieux sociaux différents. Dans une ville de province où hypocrisie et étroitesse d'esprit côtoient grandeur d'âme et belle intelligence, leur amour prend des allures de Roméo et Juliette.

Emile Zola, en peignant des personnages inoubliables et terriblement humains, mêlant la grande Histoire à celle de ses héros construit une oeuvre ébouriffante de sensations. Qui remue à l'intérieur. Et qui parle de choses tellement universelles que sa plume reste moderne.

Roman des origines, il met en place une oeuvre pharaonique qui bouleversera la littérature.

Roman de mes origines, il m'a montré qu'un livre pouvait avoir des effets inimaginables sur son lecteur.


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Citations et extraits (432) Voir plus Ajouter une citation
Ce fut un naïf sublime, resté sur le seuil du temple, à genoux, devant des cierges qu'il prenait de loin pour des étoiles.
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" Ainsi, reprit-elle, vous pensez qu'une insurrection est nécessaire pour assurer notre fortune ?
- C'est mon avis " répondit M. de Carnavant.
Et il ajouta avec un sourire légèrement ironique :
" On ne fonde une nouvelle dynastie que dans une bagarre. Le sang est un bon engrais. Il sera beau que les Rougon, comme certaines illustres familles, datent d'un massacre."
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L'été, ils habitent les châteaux qu'ils possèdent aux environs ; l'hiver, ils restent au coin de leur feu. Ce sont des morts s'ennuyant dans la vie.
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Mais ce qui fit surtout de lui le pire des garnements, ce fut le beau dédain qu’il contracta pour les pauvres diables qui gagnaient le matin leur pain du soir.
(...)
On eut beau lui dire qu’Antoine était le pire des chenapans.
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Pour se consoler, elle achetait un litre d’anisette, elle buvait le soir des petits verres avec sa fille, tandis qu’Antoine retournait au café. C’était là leur débauche.
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