Citations sur La machine à explorer le temps (115)
"Il peut vous sembler drôle que j'aie laissé passer deux jours avant de poursuivre l'indication nouvelle qui me mettait sur la véritable voie, mais je ressentais une aversion particulière pour ces corps blanchâtres. Ils avaient exactement la couleur livide qu'ont les vers et les animaux conservés dans l'alcool, tels qu'on les voit dans les musées zoologiques. Au toucher, ils étaient d'un froid répugnant. Mon aversion était due probablement à l'influence sympathique des Eloïs, dont je commençais maintenant à comprendre le dégoût pour les Morlocks.
Pendant des âges, pendant des milliers de générations, l'homme avait chassé son frère de sa part de bien-être et de soleil. Et maintenant ce frère réapparaissait transformé.
Ages ago, thousands of generations ago, man had thrust his brother man out of the ease and the sunshine. And now that brother was coming back – changed!
Nos existences mentales, qui sont immatérielles et n'ont pas de dimensions, se déroulent au long de la dimension du Temps avec une vélocité uniforme, du berceau jusqu'à la tombe, de la même façon que nous voyagerions vers le bas si nous commencions nos existences cinquante kilomètres au-dessus de la surface de la terre.
Il y a en réalité quatre dimensions : trois que nous appelons les trois plans de l'Espace, et une quatrième : le Temps. On tend cependant à établir une distinction factice entre les trois premières dimensions et la dernière, parce qu'il se trouve que nous ne prenons pas conscience de ce qui nous entoure que par intermittences, tandis que le temps s'écoule, du passé vers l'avenir, depuis le commencement jusqu'à la fin de votre vie.
Il n'y a pas d'intelligence là où il n'y a ni changement, ni besoin de changement.
- Mon cher ami, c'est là justement ce qui vous trompe. C'est là justement que le monde entier est dans l'erreur. Nous nous éloignons incessamment du moment présent. Nos existences mentales, qui sont immatérielles et n'ont pas de dimensions, se déroulent au long de la dimension du Temps avec une vélocité uniforme, du berceau jusqu'à la tombe, de la même façon que nous voyagerions vers le bas si nous commencions nos existences cinquante kilomètres au-dessus de la surface de la Terre.
- Mais la grande difficulté est celle-ci, interrompit le Psychologue : vous pouvez aller, de-ci, de-là, dans toutes les directions de l'Espace mais vous ne pouvez aller, de-ci, de-là dans le Temps.
- C'est là justement le germe de ma grande découverte. Mais vous avez tort de dire que nous ne pouvons pas nous mouvoir dans tous les sens du Temps. Par exemple, si je me rappelle très vivement quelque incident, je retourne au moment où il s'est produit. Je suis distrait, j'ai l'esprit absent comme vous dites. Je fais un saut en arrière pendant un moment.
La contemplation de ces étoiles effaça soudain mes inquiétudes et toutes les gravités de la vie terrestre. Je songeai à leur incommensurable distance et au cours lent et inévitable de leur acheminement du passé inconnu vers le futur inconnu.
Mais, dit le Docteur en regardant fixement brûler la houille, si le Temps n'est réellement qu'une quatrième dimension de l'Espace, pourquoi l'a-t-on considéré et le considère-t-on encore comme différent ? Et pourquoi ne pouvons-nous pas nous mouvoir çà et là dans le Temps, comme nous nous mouvons çà et là dans les autres dimensions de l'Espace ? »
Tout d'abord, procédant d'après les problèmes de notre époque actuelle, il me semblait clair comme le jour que l'extension graduelle des différences sociales, à présent simplement temporaires, entre le Capitaliste et l'Ouvrier ait été la clef de la situation.
Imaginez-vous ce que je dus ressentir lorsque j'en eus la parfait conviction. mais vous ne le pourrez pas... La Machine avait disparu !
A ce moment, comme un coup de fouet à travers la face, me vint à l'idée la possibilité de perdre ma propre époque, d'être laissé impuissant dans cet étrange nouveau monde. Cette seule pensée m'était une réelle angoisse physique. Je la sentais m'étreindre la gorge et me couper la respiration. Un instant après, j'étais en proie à un accès de folle crainte et je me mis à dévaler la colline, si bien que je m'étalai par terre de tout mon long et me fis cette coupure au visage. Je ne perdis pas un moment à étancher le sang, mais sautant de nouveau sur mes pieds, je me remis à courir avec, au long des joues et du menton, le petit ruissellement tiède du sang que je perdais.