Hasardeux hommage à Eddie van Halen… ma lecture de
Murder Falcon a débuté au moment de la mort du Guitar Hero, mais dans ce « shredded » comics le guitar hero, as (de pique) du tapping, verse plus dans le Heavy Métal.
Jake, il a le métal avec lui :
Murder Falcon, faucon humanoïde et cybernétique qui pulvérise le mal avec son bras de métal. A chaque riff de guitare dans lequel Jake met toute son âme, MurF surgit des tréfonds du Heavy pour combattre les monstres qui ont envahis notre planète. le duo transcendé par la puissance du METAL botte les fesses des Veldars à coups de monstrueux solos de guitare et à coups de « poings d'un millier de soleils phrygiens ». Mais pour venir à bout du méchant Magnum Khaos, qui se nourrit de la haine et de la peur des humains, les gammes pentatoniques en tapping ne suffisent pas, Jake doit reformer son groupe Brooticus pour orchestrer le cri face au néant.
Daniel Warren Johnson ne manque pas d'originalité pour traiter ce scénario passe-partout du mec au fond du trou qui se révèle héros pour sauver l'humanité, récit qui sert, une fois n'est pas coutume, de toile de fond à celui en double lecture d'une quête personnelle. Celle que mène Jake est autrement plus poignante car elle est aujourd'hui de celle qui concerne tout un chacun ; judicieusement amenée elle recèle les secrets de la musicothérapie, dont l'auteur révèle en fin d'ouvrage ses vertus et bienfaits sur sa propre existence.
Daniel Warren Johnson est le scénariste et dessinateur de ce oneshot, et également le compositeur et interprète (guitare) de la BOL, sept titres, qui déchirent et déclenchent un machinal headbanging, regroupés dans l'album Shredded to Death, qui n'est autre que l'album phare du groupe de son héros métalleux : Brooticus (dispo sur bandcamp pour les curieux). Son hommage au Heavy Métal est complété en fin d'ouvrage par les couvertures alternatives des huit épisodes publiés aux USA qui ne sont que des savoureux détournements de pochettes de disques des lourds du genre : Judas Priest, Iron Maiden, Bolt Thrower, Pantera, Yngwie Malmsteen , Megadeth, Dio et
Mötley Crüe.
Dans la présente édition Delcourt, le récit est d'un seul tenant. L'absence de découpage en chapitre donne le ton, du début à la fin : un long riff de guitare endiablé, avec ses changements de rythme mais sans temps mort, justement illustré par des planches surchargées d'onomatopées comme autant de notes hurlantes, de bruits de bastos et de cris gutturaux, par des traits incisifs pour tous mouvements de doigts sur les cordes de guitare, des baguettes sur les cymbales lors de solos de batterie, ou des combats de MurF and co VS Veldars. Des planches de taille, forme et nombre différents à chaque page pour survolter ce scénario métaphorique léger qui fait du bien. On s'amuse également du lettrage et caractères savamment posés sur les sons gutturaux tout droit sorti du jargon métalleux. La colorisation de
Mike Spicer finit de vous piquer les yeux avec des couleurs en parfait accord avec celles qu'arboraient les pochettes de disques dans les années 80.
Murder Falcon est un comics qui transpire cette douce musique qui canalise la colère et vous rend doux comme un agneau. Attendrissant donc. Electrisant et shreddant. OUAAIIIIS. 🤘