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Olivier Aubert (Illustrateur)
EAN : 9782020991230
150 pages
Seuil (22/10/2009)
3.69/5   26 notes
Résumé :

Cela me plaisait de devoir être tué en Chine, sur une jonque à l'ancrage, devant un photogénique vieillard, dans une atmosphère chinoise saturée de puanteurs, de fumée de poisson frit, de tabac, de pétrole, d'eau sale. Après tout, j'étais venu pour ça, pour en finir, pour être ailleurs et en finir.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ligoté sur une jonque dans le port de Macao, un homme sait que sa dernière heure est venue, ses bourreaux sont autour de lui. Il est temps de se souvenir de Macao, de Gloria et de ce qui l'a amené dans cette situation.

Que certains écrivains sont talentueux ! Si l'on peut avoir un peu de mal à cerner les personnages dans cette très courte histoire , une centaine de pages, on ne peut que se laisser bercer, envouter par les mots. L'histoire devient superflue et l'on s'émerveille devant la description de Macao par l'auteur , son évolution au cours du temps , les futurs vestiges d'une époque siglés par la municipalité devant laisser la place aux immeubles futuristes et élancés vers le ciel.
On est envahi d'odeur , de bruit, les mots tournent, les pages défilent comme une jonque silencieuse au clair de lune . Et l'on a fini, frustré que la magie ne passe pas la nuit.
Avant cela , l'auteur par pitié nous a livré la clé de ses personnages. il n'était même pas obligé , tellement il nous avait donné avant !
Bravo !
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Depuis que j'ai découvert Antoine Volodine, il y a disons une dizaine d'années, j'ai consommé sans modération ses écrits principaux: Terminus radieux, Des anges mineurs, Dondog et récemment Les filles de Monroe.
Macau, bref roman, à peine une nouvelle en fait, détonne un peu par son univers et ses acteurs. Ici, pas d'endroit post-communiste sans plus de précisions, mais une ville existante, avec noms des rues et endroits précis, comme certains édifices par exemple. Et dans cette ville l'histoire joue moins sur la confusion mort/vivant, mais plus sur les changements de perspectives. On ne sait jamais à qui se réfèrent les 'je' ou 'tu' dans les dialogues, par exemple.
Au début un homme, Breughel, ligoté dans un bateau, attend le moment d'être exécuté. À la fin, on retrouve ce même homme, toujours ligoté. Entre temps on en apprend un peu plus sur la vie qu'il a mené à Macau, où une certaine Gloria a joué un rôle important. Une succession de souvenirs, d'émotions et des remarques pertinentes sur le 'succès' du 'capitalisme socialiste' dans la région.
Peut-être pas le meilleur texte de Volodine, mais assez fort pour être lu d'une seule traite.
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Macau est le nom portugais d'une ville que l'on peut aussi appeler Macao.
Depuis le 20 décembre 1999, Macao est une région administrative spéciale de la République populaire de Chine. Auparavant, elle a été colonisée et administrée par le Portugal durant plus de 400 ans et est considérée comme le dernier comptoir ainsi que la dernière colonie européenne en Chine.
Un livre en deux parties,
D'un côté ce qu'on pourrait appeler une nouvelle permettant de découvrir un drôle d'univers celui d'un auteur prolifique avec un texte à la fois poétique, ésotérique qui se termine par une fin digne d'un bon roman noir,
De l'autre d'une série de clichés d'ambiance ou d'atmosphère, sans aucun commentaire, laissant planer sur ces vues de Macao un soupçon de mystère et des images de la lente transformation (ou mutation) de la cité.
Une écriture ciselée, donnant un texte qui a son propre souffle, sa propre respiration et qui entraîne dans les ruelles, les cimetières et sur les quais de cette ville.
Lecture très plaisante qui me donne l'envie de découvrir un peu plus l'univers de ce pseudonyme.
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Mourir à Macau.

Dans la chaleur humide et asphyxiante de Macau, ligoté sur une jonque et bâillonné avec du ruban adhésif, sous la surveillance d'une femme, Laura Kim, et d'un vieux pêcheur chinois, un homme, qui se faisait appeler Breughel dans «Le port intérieur», attend sa dernière heure.

«Je savais bien ce qui m'attendait. Un homme viendrait, il tendrait au vieux une liasse de dollars, il s'accroupirait au milieu des cartons pourris et, à la limite de l'ombre et de la lumière, il passerait plusieurs minutes à ne rien faire de spécial. Il échangerait deux ou trois phrases anodines avec Laura Kim, il m'adresserait deux ou trois regards détendus et même subtilement complices, car il aurait la grandeur d'âme de vouloir endormir ma vigilance. Puis il me fracasserait le crâne et ressortirait rapidement du bateau, en compagnie de Laura Kim et en laissant le vieux se débrouiller avec mon cadavre.»

La suite sur mon blog ici :
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Un peu monotone - jolies photos.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Tu te souviens des aventures que tu t'es racontées ou que tu as vécues avant le voyage. Tu te souviens de la fin de l'année du Coq, du début de l'année du Chien, de tes rencontres avec Gloria, des heures de nuit, des heures de folie, des étreintes étranges, des phrases étranges. Appelle en toi ce beau et douloureux théâtre. Tu sais marcher dans les rues comme entre les pages d'un livre, tu as appris cela il y a longtemps, appelle en toi cette science, réfugie-toi dans l'ombre qui brûle entre les murs. C'est là. Va en cercles. Tu aimes ces rues. De toute façon, tes vaticinations amoureuses sont assez fortes pour sécréter à chaque instant de nouvelles racines, de nouvelles raisons de continuer l'amour.
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Je savais bien ce qui m’attendait. Un homme viendrait, il tendrait au vieux une liasse de dollars, il s’accroupirait au milieu des cartons pourris et, à la limite de l’ombre et de la lumière, il passerait plusieurs minutes à ne rien faire de spécial. Il échangerait deux ou trois phrases anodines avec Laura Kim, il m’adresserait deux ou trois regards détendus et même subtilement complices, car il aurait la grandeur d’âme de vouloir endormir ma vigilance. Puis il me fracasserait le crâne et ressortirait rapidement du bateau, en compagnie de Laura Kim et en laissant le vieux se débrouiller avec mon cadavre.
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Il en fallait, de la fidélité, de l’aveuglement volontaire, pour rester amoureux de cet endroit !… Je l’avais découvert dix ans plus tôt sous sa forme de bourgade coloniale, figée dans les années quarante, et ensuite je l’avais vu se métamorphoser à grande vitesse en une affreuse banlieue, sous l’impulsion de médiocres architectes qui par tous les moyens en arrachaient l’âme séculaire, la vieille âme luso-asiate. Et je savais que bientôt, je savais qu’aujourd’hui j’allais assister à la phase ultime de l’enlaidissement, à la transformation du territoire en un terminal de fret, avec saunas et maisons de jeu pour y entretenir encore une image négociable chez les négociants en touristes.
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Certains jours, tu seras extrêmement seul, proche de tout et étranger à tout, comme mort, ne parvenant pas à jouir de ta solitude.
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Tu exhales un deuxième soupir de chagrin et d'angoisse, tu ne sais plus si tu as atteint un rêve sans retour ou si tu avances une fois de plus dans un exécrable univers parallèle, ou dans une exécrable réalité, ou si tu es déjà morte et en train de passer en revue tes ultimes souvenirs.
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Vidéo de Antoine Volodine
Rencontre animée par Pierre Benetti
Depuis plus de trente ans, Antoine Volodine et ses hétéronymes (Lutz Bassmann, Manuela Draeger ou Eli Kronauer pour ne citer qu'eux), bâtissent le “post-exotisme”, un ensemble de récits littéraires de “rêves et de prisons”, étrangers “aux traditions du monde officiel”. Cet édifice dissident comptera, comme annoncé, quarante-neuf volumes, du nombre de jours d'errance entre la mort et la réincarnation selon les bouddhistes. Vivre dans le feu est le quarante-septième opus de cette entreprise sans précédent et c'est le dernier signé par Antoine Volodine. On y suit Sam, un soldat qui va être enveloppé dans les flammes quelques fractions de seconde plus tard, quelques fractions de seconde que dure ce livre, fait de souvenirs et de rêveries. Un roman dont la beauté est forcément, nécessairement, incandescente.
À lire – Antoine Volodine, Vivre dans le feu, Seuil, 2024.
Son : Axel Bigot Lumière : Patrick Clitus Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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