Cette nouvelle série dans l'univers des Terres d'Arran, qu'il convient désormais d'appeler le Monde d'Aquilon, afin de prendre en compte les développements récents, nous emmène en terre d'Ogon, second continent découvert dans un tome précédent de la série Elfes et à peine esquissé.
On notera immédiatement la forte imprégnation des cultures et peuples d'Afrique qui la porte et qui en constituera l'essence.
Seconde chose à noter : une série de fantasy aux " consonances" africaine, ça ne court pas les rues et les auteurs et créateurs de la série originelle ont eu le nez fin, proposant ainsi un potentiel de développement assez conséquent.
Avec ce tome, on va enfin plonger au coeur de ce nouveau continent avec ce qu'il compte de peuples, de races, de tribus et de possibles scénaristiques.
Ce qui a attiré mon intérêt en premier lieu, fut le ton et le choix de narration, qui m'ont fait penser à un conte.
Le conte de ce jeune enfant privé de sa famille entièrement massacrée sous ses yeux, criant vengeance et bravant la nature pour rencontrer et demander l'aide et justice auprès de ces dieux rouges, les Zul Kassaï.
L'histoire est des plus simples et pourrait être transposée ailleurs dans ce monde avec des humains, des Elfes et des Orcs mais l'auteur met l'accent sur la sauvagerie et la barbarie des Togs, ces hommes singes responsables du massacre de la famille de Ubu. On verra par la suite que ce peuple ne se réduit pas ses sanguinaires habitudes et qu'il peut sans doute revêtir des attributs plus fins. N'empêche qu'il est présente comme le grand méchant de ce récit et donc peut être même de ce nouveau monde, puisque nous n'avons pour le moment pas d'autres comparaisons possibles.
C'est un peu David qui se dresse contre Goliath, tant les différences entre Ubu et Arrog, représentant violent et bestial des Togs, sont grandes et évidentes. Que peut raisonnablement faire un enfant face à un singe géant?
Et bien c'était sans compter l'aide des dieux rouges, les elfes de ce continent, qui se révèlent des guerriers particulièrement féroces et coriaces, qui n'ont rien à envier à leurs frères d'outre-mer.
Ne nous y trompons pas, le tome est intitulé Zul Kassaï et ce n'est pas plus rien. Aux commandes,
Jean Luc Istin nous le rappelle d'abord en nous présentant la troupe, six guerriers aux spécialités aussi diverses que variées, ensuite en les jetant dans le feu de l'action, révélant ainsi une partie de leurs motivations et de leur état d'esprit, et l'étendue de leurs capacités à faire frémir le plus endurcis des cognars.
Comme introduction à sa nouvelle série,
Jean Luc Istin réussit à merveille, il excelle bien souvent à ce jeu, gagnant le pari d'intéresser l'ancienne garde comme d'attirer de nouvelles et nouveaux, lectrices et lecteurs, les graphismes fins et soignés de
Kyko Duarte achevant de convaincre les plus réticents de se joindre à cette aventure débutée il y a maintenant presque dix ans.
On prend les mêmes et on recommence...?