Enfant! si j'étais roi, je donnerais l'empire,
Et mon char, et mon sceptre, et mon peuple à genoux,
Et ma couronne d'or, et mes bains de porphyre,
Et mes flottes, à qui la mer ne peut suffire,
Pour un regard de vous!
(...)
Victor Hugo
Où donc s'envolent vos semaines,
Pourquoi, soucieux jardiniers,
Ce surcroît de soins et de peines?
Vos jardins sont des ateliers
Où vous tissez des fleurs humaines.
Ô fleurs divines d'autrefois!
Lis et roses, fuyez aux bois;
Bluets, pervenches, violettes
Myosotis, vivez seulettes,
Sous l'oeil de Dieu,
Ils rêvent le dahlia bleu,
(...)
Pierre Dupont
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère :
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
(...)
Félix Arvers
Vous aviez mon coeur,
Moi, j'avais le vôtre :
Un coeur pour un coeur;
Bonheur pour bonheur!
Le vôtre est rendu;
Je n'en ai plus d'autre,
Le vôtre est rendu
Le mien est perdu.
(...)
Marceline Desbordes-Valmore
Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
(...)
Alphonse de Lamartine
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets!
(...)
Gérard de Nerval
Gastibelza, l'homme à la carbine,
Chantait ainsi :
"Quelqu'un a-t-il connu dona Sabine?
Quelqu'un d'ici?
Dansez, chantez, villageois! la nuit gagne
Le mont Falù.
- Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou!
(...)
Victor Hugo
J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
(...)
Alfred de Musset
Je suis le Ténébreux, -le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
(...)
Gérard de Nerval