J'ai décidé de lire les 10 tomes. J'en suis au tome 2.
Je ne crois pas qu'il soit possible d'apporter une critique. C'est une oeuvre magistrale. j'ai fais des recherches sur
Maria Valtorta pour comprendre cette femme et l'expérience qu'elle a vécu. C'est une auteure mystique.
La profondeur d'écriture m'a saisie, une vitalité d'écriture, une écriture qui invite le lecteur à vivre pleinement l'histoire, la sentir, la pénétrer, la faire sienne... Et quelle histoire, il s'agit là de la vie de Jésus !
Je ne suis pas une exégète, ni une théologienne, seulement une femme en quête qui cherche au détour de quelques lectures à approfondir un peu de connaissance.
L''évangile de
Maria Valtorta nourrit l'affamé, rempli l'assoiffé. Cette écriture profonde, fouillée, vivante, touche au coeur.… Elle permet de traverser les évangiles avec une autre intériorité. Les évangiles, je les avais lu, là je les ai vécu.
Ce texte fait rencontrer une femme, proche de la sainteté, une Marthe Robin italienne qui ne quitte pas son lit à partir de l'âge de 43 ans et qui reçoit des visions, sous la dictée de Jésus. Elle écrira 15000 pages dans des petits cahiers d'écoliers, (de 1943 à 1947) en 4 ans et sans aucune rature tout en vivant des souffrances et des douleurs violentes dans le corps.
Elle a des visions et devient l'auteure du descriptif de ce ressenti. Elle décrit ce qu'elle voit, entend ou ressent avec ses propres mots, mais l'origine de la vision est inspirée. Jésus lui demande de n'omettre aucun détail : il les juge importants. Ce sont ces détails qui ont permis à
Jean-François Lavère, et à d'autres, d'authentifier scientifiquement ces descriptifs. Parce qu'entre nous, du fin fond de son Italie, elle ne connaissait ni Jérusalem, ni la Gallilée et offre des descriptions précises. Ce sont également ces détails qui rendent la lecture si vivante et si touchante. Dans les dictées, elle ne fait que consigner ce que lui dicte d'abord Jésus ou Marie, puis, au fil du temps, Dieu le Père, L'Esprit-Saint, les anges ou les saints. Ce sont leurs mots que nous lisons, compris et traduits par
Maria Valtorta. Elle n'avait manifestement pas les capacités ou les connaissances pour traiter les sujets qu'elle aborde.
Mais qui est cette femme qui reçoit cette grâce ?
Maria Valtorta est une lettrée, une fille unique éprise de littérature, d'histoire et de Dieu.
Très tôt, elle se distingue par un caractère fort, de remarquables qualités et une extraordinaire ouverture spirituelle. Pour autant « elle sait qu'elle doit jouer dans le monde et non dans le cloître » confie t'elle.
Elle naquit en 1897 à Caserta en Italie, d'un père militaire qu'elle chérit et d'une mère qui ne l'aimait pas beaucoup et lui a fait sentir tout au long de sa vie.
A deux reprises, sa mère rompit par des moyens indignes et avec brutalité des fiançailles sérieuses. Dès lors, elle comprit que Dieu la voulait pour lui tout seul !
Très jeune elle a un dialogue intime avec le Christ. A partir de l'âge de 25 ans, elle ne lit que les évangiles et Saint Thérèse de Lisieux.
Elle s'engage dans l'action catholique féminine où elle ne tarde pas de donner des conférences et diriger la réflexion spirituelle. Son auditoire est de plus en plus nombreux.
Pendant toutes ces années,
Maria Valtorta mène une vie d'âme victime. Elle subit tentations, brimades, calomnies et assauts de souffrances, mais elle confie avoir fait un pacte solennel avec Jésus : chaque crise qui la saisit lui vaut le rachat d'une âme. On vient la consulter de plus en plus sans qu'elle sache qui envoie ces personnes.
Elle confie à ce propos :
"Je me rends compte, depuis des années, que c'est Dieu qui agit en moi. Depuis des années, c'est-à-dire depuis que j'ai supprimé mon moi humain et que je me suis faite reconstruire par Dieu, en m'oubliant moi-même et en n'ayant en vue que lui. Même mes propres perceptions si perspicaces de ce qui advient dans le coeur d'autrui, n'ont rien qui vient de moi. Car par moi-même je serais plus sourde qu'une taupe à toutes les ondes sonores qui émanent de mes âmes soeurs. Mais une force, très supérieure à la mienne, me rend capable de deviner les besoins des créatures. Parfois je reste la bouche ouverte en m'apercevant qu'en parlant de la sorte, presque sur la suggestion d'un tiers, je mets vraiment le doigt sur une plaie. Et j'avoue à moi-même : C'est vraiment Dieu qui agit pour nous lorsque nous sommes abandonnés totalement à lui".
Sa vie bascule lorsqu'un jour dans la rue, un anarchiste frappe violemment Maria aux reins avec une barre de fer, et lui brise les reins. C'est cet accident qui va petit à petit la paralyser et la clouer au lit. En 43, le jeudi Saint, après 9 ans d'infirmité, elle reçoit sa première vision :
"Tout à coup, écrit-elle, j'ai vu, mentalement, un terrain très pierreux et aride, entouré d'un vaste horizon. Tout au sommet, un plant de violettes avait poussé. Une seule violette était complètement éclose. …Je vis alors une grosse planche enfoncée dans le sol... À un mètre et demi du sol, peut-être moins, je vis deux pieds transpercés. du sang coulait le long des talons, jusqu'au sol. D'autres gouttes ruisselaient des orteils sur la touffe de violettes. C'est donc vers cela que se tournait la violette, unique touffe de verdure en cette terre stérile : vers ce sang qui la nourrissait. …/…
"…De sa parole muette, Jésus me dit que ma place est plus que jamais au pied de la croix. Je ne dois tirer ma vie que de son Sang. Mon seul devoir est d'être l'encens au pied de son trône de Rédempteur. L'encens n'exhale son parfum qu'en brûlant et en se consumant : c'est ce que je dois faire. La vision me dit aussi que la fleur peut attirer d'autres regards vers la croix … en acceptant de vivre, à cette fin, dans un désert aride, seule avec la croix".
C'est son oeuvre majeure, « l'évangile tel qu'il m'a été révélé » , en dix volumes. Elle présente les caractères et les situations avec cette profonde introspection. Elle expose les faits comme un témoin présent relatant ainsi toute la vie de Jésus. Elle sait informer sur des points de détails, des ambiances, des usages, des rites et des cultures. Tout en gardant son lit, elle écrit d'un seul jet le jour ou la nuit…
Les dernières années de sa vie sont douloureuses, Elle s'éteint le 12 octobre 1961. Vingt mois auparavant, elle avait vu, l'oeuvre mise à l'Index. Selon les directives de Jésus, sa publication devait être posthume ; En guise de testament spirituel,
Maria Valtorta laisse comme souvenir, la phrase suivante: "J'ai fini de souffrir, mais je continuerai à aimer".
D'emblée l'ouvrage est interdit à sa publication en 1949 par la congrégation pour la doctrine de la foi. le livre est néanmoins publié en 1956 par un imprimeur indépendant. Mis à l'index par le vatican, en 1966 l'index est aboli. En 1992, Roman Danylack, évèque canadien, théologien et docteur en droit canonique après avoir étudié l'oeuvre réfute les critiques et affirme la totale conformité de l'oeuvre avec l'orthodoxie catholique romaine.
Dans cette vie faite de sacrifices, elle se différencie par sa plume. J'ai cherché longtemps ce qui caractérise cette écriture, dans laquelle je me suis plongée avec tant de délectations. Aujourd'hui nous dirions, elle a une écriture journalistique. Voilà, c'est ça. Les faits sont donnés, les mots font vibrer, et pour autant l'essentiel et le message pur sont conservés. Avant gardiste dans l'écriture… Malgré les dix volumes, chaque chapitre se lit comme un article de journal qui relate cette actualité de Jésus et des apôtres… Parce qu'en fait, 2000 ans après, on ne parle que de ça … C'est d'une actualité débordante !