A quoi bon un livre de plus sur l'enseignement de Jésus ? Telle est la question que se pose l'auteur dans son introduction. La réponse est : pour rétablir un fait incontournable. L'enseignement du rabbi Ieschoua de Nazareth n'est pas un moralisme ou un vague humanisme tel que perçu par la majorité des gens y compris des croyants. Non, c'est une "science portant sur les conditions, sur les lois de la genèse de l'être inachevé qu'est l'homme". Ieschoua, le Verbe de YHWH, transmet dans ses paroles ce qu'est l'être de l'homme et comment celui-ci peut se développer à l'image du Tout-Autre.
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L’entrée dans l’économie de la vie, est une question d’être. Il ne suffit donc pas d’invoquer le rabbi, ni même d’enseigner sa doctrine. Il faut être ontologiquement transformé, en sa pensée, son être et son agir. (page 190)
Or, en méditant sur l’enseignement du dernier des prophètes d’Israël, il nous a semblé qu’il contenait en fait une science, extrêmement riche et profonde.
Non pas seulement, ni même d’abord, une « morale » comme on l’entend aujourd’hui, mais une science authentique et portant sur l’être, c’est-à-dire une ontologie.
Bien plus encore, une science portant sur les conditions, sur les lois de la genèse de l’être inachevé qu’est l’homme.
Une science qui nous découvre les lois et les conditions de la création d’une humanité encore inachevée, et en train de se faire, les lois normative de l’anthropogenèse.
Plus encore : les lois et les conditions, pour l’humanité, de son achèvement ultime, c’est-à-dire de sa divinisation.
Une science, une gnose, portant sur l’ontogenèse, et nous découvrant comment nous pouvons parvenir à l’achèvement auquel nous sommes destinés.
C’est, on le voit, bien autre chose qu’une « morale »…
(page 7)
Le disciple de Ieschoua, normalement, ne doit pas être un homme de l’angoisse, du souci, de la crainte et du tremblement.
Normalement, comme l’a enseigné Ieschoua, et après lui Schaoul-Paul, il doit être en paix. Il ne doit pas être tourmenté.
C’est un des caractères, l’une des marques, l’un des critères, de l’esprit évangélique, ce à quoi on le reconnaît.
(page 75)
Nous avons rendu à « Jésus » son nom authentique, son nom araméen, Ieschoua, d’abord parce que c’est son nom, et puis pour sortir le lecteur des habitudes, du ronron, des associations affectives et des sucreries attachées au « doux nom de Jésus ». De plus, en araméen, comme en hébreu, le nom propre du rabbi palestinien, comme tous les noms propres en ce temps-là, a un sens, et un sens intentionnel. (…) La forme complète Iehoschoua comporte l’abréviation du tétragramme, YHWH, et une forme verbale qui provient de Iascha, sauver. Ieschoua signifie donc : Yhwh, - c’est le nom propre du Dieu d’Israël - sauve.
(pages 9-10)
C’est pourquoi ramener le contenu de l’enseignement évangélique à une morale ou à un moralisme, est non seulement une erreur concernant la nature de cet enseignement, l’omission de ce qui constitue le principal de cet enseignement, mais, bien plus, une inversion et une véritable trahison.
Car l’Évangile enseigne justement, - et Paul développe ce thème, - que la vie divine et la sainteté qui est ce qu’ils appellent la « justice », n’est pas donnée à l’homme en fonction de sa soumission à la loi morale, mais en fonction d’autres valeurs, qui sont beaucoup plus vitales, qui appartiennent à l’ordre de la vie.
(page 157)