Lina veut partir. Elle n'en peut plus de ce paysage de montagne rocailleux où elle vit. Où rien ne pousse, où il ne pleut pas, où le soleil brûle tout. Où il n'y a personne à moins de 4h de marche. Son mari ne veut pas partir, il dit qu'on n'abandonne pas ses morts. Mais Lina, elle, a l'impression de mourir à petit feu. Alors elle s'en va. Elle descend la montagne, comme Octavia le lui a dit, vers le ruisseau, qui se jette dans le fleuve, qui se jette dans la mer. C'est son but, la mer.
Elle rencontre quelques personnes, dont un muletier qui l'emmène vers la plaine. Chemin faisant, il la met en garde contre le "beaucoup" qu'on trouve là-bas. Beaucoup et même beaucoup trop. Beaucoup trop de bruit, de gens, d'eau même. Jusqu'à la folie.
Dans ce double récit qui fait parler trois personnages, nous sommes happés. Auprès de Lina qui espère. Auprès de son mari qui ressasse. Auprès de tous qui attendent.
Alors que ce qui nous est décrit est dur et difficile, l'écriture de l'autrice est douce, immersive, sensorielle. Et urgente.
On ressent tous le poids des éléments et de la Nature, qui les écrasent, les dominent.
Et l'inéluctabilité.
Et une fois refermé, on ne peut cesser d'y penser.
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Lina n'a plus de patience. Là où elle vit avec son mari Relicario, rien ne pousse et l'eau peine à couler. Elle veut partir, tenter l'aventure, et trouver une terre plus accueillante. Relicario ne peut se résoudre à abandonner ses ancêtres, enterrés sur ces terres. Un jour, n'y tenant plus, Lina décide de prendre seule une route dont elle connaît ni le cheminement, ni la destination précise...
Le récit alterne avec la voix de Lina et celle de Relicario. Il est touchant de lire leurs doutes, leur confiance, et l'impulsion à l'origine de la mise en chemin - malgré l'inconnu - malgré la peur - malgré les attachements.
C'est un beau roman dont il est difficile d'arrêter la lecture, et dont la sensation perdure encore en moi plusieurs semaines après l'avoir refermé...et j'avoue que j'aime assez cela
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Si jamais l'angoisse vous prend, regardez toujours vers dehors et regardez bien. (...) Regardez toujours vers dehors, aussi loin que vous pouvez, et rappelez-vous que vous cherchez la mer.
Par ici, les familles se font et se défont au gré du vent, aussi facilement que le ciel se décompose et se recompose au gré de nos orages.
On n'abandonne pas son mari, on n'abandonne pas sa terre, on n'abandonne pas ses morts. On n'abandonne pas, Lina, on n'abandonne pas.
Il n'y avait ni éclairs, ni tonnerre, ni rien. Juste une pluie pacifique qui continuait à tomber comme sans le faire exprès.