Je l'ai trouvé durant mon stage en librairie, je l'ai lu entre quelques clients le jeudi, le jour le plus calme de la semaine... C'était agréable. C'était revigorant, un beau message d'espoir qui fait sourire. J'aime la poésie, je devrais sûrement en lire plus, mais les recueils qui ne parlent que de fin du monde sont beaucoup trop nombreux à mon goût... Moi ce que je veux, c'est juste des jolis mots pour m'évader et c'est exactement ce que j'ai trouvé ici ! Merci pour ce doux moment.
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on ne demande pas grand-chose un miracle par jour,
aller au lit le soir en pensant à autre chose que ce qui a déjà été
on ne dort pas on pense au sommeil
comme à quelque chose à faire
on a du mal à faire confiance au corps, à le laisser s'éteindre pendant six, sept, huit heures et se dire qu'il saura reprendre vie
est-ce qu'il faut dormir pour apprendre à mourir.
P45
se retourner
se plaquer au mur
s interroger soi-même
se soupçonner
se savoir coupable
se défendre quand même
P39
on voudrait bien savoir
quelle forme a la fatigue, quelle
couleur quel goût si l'on mord dedans,
si l'on croque sa peau
si la fatigue a une peau ou bien un revêtement caoutchouteux
ou rugueux
comme une langue de chat
on voudrait bien savoir ce qui lui plaît,
ce qui la fait venir
et ce qui la retient.
P37
on a peur mais ça va.
on refait la nuit comme pour la première fois on reprend tout depuis le début
on recommence sa naissance étape par étape
le crâne le front les yeux le nez la bouche le menton où et
comment s'arrange le cœur
à quel moment devient-il autre chose
à quel moment le cri s'écoute-t-il vraiment
on reprend tout depuis le début
le premier mot
doit-il être prononcé un peu plus fort le premier mot est-il celui qui reste sur la langue
P43
On attends l’étincelle
Son tour on attends le moment où l’on va pouvoir être
Un peu plus qu’une habitude
Qu’une manière d’avancer lentement
Andrea Thominot - Prix de Poésie de la Vocation 2023