En cette année 1810, Vienne, où Agathe-Sidonie Laborde vit en exil, est meurtrie par le passage de Napoléon. Ce 12 février, l'ancienne lectrice de la reine
Marie-Antoinette fête ses soixante-cinq ans et se remémore les moments qui ont suivi la prise de la Bastille et les derniers jours vécus à Versailles.
Chantal Thomas nous amène dans les coulisses de Versailles, du 14 au 16 juillet 1789. Et pour cela, elle choisit de donner comme guide à son lecteur une habituée de la cour, au service de la reine et plongée, elle aussi, dans la tourmente.
Elle nous raconte la fuite éperdue des nobles vivant au château et qui sentant le vent tourner cherchent par tous les moyens à sauver leur vie. Elle nous décrit les affres par lesquels passent
Marie-Antoinette et Louis XVI, les décisions qu'ils doivent prendre pour une éventuelle fuite.
Ce qui est intéressant ici, c'est que l'Histoire se raconte à hauteur d'hommes et de femmes. Il n'y a plus de reine mais une femme qui craint pour la vie de ses enfants et la sienne. Et il y a aussi ce regard d'Agathe sur les réactions des uns et des autres, sa propre peur pour sa vie qui se conclura par son départ aux côtés de la favorite de la reine, Gabrielle de Polignac.
Loin de nous décrire les ors et le faste de la royauté,
Chantal Thomas nous convie dans un château qui se délabre à la rencontre de différents personnages qu'Agathe va croiser durant ces trois jours, qu'elle admire ou dont elle se méfie. Des rencontres qui lui permettent de raconter les dessous de la politique et des relations au coeur de la cour.
C'est très intéressant et, grâce à la construction du récit, cela amène un nouveau point de vue sur cet épisode de l'histoire de France qu'on pense connaître par coeur. Grâce à son écriture précise et concise,
Chantal Thomas nous place aux premières loges de cet événement historique en lui attribuant une tournure plus intime. Elle nous donne ainsi l'impression d'arpenter les corridors de Versailles aux côtés d'Agathe.