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Citations sur La servitude volontaire, tome 1 : Les morts d'accompa.. (14)

Les esclaves. Il s'agit là d'une catégorie sociale bien repérée par mains travaux ethnologiques ou historiques et il ne fait pas de doute qu'en Afrique, en Asie du Sud-Est ou sur la Côté nord-ouest américaine les esclaves sont mis à mort pour accompagner leurs maîtres ... Rappelons que par "esclave" nous entendons tout dépendant dont le statut (juridique) est marqué par l'exclusion d'une dimension considérée comme fondamentale par la société et dont on peut, d'une façon ou d'une autre, tirer profit.

tome I, p. 205
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Si la fidélité est une valeur appréciable, celle jusque dans la mort est un excès. Elle suppose le suicide que l’Occident abhorre depuis la christianisation. Moralement, on évoque la lâcheté de l’acte, mais religieusement surtout, il s’agit de refuser la grâce divine. On compare cet acte au meurtre : c’est un crime. Mais donner sa vie pour un autre, c’est encore pire : c’est disposer de ce don divin pour le bénéfice d’un simple humain. C’est un sacrilège, une idolâtrie, en se comportant vis-à-vis d’un homme comme s’il était Dieu. Et vénérer quelqu’un à l’image d’un dieu représente toujours, pour la pensée occidentale, un excès incompatible avec l’idéal de liberté ou de dignité humaine.
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On ne peut pas concevoir l’accompagnement funéraire de la part de celui qui est fidèle à des principes, puisqu’ils ne meurent pas. Ceux qui meurent pour une cause le font en effet dans l’assurance qu’elle ne mourra pas, et non pas pour mourir avec elle.
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Le jeu des substitutions entre l’homme et l’animal s’avère théoriquement déterminant. Les victimes animales sont toujours des espèces domestiquées, entretenues par leur maître et à son service. Et les victimes préférentielles, les plus répandues, restent le chien et le cheval, réputés pour leur fidélité.
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Tout montre que l’accompagnement typique concerne par excellence les proches : épouses, serviteurs, esclaves… Les prisonniers ne sont en quelque sorte que de surcroît ; il n’y a rien là de bien significatif, ni de bien différent d’une exécution opérée lors d’une autre festivité (la mort d’ennemis est toujours l’occasion de réjouissances). Le rapport est celui entre vainqueur et vaincus, alors que l’idée propre de l’accompagnement est la continuation, voulant que l’individu poursuive son rôle au-delà de la mort.
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Le concept d’esclavage généralisé est absurde, puisque l’esclavage est par définition marqué par l’exclusion, qui ne peut être généralisée ; tout oppose l’esclave du sujet d’un état, fut-il despotique.
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La présence d’une arme près d’un corps, d’un trait dans le squelette ou d’un crâne fracassé ne témoigne pas d’évidence en faveur de l’accompagnement : il témoigne tout autant du contraire. Faute de rien savoir sur les cultures propres à la société dont émane la tombe, on ne pourra jamais dire si un squelette avec une pointe de flèche à côté d’un autre qui est indemne ne peut s’interpréter comme un individu tué dans un raid et pour l’enterrement duquel on a étrangler le deuxième.
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La supériorité dont se targue l’Occident depuis l’Antiquité classique est-elle responsable de ce que les occidentaux croient avoir échappé à ces pratiques barbares et indignes d’une vie civilisée ? Est-elle en d’autres termes responsable d’un biais systématique dans l’interprétation des données archéologiques ? Ou bien la pratique de l’accompagnement est-elle toujours restée un phénomène exceptionnel dans la tradition européenne ? Au moins est-il certain que l’on ne retrouve rien qui ressemble aux grandes hypogées chinoises, mais qu’est-ce que cela prouve ? Qu’il n’y a pas eu de pouvoir royale analogue à celui que l’on connaît dans la tradition chinoise, au pouvoir aussi concentré et qui fait fi des vies humaines. On sera beaucoup moins assuré pour affirmer qu’il n’y a rien eu d’analogue à ce qui se rencontre sur la Côte Nord-ouest américaine : des chefferies (pour employer un mot galvaudé mais qui fait image) dispersées et multiples qui font pareillement fi de la vie humaine quand il s’agit d’esclaves mais dont l’archéologue ne saurait rien parce que leurs corps sont jetés en mer ou dans les bois.
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L’accompagnement n’est pas un rite religieux mais une manifestation du pouvoir, qui s’agrémente mieux de la royauté que de la cléricature.
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Pour réfuter une idée qui se veut générale, la logique enseigne qu’un seul contre-exemple suffit.
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