Dans les forêts de Sibérie

Audio livre. Ecouté d'une oreille distraite. de jolies passages. Beaucoup d'alcool.

Toujours aussi captivant, comme tous ses romans et essaies, Tesson m'a une nouvelle fois fait voyager à travers ses mots et son style si travaillé et agréable à lire.

I was eager to read this book as if it were written by my close relative, because I too am under the spell of lake Baikal and Siberia. Nostalgia drew me to the book, but I did not quite fall in love.

There are several layers in the book. First, there is that wonderlust, the beauty of the Baikal travel experience or in Tesson's words, la joie du lieu, which is conveyed very well. The visual descriptions of nature and forest life in the book are very detailed, and that part was the most enjoyable for me personally. If you are craving being alone in the midst of a Siberian forest on the shore of the most beautiful and mysterious lake in the world, take this book and allow it to consume you.

But the author is a forest dweller who is also an intellectual, and so he doesn't just cut his wood, shouts and skates on Baikal ice for 6 months, but also keeps processing the experience intellectually, his brain working non-stop, in control of everything. And so another layer of the book offers philosophical treatments on time, space, the Nature and society. I must say that these parts did not seem to bring any revelations. The very expected Nature Good Man Bad scheme is being repeated many times over.

What about the character of the narrator himself? What does the book reveal about him besides the obvious fact that he is a philosopher? He definitely emits a certain narcissistic vibe, but one must admit that without that vibe, we wouldn't have this book. After all, true hermits don't write books, writing a book means reaching out to the world. And so yes, the narrator is complex. “Do not do any harm to anyone” is a good motto he found, but is it enough? Is it freedom or is it selfishness? What about doing something good for someone? His girlfriend breaks up with him by text message on p. 223 and prior to that she was only mentioned twice, briefly. Looks like the protagonist is the only one who is surprised by the news of the break-up…

And what about Russians? Having spent half-year in Russia, what's the author's take on the natives (even if he only mentions a handful of them, mostly taiga-dwellers)? First it seemed to me that Tesson does not have a particular interest or deep understanding of Russians. But then it hit me : it's not just the Russians that he doesn't like! There is no love lost between Tesson and the humankind in general. He just doesn't like people. He is a hermit for a reason. However, he does like les hommes de bois russes, who don't say much, feeling natural affinity with them, while despising the small talk of the streets of Paris.

Tesson's understanding of Russian history and culture is mostly correct (if lacking affection which we the Russians love to expect), with a few very understandable misses here and there. For example, he is not always reading the cultural signs correctly (the interpretation of Perov's hunters' painting lacks understanding of humor, although it offers a different perspective on the Russian cultural identity, not readily obvious to the natives - their talent for creating a feast anywhere, including the side of a road.). Also, I can't agree with the author that taiga does not have a cultural history. For a Frenchman, it doesn't. For Russians, it does (no, the Russians do not view it as a source of lumber only). Another cultural miss: thinking that Russians have embraced esoterism as a result of the collapse of the Soviet Union, as a way to fill the void after the crash of the socialist ideology. In fact, the esoterism had been popular for at least a couple of last decades of the USSR, while the socialist ideas have long been nothing but a fiction. However, all these issues are truly minor and easy to forgive.

I must praise the language of the book. It is rich and very poetic. One of the most striking examples is its beautiful ending, when the protagonist sits on the beach waiting for the boat to take him back to civilization and finally sees the boat is on the horizon: C'est le bateau. Un point grossit à l'horizon. Un point final.



Je préfère les natures humaines qui ressemblent aux lacs gelés à celles qui ressemblent aux marais.
p. 59

Je m'enfonce dans le néant.
p. 116

(Lecture partagée du 08 septembre 2015)

Il s'agit d'un récit plus que d'un roman.
C'est le récit d'une aventure humaine. L'auteur fait un pari avec lui-même, il se lance un défi, il ira jusqu'au bout.
Si le récit est intéressant, le personnage l'est moins. On trouve de belles descriptions de l'hiver, avec une écriture que certains lecteurs ont trouvé très poétique.
Les avis sont très partagés sur ce livre, certains l'ont beaucoup aimé, d'autres ont trouvé le côté narcissique de l'auteur parfois insupportable.

Ma langue maternelle est le flammand et pout être honnête la lecture de ce superbe live m'était difficile. Mais j'ai adoré les descriptions très détaillées de la nature. C'est comme si j'y étais moi-même aussi. Sylvain Tesson donne tellement de détails, c'est incroyable: Il a écrit un tableau,Il a écrit des photos de la nature. Sylvain Tesson voit tout et on lit toutes les images de la nature.
J'ai admiré l'aventure ,l'exploit de vivre tout seul pendant 6 mois en Sibérie dans une cabane.
Il lit, il écrit, il pêche, il patine, il se promène , il fait du canoé, il coupe du bois,...il boit beaucoup de vodka mais aussi beaucoup de thé....
Sylvain Tesson est comme un Robinson Crusoé moderne.
C'est un livre très personnel et très touchant. Sylvain Tesson donne dans son journal des moments de tristesse et de doute. Il partage toutes ses émotions . J'ai beaucoup aimé son humour aussi.
Le silence, la solitude et la nature apportent à Sylvain Tesson une réflexion interieure et lui nous donne un magnifique livre en cadeau!
Je vais le relire. Je conseille ce livre à tout le monde, jeunes ou vieux, homme ou femme.

:)

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A part les citations et le côté trop "parisien" de Sylvain Tesson, rêve, évasion, humilité et contemplation.

Bon roman qui donne envie de s'isoler un temps en yourt ou autre lieu isolé dans le froid. J'ai lu ce roman après avoir vu le film et comme souvent j'ai préféré la première adaptation perçue car il y a plus de grandes aventures et de rencontres humaines dans le film. Je me pose encore deux questions après cette lecture : pourquoi le personnage choisit de s'isoler comme ça et qu'en aura t'il tiré philosophiquement ?

Bienvenue chez Boboland : se retirer dans la forêt, oui, mais avec de la lecture (jusque là, tout va bien), pourvu que ce soit de la collection "La Pléiade". Juste insupportable, pour moi.

J'étais dans un train bondé lors de ma lecture, et pourtant Sylvain Tesson a réussi à me faire ressentir le bruissement de la nature, le froid et la solitude qu'il a vécu pendant son séjour de six mois en Sibérie, en ermite dans une cabane au fond des bois. Il m'a fait voyager.
Son livre se lit comme un roman, le style est fluide et traduit bien la lenteur des jours qui se suivent, entrecoupés de gestes de la vie courante : manger, boire (du thé, de la vodka), lire avec un cigare, observer les animaux de la forêt… Il prend le temps de vivre et de penser.
L'auteur soulève de nombreuses questions sur la société actuelle. Il remet en cause notre frénésie de consommation, lui qui va pêcher son repas frugal tout près de son refuge. Il nous livre ses réflexions sur le quotidien, rythmé par les rencontres qu'il fait. Les personnages croisés se révèlent hauts en couleur et attachants (ces Russes…!).
C'est un livre impressionnant, qui nous fait découvrir une autre façon de vivre – quitte à prendre du recul sur la nôtre, à la remettre en question.
Une adaptation au cinéma est prévue prochainement, réalisée par Safy Nebbou.