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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A la lecture de la quatrième de couverture c'est la dernière phrase qui m'a interpellé « ce livre est un manuel à l'usage de ceux, trop nombreux, qui pensent n'avoir rien à cacher ». En effet c'est L'ARGUMENT ULTIME qui ressort à chaque fois que je prends part à une discussion concernant la surveillance que permettent les réseaux sociaux, caméras de surveillances, et autres IA sur nos vies, nos achats, nos envies,… et l'usage qui en est fait. Je dois avouer que je trouve cela pour le moins étrange. Je ne comprends pas. Sommes-nous voués soit à devenir complètement transparents pour nos congénères ultra connectés soit à être des marginaux suspects ? Je dois avouer que je suis sceptique. D'abord parce que tout le monde a quelque chose à cacher, personne n'a envie que l'on sache absolument tout de lui, penser cela c'est se mentir à soi-même . Et puis, quel ennuie d'être complètement prévisible. Enlevons nos oeillères et soyons un peu honnêtes :nous avons tous bel et bien besoin et envie d'avoir un jardin secret, une part de mystère, des choses que nous n'avons pas envie de partager, ou au moins pas avec tout le monde. Non, la transparence n'est pas un gage d'honnêteté ou de moralité. Je commence même à me demander si ce n'est pas juste un gage de stupidité.

En ce sens A la trace est un livre qui laisse songeur : sous couvert de garantir notre sécurité, de nous apporter plus de confort, d'anticiper nos désirs,… la surveillance s'est installé dans nos vies via les outils que nous utilisons dans notre quotidien et qui nous sont devenus indispensables : toutes les recherches que nous effectuons sur nos PC et nos téléphones permettent de dresser un profil de ce qui nous sommes et d'anticiper nos envies et nos besoins. Les caméras de surveillance sous couvert de protection sont une mine de données. Et les réseaux sociaux : Facebook, tinder, linkedin et j'en passe sont plus efficaces qu'une enquête poussée des RG. Justement parlons en des RG à votre avis quelle est leur principale source de renseignement désormais… ?

Pourtant ne nous leurrons pas le renseignement c'est dépassé, maintenant on anticipe : une IA serait aujourd'hui capable en analysant le faciès de personnes dans une rame de métro de faire des pronostics sur leur comportement et si besoin de déclencher une demande pour obtenir des agents de sécurité : celui ci est déprimé (tentative de suicide?) celui ci a l'air agressif (tentative d'agression?), celui là a l'air nerveux (junkie en manque ? pickpocket…?) celui ci a l'air de pouvoir porter atteinte aux bonnes moeurs (viol?pédophilie?). Nan mais sans blague ! si on ne peut même plus avoir l'air de mauvais poil après avoir passé une journée merdique on est mal. A ce rythme là je vais finir au gnouf 2 à 3 fois par semaines… Plus sérieusement ce qui me fait très peur c'est que notre système pénal repose sur une idée ici mise à mal : la Sacro sainte Présomption d'Innocence ! Et ici c'est le premier pas vers sa remise en cause.
Résoudre la criminalité en l'anticipant est un non sens, une utopie. L'être humain est imprévisible et trop complexe pour être complètement et avec certitude cerné par une IA.

Sans sombrer dans la psychose mais en exposant les faits de manière très détaillée l'auteur nous présente un état des lieux de la manière la plus objective possible.

Nous tendons le bâton pour nous faire battre mais ça ne nous inquiète pas outre mesure :nous sacrifions sciemment notre liberté au profit du confort et d'un semblant de sécurité. Cette dérive de la surveillance est inquiétante pour nos libertés individuelles et n'a même pas le mérite de garantir une vraie sécurité des personnes car l'efficacité en la matière reste très relative. Un ouvrage instructif mais très dense, parfois trop pour moi. J'avoue avoir sauté certains développements.
Je me suis un peu perdue dans les détails mais pour l'essentiel c'est intéressant. Merci à Babelio et aux éditions Premier Parallèle pour cet envoie dans le cadre d'une masse critique.
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Ouh que c'est dense ! En même temps, O. Tesquet sait de quoi il parle. C'est dense et documenté, l'un expliquant l'autre. C'est dense, mais c'est clair et pas jargonnant. Et puis, c'est indispensable. Indispensable de savoir ce que cachent nos réalités virtuelles, et qu'il est difficile de s'en défaire, sous peine d'éveiller la suspicion (bon, là, je ne suis pas trop d'accord. Mais c'est un point de vue). C'est fou de constater en quel court laps de temps l'utopie qui représentait internet à été dévoyée. Oh bien sûr, il y a des poches de résistance, comme il y en a dans le monde réel. Mais tout cela reste marginal et fragile face à des géants du net et des pouvoirs politiques pas forcément despotiques qui mettent sur pied un véritable arsenal de guerre numérique sous couvert de protection et de sécurité. Alors que la pédopornographie n'est toujours pas éradiquer et que les fake news essaient de submerger l'information.
Ce n'est pas très optimiste comme lecture, il faut bien l'avouer. Même la partie sur les résistances est un brin désillusionnée. Pourtant, il faut bien agir contre notre fichage, pour garder une part d'irrationalité, de flou. Parce que nous ne sommes pas réductibles à une suite de 0 et de 1, ni à notre numérique.
Merci à Babelio et aux éditions Premier Parallèle pour l'envoi de cet essai !
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Un livre anxiogène qui démontre, différentes preuves et analyses à l'appui, qu'on essaime des données un peu partout, même sans le vouloir, et qu'elles sont utilisées à des fins commerciales et de contrôle, très souvent sans notre consentement explicite ou sans l'avoir expliqué clairement. Ce livre montre à quoi a abouti nos sociétés obnubilées par le principe de précaution et les scénarios prévisionnels. Intéressant et éclairant. En revanche, si certains cherchent des solutions pour contrôler leurs données, il n'y en a pas dans ce livre (probablement parce qu'il n'y en a pas...). Un livre à lire, mais que je ne conseillerai pas aux anxieux.
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